Elus et agents municipaux
Albert Desmedt |
Maire d'Halluin 19.03.1983 - 25.07.1987 |
Né le 13.12.1916 à Bousbecque (Nord) |
Né le 13 décembre 1916 à Bousbecque, Albert Desmedt n’a pas 13 ans lorsqu’il commence à travailler, d’abord chez J. Laurent et Fils, puis aux papeteries Dalle et Lecomte, comme manœuvre puis comme employé chimiste.
En 1940, il entre à la mairie de Bousbecque où il est chargé du ravitaillement. Un poste qui lui permettra d’aider les réfractaires au travail obligatoire et les résistants.
Engagé dans la lutte contre l’occupant, il supportera les conséquences physiques de son courage : en septembre 1944, il a alors 25 ans, il est arrêté au cours d’une action menée avec un petit groupe de résistants par une troupe de S.S. qui les prennent en otage pour passer la frontière.
Arrivés à Halluin, les Allemands font feu. Grièvement blessé au poumon et à l’estomac, Albert Desmedt est laissé pour mort ; Les médecins de l’hôpital de Tourcoing parviennent pourtant à le sauver.
Son action dans la Résistance lui vaudra la Croix de guerre et la Légion d’Honneur.
C’est à l’issue de la guerre, qu’apparaît le personnage qui marquera de sa présence la ville d’Halluin et, au-delà, la vallée de la Lys, pendant plus de 40 ans.
En 1945, Albert Desmedt découvre un métier pour lequel il nourrira une passion qui ne l’aura pas quitté. Cette année là, il entre comme journaliste à « Nord Eclair ». Il y restera quinze ans puis entrera à « La Voix du Nord » le 1er janvier 1959 et ne quittera son bureau de la rue de Lille qu’à l’âge de la retraite, en décembre 1981.
Marié à Geneviève Bello (décédée en décembre 2010) et père de cinq enfants, Albert Desmedt était devenu dans la commune une personnalité « incontournable ». Au centre d’un réseau d’amitiés et de relations qui touchait tous les milieux, il était à l’écoute, et se faisait l’écho, des préoccupations les plus diverses de ses concitoyens.
Observateur puis acteur
Homme politique, au étymologique du terme, rien de ce qui concernait la vie de la cité ne le laissait indifférent. Albert Desmedt, après deux ans de retraite, décidait de reprendre du service. Non plus comme observateur, mais cette fois comme acteur.
Lors des élections municipales de 1983, il créait une certaine surprise, en battant le maire sortant M. Henri Leveugle, avec 700 voix de plus. Le samedi 19 mars 1983 au soir, Albert Desmedt portait pour la première fois l'écharpe de maire.
En 1983, le conseil municipal d'Halluin est composé ainsi : les adjoints : Patrick Tierrie, Marie-Paule Heiblé-Doléans, Jean Ostyn, Louis-Paul Ampe, Freddy Mathys, Jacqueline Vanhoutte Debouver, Christian Verpraet, André Rampelberg, Denise Simono-Delannoy, et les conseillers municipaux : Didier Desprez, Jean-Pierre Verschave, Guy Fiolet, Roland Rosé, Norbert Deprez, André Lescroart, Francis Strzelczyk, Geneviève Dufour-Leplat, Roger Boudry, Pascal Delafosse, Raymond Castelain, Jules Wattel, Albert Dubois, Geneviève Grumiaux, Serge Maugeais et six membres de l'opposition : Henri Leveugle, Albert Houte, Alexandre Faidherbe, Stanislas Verschae, Denise Dansette-Dhuyvetter, Oscar Crombez.
Dans son discours, alors qu’il venait d’être élu maire, Albert Desmedt proclamait : « c’est maintenant l’heure des retrouvailles entre tous. Les différentes sensibilités sont représentées au sein du conseil municipal et c’est tant mieux ! »
Mais plus que ses réalisations, notamment les courts de Tennis couverts, la nouvelle salle de Judo, la Bibliothèque municipale, les travaux de rénovation de la Salle du Manège et du Foyer des Anciens… , ce qui restera sans doute en mémoire, c’est l’affirmation d’un style.
Homme de plume, le maire d’Halluin a d’abord montré qu’il avait la langue au moins aussi acérée que le stylo. En public comme dans le privé, il laissait parler sa sensibilité. Inaugurations, cérémonies, fêtes… Ce n’est qu’à de très rares exceptions près qu’il ressentait le besoin de préparer un discours. Il préférait plutôt laisