Elus et agents municipaux
Patrick Tierrie |
Maire d'Halluin par intérim 25.07.1987 - 03.09.1987 |
Né le 10.04.1942 à Mouvaux (Nord) |
Au décès de M. Albert Desmedt survenu le 25 juillet 1987, les fonctions de Maire d’Halluin par intérim furent attribuées au 1er adjoint de l’époque M. Patrick Tierrie.
En effet, lors des élections municipales de mars 1983, l’adjoint aux finances figurait en numéro deux sur la liste d’Union pour la sécurité et la gestion d’Halluin, conduite par Albert Desmedt, qui s’affichait comme « indépendante à l’égard de tout parti », opposée à la liste menée par M. Henri Leveugle.
Patrick Tierrie, Mouvallois d’origine était alors âgé de 41 ans et comptable dans une dans une PMI de la rue d’Amsterdam à Tourcoing, les établissements Callewaert.
Marié en 1965 avec une Halluinoise résidant au Colbras, Josette Vervacke, Patrick Tierrie était tout aussi logiquement venu s’installer à Halluin, en 1970. Et c’est dans une maison du square Saint-Exupéry que grandirent Didier né en 1867 et Laetitia née en 1970.
Avant de porter une casquette politique, Patrick Tierrie s’était illustré dans d’autres disciplines… En sport notamment où à Tourcoing il jouait au volley sans prétentions exagérées, puis au cercle Saint-Joseph où il pratiquait le tennis de table. Mais plus qu’un podium c’était surtout le climat de convivialité qu’il recherchait.
Le cercle Saint Joseph de la rue de Lille s’y prêtait à merveille et son dynamisme aidant il s’en vit confier la présidence en 1980, succédant à M. Joseph Ampe. Le cercle de ses amis aussi, nombreux et de tous horizons, qui ne craignait pas de le bousculer un peu, sachant que tout se terminerait par de fraternels propos.Ce climat, Patrick Tierrie l’aimait autant que de monter sur une scène pour animer une fête d’école.
Fidèle dans ses amitiés, il l’était également en politique, et ce gaulliste convaincu était de toutes les manifestations patriotiques. On le retrouvait aussi bien aux Amis d’Oer (puis aux Echanges internationaux) qu’à l’Association de sauvegarde des orgues de l’église Saint-Hilaire, chez les donneurs de sang (dont il était médaille d’or) où à la section locale du RPR.
Au décès de M. Albert Desmedt, il assura quelques temps la fonction de maire avant de s’effacer le 3 septembre 1987 à l’avantage de Didier Desprez alors conseiller municipal et dauphin désigné par l’ancien Maire Albert Desmedt. Il resta néanmoins 1er adjoint chargé des finances.
En mars 1989, avec l’élection au fauteuil de Maire de M. Alexandre Faidherbe, Patrick Tierrie était devenu conseiller municipal d’opposition, dans la liste « Union pour la sécurité et la gestion d’Halluin ».Peu de temps : en 1990, il avait démissionné, pour « des raisons familiales et professionnelles » avait-il alors expliqué.
Déjà, des problèmes de santé n’étaient pas étrangers à cette décision. Il avait alors aussi quitté l’Office municipal des Sports et l’Office du Cinéma halluinois où il siégeait en tant qu’élu.
Patrick Tierrie décéda en janvier 1998, à l’âge de 55 ans, des suites d’un terrible mal qu’il se savait atteint depuis plus d’un an.
« Je garde le souvenir d’une personne joviale, très gaie, mais aussi rendant service, efficace, et à l’écoute des autres… » dit de lui M. Didier Desprez ancien Maire d’Halluin.
02/01/2011.
au centre,
Robert Casier
Maire d'Halluin
07.05.1953 - 15.03.1957
Né le 03.11.1898 à Halluin
Décédé le 16.05.1972 à Halluin
(photo n° 02063)
Robert Casier, est né le 3 novembre 1898 à Halluin ; Entré dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, il est nommé à la Libération secrétaire de l’Union locale CGT et responsable de la section halluinoise du Parti communiste.
Six ans après la défaite électorale de son frère Gustave, l’halluinois Robert Casier, directeur de coopérative et secrétaire de la Bourse du Travail, se présente aux élections municipales de 1953.
Lors de ces élections, la situation se complique : le PC obtient treize sièges, le MRP, douze et la SFIO, deux. La position de la SFIO a évolué depuis 1947. Monsieur Le Gall, son porte-parole au conseil, veut jouer, comme il le déclare, le rôle de « charnière » entre les deux blocs. Cette attitude entraîne un retour du PC à la tête de la commune, car les deux socialistes s’abstiennent lors du vote du maire le 7 mai 1953.
Robert Casier (PC) est élu Maire de la Ville d’Halluin le 7 Mai 1953, et le restera jusqu’en Mars 1957.
A cette époque, le mode de scrutin était la proportionnelle et les conseils municipaux étaient constitués par un « panachage » des différentes listes en présence. La position du PC est précaire compte tenu de cet appui intermittent des conseillers socialistes. Bien des décisions sont contestées et rejetées par un vote 12 + 2 (MRP + SFIO). On tente de se neutraliser réciproquement. Le conseil municipal, faute d’une majorité stable, est condamné à l’immobilité.
Le conseil Municipal élu en 1953 était composé ainsi : Casier Robert (Maire) Veranneman Achille, Devriese Armand, Mme Deceuninck-Jacques Simone, Verkindère Gérard, Alard Julien, Lesaffre Gaston, Lescroart Maurice, Le Gall Bernard, Houte Albert, Verhellen Albert, Mme Faidherbe-Castel Claire, Mme Auvelick André, Ceriez Georges, Destoop Léon, Debon Camille, Delannoy Jules, Knockaert Urbain, Declercq Julien, Mme Mittenaere-Verheu Madeleine, Graye Fernand, Lagae Cyrille, Vanoverschelde Charles, Decraene Joseph, Delattre Joseph, Desplanque Michel, Vanmeerhaeghe Georges.
Considérant qu’au sein du conseil municipal de graves dissensions entravaient l’administration de la commune (le budget et le compte administratif n’avaient pu être votés !), le président du Conseil des ministre de l’époque, Guy Mollet, décréta la dissolution du conseil municipal d’Halluin le 15 mars 1957.
Ce jour là, une délégation spéciale fut instituée dans la commune, composée de Gustave Decamp, Henri-France Delafosse et Hildevert Wancquet. Ce dernier, artisan de profession, est nommé par ses pairs président de la délégation spéciale fin mars 1957, dans l’attente de nouvelles élections municipales.
Robert Casier décède le 16 Mai 1972 à Halluin.
En 1970, 1er à gauche avec l'écharpe, M. Adrien Verkindère :
Premier adjoint et Député de la Xème Circonscription du Nord,
devant la calèche, lors du jubilé des 50 ans de mariage,
de Charles Vanoverschelde Maire d'Halluin et son épouse.
(photo n° 2071)
Adrien Verkindère, Premier Adjoint d'Halluin,
succède à Maurice Schumann comme Député du Nord.
Né à Halluin le 19 juin 1912, contremaître de tissage, il s'est notamment consacré à la politique. Militant du Mouvement Républicain Populaire ; Adrien Verkindère s'implique dans la vie locale et devient le 1er Adjoint de M. Charles Vanoverschelde Maire.
Par la suite, il répond positivement à la demande de Maurice Schumann, ancien Porte-parole de la France Libre, pour être désigné comme son suppléant aux élections législatives de mars 1967.
Maurice Schumann est élu au premier tour, avec à Halluin : 4225 voix, Gilles Jules (PC) en obtient 2878. Gérard Haesebrouck (socialiste), déjà conseiller général dans son canton d’Armentières, 721 voix.
Quelques semaines après son élection, Maurice Schumann est nommé Ministre, et par voie de conséquence Adrien Verkindère lui succède comme Député de la Xème circonscription du Nord, du 8 mai 1967 au 30 mai 1968, puis du 13 août 1968 au 1er avril 1973 sous l’étiquette Union des Démocrates pour la Vème République.
Quand il s’agit de préparer les élections municipales de 1971, en novembre 1970, une partie des conseillers municipaux halluinois sortants fait savoir qu’elle ne suivra pas l’administration municipale sortante. C’est ainsi que trois listes se présentent aux suffrages des électeurs en mars 1971.
Lors des Elections Municipales de mars 1971, le scrutin est devenu majoritaire à deux tours. Inscrits 9304, Votants 7967, Exprimés 7758. Au premier tour, trois listes sont en présence:
1- La liste « d’Union familiale et sociale » emmenée par le Premier adjoint sortant et Député du Nord Adrien Verkindère obtient 2289 voix (Le meilleur score est obtenu par Yvette Vanhoutte 2331 voix suivi de Jules Delannoy et Michel Fiolet, paradoxalement Adrien Verkindère arrive en dernière position avec 2224 voix).
2- « Union pour une action sociale authentique – Halluin Demain » 2868 voix. (Le meilleur score est obtenu par la tête de liste Albert Houte 2974 voix qui devance Henri Leveugle et Régis Vanhalst, en dernière position nous trouvons Varrasse-DelporteMarcelle).
3- « Liste d’Union de la Gauche pour le renouveau d’Halluin » 2566 voix (Arrive en tête Fernand Wanquet 2585 voix devant Jean Lernould et Joël Naeye, et en dernière position Simonne Lombaere) chaque liste étant constituée de 27 candidats.
Faisant suite à ce résultat du 1er tour, la liste emmenée par Adrien Verkindère se retire, et M. Albert Houte sera élu, pour la première fois Maire d’Halluin, face à la liste de Gauche.
Lors des Législatives de 1973 à Halluin, au second tour, Maurice Schumann le député sortant obtient 3998 voix, mais il est dépassé par Gérard Haesebroeck (PS) qui obtient 4284 voix.
Gérard Haesebroeck Maire d’Armentières (Parti Socialiste) obtient une victoire historique sur Maurice Schumann, Ministre des Affaires étrangères de 1969 à 1973 et neuf fois élu député du Nord depuis 1945. C’est Alexandre Faidherbe adjoint au Maire d’Halluin qui deviendra son suppléant jusqu’aux Législatives de 1978.
Après cet échec en 1973, Adrien Verkindère se met définitivement en retrait de la vie publique.
Entre-temps, Adrien Verkindère est également fort écouté dans les milieux syndicaux puisqu’il milita longtemps à la CFTC.
Cette figure syndicale et politique marquante d’Halluin et de la 10ème circonscription du Nord, décède à Tourcoing, le jeudi 10 décembre 1987, dans sa 76ème année.
Ses Funérailles se sont déroulées le 12 décembre 1987 à l’église Notre-Dame des Fièvres à Halluin. Il est inhumé au cimetière dudit lieu.
Adrien Verkindère est le père de Roland Verkindère Historien local.
27/12/2010
Joseph Wanquet |
1944 puis 1947 - 06.05.1953 |
Né le 08.01.1872 à Halluin |
Après le décès survenu le 23 janvier 1944 de Gaston Petit Maire d’Halluin, c'est le 1er adjoint Joseph Wanquet qui lui succède le 25 Janvier 1944.
A la Libération de la Ville et par arrêté préfectoral en date du 26 Septembre 1944, le communiste Gustave Casier est nommé Président de la nouvelle Délégation Municipale jusqu'au 14 Mai 1945. Il est nommé officiellement Maire d'Halluin le 19 Mai 1945.
Aux Elections Municipales de 1947, la liste soutenue par le PC obtient treize sièges avec à sa tête Gustave Casier, celle s’appuyant sur le MRP douze sièges et la SFIO, deux sièges.
Cette coalition MRP-SFIO désigna Joseph Wanquet maire SFIO et Gérard Verkindère premier adjoint. La majorité change d’orientation.
L’écart entre la liste conduite par le parti communiste, et celle soutenue par le MRP sera de soixante voix. La liste socialiste ayant obtenue près de huit cents suffrages.
Le conseil Municipal de 1947 à 1953 était composé ainsi : Wanquet Joseph (maire), Verkindère Gérard, Dereus Charles-Henri, Catry Ernest, Nollet Cyprien, Demassiet Adrien, Alard Julien, Ceriez Georges, Vanoverschelde Charles, Casier Gustave, Persyn Emile, Veranneman Achille, Verhulst Paul, Auvelick André, Mme Deceuninck-Jacques Simonne, Devriese Armand, Bossman Raymond, Lagae Cyrille, Lesaffre Gaston, Graye Fernand, Knockaert Urbain, Cokele Firmin, Destoop Léon, Six Antoine, Verhellen Albert, Vanoverschelde Ludovic, Crombez Marcel.
Si Joseph Wanquet a battu l’ancien conseiller général et Maire en exercice Gustave Casier, il sera lui-même battu par un autre Casier prénommé Robert, qui n’est autre que le frère de Gustave, lors des municipales de 1953 !
Né le 8 Janvier 1872 à Halluin, Joseph Wanquet décède à Halluin le 15 Mai 1953, quelques jours seulement après la fin de son mandat de maire, à l’âge de 81 ans. Il sera inhumé au cimetière de sa ville.
Depuis la Révolution, il est toujours le Maire le plus âgé dans les fonctions de Premier magistrat d’Halluin ; il devance de quelques mois M. Pierre Demeestere-Delannoy qui avait 80 ans à la fin de ses mandats de maire d’Halluin.
Wanquet (sans le c) erreur sur l'acte de naissance !
2/01/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
Charles Vanoverschelde |
Maire d'Halluin 09.05.1957 -03.1971 |
Né le 21.07.1896 à Halluin |
Le 6 septembre 1978 disparaissait Charles Vanoverschelde qui assuma les fonctions de Maire d’Halluin, de 1957 à 1971, année où, il décida, en raison de son âge, de ne plus se représenter.
Voici le parcours de cette personnalité halluinoise, dont le nom fut attribué au square (inauguré le 11 décembre 1999), situé à l’intersection de la route de Neuville et du boulevard de Roncq.
Charles Vanoverschelde laisse le souvenir d’un homme authentique et vrai. Il aimait aller à la rencontre des gens, qui trouvaient toujours en lui un sourire, une écoute attentive associés à une grande simplicité et à une étonnante humilité.
Les halluinois l’appelaient officiellement Monsieur le maire, mais aussi, tout simplement, « Charles » car il était l’ami de tous, par un dévouement, une disponibilité et une serviabilité exemplaires.
Véritable terrien du Mont d’Halluin, il naquit le 21 juillet 1896, au 2, du chemin de Neuville. Très jeune, il travaille comme menuisier et s’établit à son compte en 1925, date à laquelle il est venu s’installer au Mont, et y a tenu en même temps une épicerie. Par la suite, il travaillera comme menuisier aux Ets Defretin, puis à la fabrique de fauteuils Socora. Il cessera toute activité professionnelle en 1956.
Sur le plan paroissial, il se dévoue à de nombreuses œuvres du Mont d’Halluin, où il sera, notamment, chantre à Saint-Alphonse et aussi sonneur, dans les années 30, jusqu’à l’électrification des cloches de son église.
Mais c’est surtout, en tant que conseiller municipal, puis maire de la ville d’Halluin, que Charles Vanoverschelde exprima toute sa bienveillance envers les autres. Elu conseiller municipal en 1947, il fut réélu en 1953 et en 1957 ; Apparenté MRP, le 9 mai 1957, il fut désigné aux fonctions de premier magistrat de la ville, au bénéfice de l’âge au troisième tour de scrutin après des interruptions de séances tendues et devant un public tassé dans le couloir de la mairie, à l’époque rue de Lille.
Charles Vanoverschelde est placé à la tête d’une coalition entre la liste d’Union sociale et familiale MRP et la liste SFIO. Auprès du nouveau maire les adjoints sont, dans l’ordre, Gustave Decamp, Julien Alard, Bernard Legall, Claire Faidherbe et Adolphe Dieryck. Celui-ci est élu grâce notamment aux voix communistes, le MRP votant pour Georges Cériez. Cette alliance, immédiatement critiquée par le PC, tient deux ans jusqu’aux élections municipales normales de 1959.
Le Conseil Municipal élu en 1957 est composé ainsi : Vanoverschelde Charles (Maire), Decamp Gustave, Alard Julien, Le Gall Bernard, Mme Faidherbe-Castel Claire, Dieryck Adolphe, Casier Robert, Mennekeer Charles, Verkindère Gérard, Mme Deceuninck-Jacques Simonne, Ceriez Georges, Lesaffre Gaston, Lescroart Maurice, Verhellen Albert, Destoop Léon, Graye Fernand, Auvelick André, Delannoy Jules, Declercq Robert, Desplanque Michel, Lagae Cyrille, Delattre Joseph, Mme Delbaere-Lombaere Simonne, Declercq Julien, Devriese Armand, Houte Albert, Vanmeerhaeghe Georges.
Aux élections municipales de mars 1959, Charles Vanoverschelde, à la tête d'une liste MRP, est réélu Maire d'Halluin.
Le Conseil Municipal de 1959 est constitué ainsi : Vanoverschelde Charles (Maire), Alard Julien, Mme Faidherbe-Castel Claire, Declercq Julien, Coone Joseph, Leveugle Henri, Bisbrouck François, Dewailly André, De Temmerman Jean-Marie, Six Antoine, Delannoy Jules, Fiolet Michel, , Delattre Joseph, Desplanque Michel, Houte Albert, Lepers Antoine, Mme Leconte-Fremaux Marie-Madeleine, Verhamm Albert, Depuydt Jacques, Mme Ampe-Vermander M. Agnès, Lescroart Maurice, Graye Fernand, Mme Veyer-Libbrecht Denise, Ceriez Georges, Verhulst Paul, Verkindère Adrien, Verkindère Gérard.
A la veille des Elections Municipales de 1965 la liste d’union sociale, familiale et MRP présente son bilan et son programme. L’équipe s’est renouvelée car Julien Alard, Fernand Graye, Paul Verhulst sont décédés en cours de mandat. Parmi les arrivants, Denise Dansette, Roland Schepens, Pierre Derudder, Régis Vanhalst, Jean-Marie Chombeau, Gérard Verkindère ne se représente pas.
Il n'y aura qu'un seul tour ; la liste MRP conduite par le maire sortant l'emporte face à une liste communiste. Charles Vanoverschelde est reconduit dans ses fonctions de maire d'halluin.
Le Conseil Municipal de 1965 est formé ainsi : Adrien Verkindère, Député du Nord (Suppléant de Maurice Schumann Ministre), est élu premier adjoint par 24 voix sur 27, Claire Faidherbe-Castel est élue deuxième adjoint avec 26 voix, François Bisbrouck est troisième adjoint, les deux adjoints supplémentaires étant Jacques Depuydt, Maurice Lescroart, et des conseillers municipaux :
Albert Houte, André Hasbroucq, Roger Dhellin, Alfred Ragonnet, Michel Fiolet, Henri Leveugle, Michel Gille, Albert Verhamme, Michel Gomez, Régis Vanhalst, Michel Desplanque, André Dewailly, Denise Dansette-Dhuyvetter, René Dedeine, Roger Beernaert, Vandewoestyne-Declercq Antoinette, Roland Schepens, Pierre Derudder, Jules Delannoy, Jeanne Ampe-Six.
Grâce à son réalisme, de nombreux équipements ont été décidés, et mis en place sous ses mandats. Notamment, le projet d’adduction d’eau au Mont, de l’assainissement, l’amélioration de l’éclairage public (en particulier pour faciliter la circulation des travailleurs de nuit), et du Parc rue de Lille, la rénovation de la place Jean Jaurès, le nouveau château d’eau du Colbras, le remplacement des dortoirs de l’hospice et le début de sa modernisation, la suppression des baraquements au Cobras, l’égout du collecteur au « Petit Baptiste », l’aménagement de nombreux carrefours, et surtout la réalisation de la route de contournement (RN 17 actuelle) ; rappelons-nous, les encombrements et les embouteillages qui paralysaient la rue de Lille et ses environs.
En 1967, au sein du district urbain de Tourcoing, la ville s’est dotée de l’usine d’incinération, dans le domaine scolaire c’est la réalisation de nouvelles écoles, en particulier l’implantation d’un collège d’enseignement technique, et l’ouverture en 1964 du collège d’enseignement secondaire Robert Schuman, la rénovation des cuisines municipales, sans omettre la création de la maison des jeunes, du centre de protection maternelle et infantile, du poste-frontière d’Halluin-est, du stade Hildevert Wancquet, et la décision de construire la piscine, ainsi que l’acquisition de la mairie actuelle (Maison Sion).
Sous sa responsabilité, un effort particulier fut apporté au soutien de l’activité douanière, par la mise en place pour les transitaires, mais aussi dans le secteur de l’habitat, par la construction de nouveaux logements, notamment, la cité du Parc, la résidence Roger Bouvier, la résidence du Molinel, ceci en collaboration avec les services intéressés.
Charles Vanoverschelde pouvait être particulièrement fier d’être aussi l’artisan du premier jumelage entre Halluin et la ville allemande d’Oer-Erkenschwick, avec la signature de la charte en 1969, et dont on fêta le 40ème anniversaire en 2008.
Ses noces d’or seront célébrées, en cours de mandat, de manière exceptionnelle.
Après vingt-quatre années au sein du conseil municipal, et occupé le poste de Premier magistrat de la ville, pendant près de quatorze ans, Charles Vanoverschelde ne se représenta plus aux suffrages des électeurs.
Ses éminents services envers la population halluinoise lui valurent de nombreuses distinctions, en particulier, la médaille d’Or de la ville, le Mérite social, ainsi que la remise de la croix de chevalier dans l’Ordre national du Mérite par Maurice Schumann, alors ministre des Affaires étrangères.
Il était aussi : Croix d’honneur des forces combattantes belges, Commandeur de l’œuvre humanitaire, Chevalier du Mérite philanthropique et des Palmes Académiques, Médaillé de la Ville de Dunkerque, Médaillé des Sports, du Mérite diocésain, Pro Eclesia et Pontifice.
Après son retrait des affaires communales, Charles Vanoverschelde arpenta, encore quelques années, les chemins de la haute ville, de cette silhouette bien connue des halluinois, avec l’habituel feutre, et le reste d’une cigarette, confectionnée par ses soins, se consumant sur le coin des lèvres.
Lors des fêtes du Syndicat d’Initiative en juin 1978, M. et Mme Charles Vanoverschelde figuraient dans le cortège qui y retraçait la vie des Halluinois : il ne pouvait y avoir de meilleur choix pour rappeler ces vieux couples halluinois dans « Les Noces d’Or de Pier et de Marie ».
Le 5 septembre 1978, son successeur à la mairie, Albert Houte lui avait rendu visite, l’invitant à se joindre à la délégation qui se rendrait en Allemagne pour les fêtes du 25ème anniversaire du regroupement des deux communes Oer et Erkenschwick .
Malheureusement, le lendemain 6 septembre, à l’âge de 82 ans, notre ancien maire s’en est allé, brutalement, mais avec la satisfaction du devoir accompli.
Nombreux sont les Halluinois qui ont tenu assister à ses funérailles. Le Maire et le Conseil Municipal, auxquels s’étaient joints d’anciens Conseillers et de nombreuses délégations, avaient tenu à manifester leur reconnaissance, envers celui qui s’était dévoué si longtemps pour la Ville d’Halluin.
Dans le journal municipal, lors de son décès, on pouvait notamment lire ceci : " Par sa simplicité et sa bonhomie, Monsieur Vanoverschelde dispensait autour de lui la sérénité. Il amenait les problèmes à leur juste dimension en terrien qu’il était. Etait-il vraiment terrien ? Il était à la fois, artisan, sonneur de cloches, commerçant et homme public.
Il a été disponible toute sa vie à sa famille, à son quartier qui s’étendait depuis le chemin de Neuville à partir du « Bon Paysan » où il était né (il aimait le rappeler) jusqu’au Mont. Lorsque plus tard, il était appelé au poste de Maire, son acceptation allait dans le sens qu’il s’était toujours tracé, aidé en cela par une épouse admirable.
Le souvenir qu’il laisse ne s’effacera pas de sitôt de la mémoire des Halluinois. Que son exemple de bonté et de dévouement soit une invitation à de nouveaux engagements au service des autres".
27/12/2010
Albert Houte |
Maire d'Halluin 21.03.1971 - 04.10.1980 |
Né le 20.07.1910 à Halluin |
Albert Houte est né en 1910 dans une famille de travailleurs chrétiens. Il mena, comme son père, un combat syndical de tous les instants. Les plus anciens se souviennent des services qu’il rendait, quand il était employé à la Sécurité sociale, ainsi que son action sociale au sein de la société mutualiste « La Prévoyance », dont il devint le président.
En 1953, c’est sa popularité qui l’amena à siéger au conseil municipal, pour la première fois, puis aux nouveaux conseils municipaux de 1957, 1959 et 1965 dans l’équipe de M. Charles Vanoverschelde.
Lors des Elections Municpales de mars 1971, Albert Houte, non inscrit, est élu pour la première fois Maire d’Halluin. Il est secondé par six adjoints : Henri Leveugle, Régis Vanhalst, Denise Dansette Dhuyvetter, Jacques Depuydt, Marcel Kindt, Alexandre Faidherbe. Ainsi que les conseillers municipaux suivants : Alphonse Vanwyngene, Pierre Desmedt, Gabriel Vervacke Henri Gruard, Jules Devlieger, Jean-Pierre Rembry, Raymond Haese, Yvon Tomme, Raymond Massal, Lucien Lemesre, Ghislain Daels, Jules Wattel, Marcelle Varrasse-Delporte, Pierre Rossel, Libert-Delvallee, Lucien Dupont, Irène Vandaele-Ameys, René Dedeine.
Six ans plus tard, aux Elections Municipales de mars 1977, grâce à une percée spectaculaire, la liste emmenée par Albert Houte est brillamment réélue, et cela, à la surprise générale dès le premier tour de scrutin, avec près de 54 % des voix. Dans les sept bureaux, la liste du maire sortant a obtenu plus que la majorité absolue.
Le nouveau conseil municipal était composé ainsi : Maire : Albert Houte, Adjoints : Henri Leveugle, Stanislas Verschae, Denise Dansette-Dhuyvetter, Oscar Crombez, Jacques Depuydt, Marcel Kindt, Jean-Claude Deleurence et des conseillers municpaux : Louis-Paul Ampe, Marie-Françoise. Chombeau-Vermander, Jean-Claude Deroo, Jules Devlieger, René Dhont, André Grimonprez, Raymond Haese, Jean-Pierre Leconte, Lucien Lemersre, Patrick Letoret, Jean Racine, Diana Rammmant-Crype, Yvon Tomme, Lucien Tordo, Irène Vandaele-Ameys, Alphonse Vanwyngene, Marcelle Varrasse-Delporte, Gabriel Vervacke, Jules Wattel.
Au conseil municipal depuis vingt-sept ans, Albert Houte atteint par la maladie depuis quelques années, se démit de ses fonctions en octobre 1980, laissant la place de maire à celui qui le seconda, pendant neuf ans, son inséparable premier adjoint Henri Leveugle.
La même année, à l’occasion de la cérémonie de remise de la médaille départementale et communale à M. Houte, c’est tout naturellement que M. Leveugle fit l’éloge de son compagnon de route, soulignant son humanisme très profond qu’il héritait de son père, ses convictions philosophiques et religieuses « qui ont trouvé leurs expressions dans ces engagements sans doute divers, mais toujours au service des autres et des plus démunis en particulier ».
Soutenue par son fidèle et précieux collaborateur le regretté secrétaire général de mairie André-Jacques Dewailly, l’équipe emmenée par Albert Houte réalisa de très nombreux projets municipaux dans tous les domaines, pour ne citer que les principaux, notamment :
La création de l’aire couverte de la Rouge Porte, le stade et la salle de sports rue de la lys, la salle des haltérophiles rue Pasteur, la Bibliothèque municipale, ainsi que la mise en place des classes vertes, du voyage des anciens, de la piscine, du cinéma « Le Familia », l’implantation de la zone industrielle de la Rouge Porte, la construction du Collège d’Enseignement Technique, du Lycée d’Enseignement Professionnel, des écoles Anne-Frank, Maria Montessori, Jean Moulin, la maternelle George Sand l’extension du Collège d’enseignement secondaire Robert Schuman, et en partenariat avec le C.I.L., la construction du lotissement Molinel-Colbras, du logement-foyer pour travailleurs migrants...
Ainsi que l’aménagement des allées et plantations au cimetière, l’implantation dans le « Château Hottelart » et annexes des services sociaux de santé du Département, la mise en place de crèches et garderies à domicile, le portage des repas à domicile, l’amélioration des éclairages publics et des travaux d’entretien des églises et anciennes écoles, la création de nouveaux espaces verts, la rénovation de la piste d’athlétisme et du stade Wancquet, de la M.J.C.
On lui doit également l’aménagement de la mairie actuelle, dans laquelle M. Albert Houte eut l’honneur de célébrer le premier mariage, le vendredi 15 mars 1974. Mais assurément pour l’ancien maire, l’épisode le plus marquant fut sans conteste la réalisation du très attendu foyer-logement pour personnes âgées « Val de Lys ».
En effet, dès 1971, jusqu’à son inauguration en décembre 1977, Albert Houte fut le décideur, mais surtout le défenseur acharné d’un projet semé de difficultés, au niveau des différentes étapes, notamment la démolition de l’ancienne usine Rover, et l’octroi de la subvention et du prêt nécessaires aux travaux.
Albert Houte avait une idée très élevée du rôle qu’il pouvait tenir, restant en contact permanent avec la population, d’où ses actions sociales en faveur des plus déshérités, des anciens et des plus jeunes.
La disparition du Maire Honoraire Albert Houte.
Malade depuis très longtemps, M. Houte maire honoraire, s’accrochait courageusement à la vie. Quelques heures après avoir encore pris son déjeuner, parmi ses amis du Val de Lys, où il avait choisi de finir sa vie, il fut victime d’une crise cardiaque, et transporté à Tourcoing où il décéda le 6 juin 1989 à l’âge de 79 ans.
Lors de ses funérailles, suivie par une très grande assistance, le curé-doyen Héquette retraça la vie de cet homme de foi et de conviction en ces termes : « Toujours disponible, il n’a pas cherché la gloire. Quand il a jugé sa santé trop déficiente, il a su se retirer pour laisser décider les gens compétents qui l’entouraient. Ses amis politiques lui portaient beaucoup d’admiration ».
M. Alexandre Faidherbe, maire en exercice, rappela l’estime de toute la population halluinoise, lors de l’éloge funèbre : « Homme de cœur, il était resté l’ami de tous. Sa grande simplicité s’accordait parfaitement avec son attention envers les plus faibles. C’était toujours l’accord parfait entre la pratique et les discours. Il voulait sans cesse améliorer l’accueil des jeunes... Et de rappeler l’ouverture de nombreuses écoles durant son mandat. En parallèle, il avait une volonté inébranlable en son action en faveur des anciens ».
Pour le centième anniversaire de sa naissance, le Maire d'Halluin Jean-Luc Deroo inaugurait officiellement, le 20 Juillet 2009, "L'Espace Albert Houte", situé à la résidence pour personnes âgées du Val de Lys, rue de la Libération.
Depuis, le portrait sérigraphié d'Albert Houte (photo ci-dessus), est désormais fixé en façade à l’entrée de l’établissement, que lui-même a inauguré officiellement en décembre 1977.
22/12/2010.
Henri Leveugle |
Maire d'Halluin 05.10.1980 - 18.03.1983 |
Né le 14.11.1924 à Wattrelos (Nord). |
Lors de la célébration des cinquante ans de mariage de M. Henri Leveugle et son épouse, en octobre 1998, on pouvait lire ceci dans la presse locale :
« Il est de ces personnes pour qui la modestie est une philosophie et le dévouement une seconde nature ».
Né dans la cité des Berlouffes le 14 novembre 1924, Henri Leveugle a d’abord été professeur technique adjoint de janvier 1945 à avril 1947, puis technicien aux Ets Lorthiois, Leurent et Fils à Halluin de août 1947 à décembre 1963, et enfin technicien aux Ets Urgé à Comines de janvier 1964 à novembre 1982.
Domiciliés 33, rue Anatole France, dans ce quartier du Colbras, dont ils connaissaient si bien la vie, Henri et Denise Leveugle-Hallez (décédée en 2007) eurent huit enfants et de nombreux petits-enfants.
Outre son activité professionnelle qui lui a valu la prestigieuse distinction de Meilleur Ouvrier de France, Henri Leveugle fut nommé conseiller municipal le 15 mars 1959, réélu dans l’équipe de Charles Vanoverschelde le 14 mars 1965 ; à compter du 21 mars 1971, il devenait le Premier adjoint au maire Albert Houte, qu’il seconda à ce poste pendant neuf ans.
Au conseil municipal depuis vingt-sept ans, Albert Houte atteint par la maladie depuis quelques années, se démit de ses fonctions en octobre 1980, laissant la place de maire à son inséparable premier adjoint Henri Leveugle.
Le 5 octobre 1980, Henri Leveugle, cadre textile, devenait officiellement le nouveau Maire d’Halluin jusqu’en mars 1983, où il fut battu aux élections municipales par M. Albert Desmedt ancien journaliste.
« Rigoureux et doté de cette qualité essentielle qu’est l’honnêteté, il n’a jamais mélangé les intérêts de sa commune et ses intérêts personnels » disait notamment en octobre 1998, le maire d'Halluin Alexandre Faidherbe (celui là même qu’Henri Leveugle avait été cherché en 1971).
Noces d'Or des époux Leveugle-Hallez, salle des Mariages Mairie d'Halluin
célébrées par Alexandre Faidherbe Maire - Octobre 1998,
(Photo NE DD 26489 n° Img 552)
Lors du mandat de M. Leveugle, en sa qualité de Premier Magistrat de la Ville, les principales réalisations municipales étaient les suivantes :
L’inauguration en juillet 1981 de trois nouveaux courts de tennis construits en matériaux bitumeux poreux situés rue de la Lys, en remplacement des installations vétustes de la Route de Linselles.
Le 10 septembre 1981, naissait une nouvelle société musicale « L’Harmonie Municipale d’Halluin » sous la direction de M. Guy Deceuninck, et de son premier Président Marcel Vanwalleghem.
Le 3 octobre 1981, Oscar Crombez Adjoint à la Culture représentait le Maire absent d’Halluin, pour l’inauguration des locaux complètement rénovés de l’ancienne M.J.C. – M.P.T.
M. Henri Leveugle, en sa qualité de maire, procèdera à l’inauguration officielle le 7 novembre 1981 du nouveau siège du Conseil de Prud’Hommes, dans l’immeuble que la Municipalité a acquis au 58, rue de Lille.
C’est également en 1981 que la Municipalité, soucieuse de l’environnement de la Commune, a relancé avec la participation du Coin de Terre le concours des Maisons Fleuries.
Henri Leveugle Maire d'Halluin devait inaugurer également la nouvelle école maternelle « Maria Montessori », le samedi 16 octobre 1982, en présence du Maire Honoraire M. Albert Houte.
Dans son discours, Henri Leveugle rappela l’effort municipal et communautaire réalisé pour l’enseignement de 1971 à 1982 : Notamment la construction de l’école maternelle George Sand, celle de l’école Anne Frank et de l’école primaire Jean Moulin, mais aussi l’extension du C.E.S. Robert Schuman et la création du Lycée d’enseignement professionnel Saint-Exupéry sur le territoire communal.
La dernière année de mandat de M. Leveugle verra se poursuivre plusieurs dossiers à l’étude L’opération « Texunion », « Descamps-Demeestère », lotissement « Les Magniolias » ainsi que les études d’aménagements d’espaces verts, en particulier la zone verte de 8 hectares au Colbras et le terrain de 3 hectares autour de la ferme Acquette.
Membre du comité de Gérontologie, président départemental du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD), regardant au-delà de son quotidien les pays qui souffrent, Henri Leveugle et son épouse ont su toujours donner de leur temps aux plus démunis avec « cette volonté d’accueillir tous les gens de tous horizons » soulignait Alexandre Faidherbe.
Mais aussi, Henri Leveugle s’était tourné vers la jeunesse halluinoise pour qui il avait co-fondé la Maison des Jeunes et de la Culture, sous l’impulsion du maire Charles Vanoverschelde, en 1968.
Lors du trentième anniversaire de cette institution, l’ancien maire recevait la médaille de la ville des mains de M. Alexandre Faidherbe Maire d'Halluin, ainsi que la médaille de bronze de la Jeunesse et des Sports.
Depuis 1983-1984, son épouse Denise a tenu le rôle de rédactrice du fonds commun et des pages locales du Journal « La vie chez nous », tâche qu’elle prit particulièrement au sérieux, en tandem avec son mari, dont elle a soutenu l’engagement militant.
Hommage à l’homme politique :
ou le « Salut au vaincu » par le journaliste Philippe Martin.
« Voici les résultats pour l’ensemble de la commune » : soudain le débit de voix se fait plus saccadé. Que peut-il bien ressentir, le maire sortant, au moment où au micro et devant des centaines d’Halluinois redevenus silencieux, il se doit d’annoncer sa défaite chiffrée et la victoire presque écrasante de son principal adversaire ? Qui y songeait, dimanche soir (13 mars 1983) vers 19 h 30 dans la salle du Manège, quand M. Leveugle prit la parole pour la dernière fois de la soirée ?
Bien sûr, c’est loi de la démocratie, qui veut que vainqueur ou vaincu l’élu sortant donne lecture du score obtenu par les différents candidats. Mais il est des moments où elle se fait bien dure, cette loi. Sous son masque pâle et marqué par les fatigues d’une campagne éprouvante pour les cœurs et les nerfs, malgré son sourire et son calme de façade, on sentait bien chez M. Leveugle l’expression mal contenue d’un immense désarroi.
Et on aime à penser qu’ils ont été quelques-uns à ce moment-là dans la salle même chez ceux qui ne lui avaient pas accordé leur confiance, à comprendre sinon à partager l’espace d’un instant, cette souffrance intérieure difficilement contenue.
Il s’agit ici pour quelques secondes de se placer au-dessus des passions politiques nées d’un enjeu électoral qui a fini par occulter tout le reste, y compris la qualité des hommes en présence. De se mettre dans la peau d’un homme qui, selon sa propre expression « milite depuis 35 années pour le bien-être de ses concitoyens ».
Qui depuis 1959, siège sans discontinuer au sein de l’assemblée communale, comme simple conseiller, d’abord, comme adjoint ensuite, sans jamais renier la moindre des responsabilités que peut recouvrir ce mandat local peut spectaculaire mais si utile à la communauté.
Qui au cours des trois dernières années a assumé totalement sa fonction de maire y consacrant l’essentiel de son temps et de ses capacités, allant jusqu’à devancer l’âge de la retraite afin de se rendre plus disponible.
Qui depuis quelques semaines, s’est battu corps et âme pour faire triompher l’idée qu’il croyait la meilleure, tout cela pour voir finalement 65 % des électeurs halluinois lui tourner le dos…
On nous l’a parfois reproché, « de passer souvent la photo du maire dans le journal » Etait-ce notre faute à nous, s’il était présent auprès des gens, des sociétés, des Halluinois en général ? A-t-on imaginé ce que représentait ne serait-ce que dans une vie de famille, la charge de l’élu local, en heures perdues, en kilomètres parcourus, en soirées sacrifiées ?
L’heure nous semble propice pour rendre ici hommage à un homme qui s’est battu et a été battu. « Sans doute me suis-je trompé, sans doute ai-je mal compris ou ai-je mal été compris »
Confiait-il au soir d’un premier tour qui ne lui laissait plus guère d’espoirs. Déjà en vrai démocrate, il reconnaissait et assumait une partie des torts, puisque la majorité s’était prononcée contre lui. Certes, M. Leveugle reste élu, il siègera au sein du futur conseil, il nous l’a affirmé. Mais cette interrogation majeure, cette certitude d’avoir fait fausse route en croyant avoir choisi le bon chemin rendait encore plus poignante sa dignité courageuse de dimanche soir.
Et l’on fut gré aux partisans de M. Desmedt de ne pas forcer la note dans le domaine des applaudissements.
Les plus nettes victoires se savourent en silence. Mais ce même silence peut faire l’effet d’un baume sur les cicatrices les plus cuisantes… Philippe Martin ( Nord Eclair 15/3/1983).
22/12/2010
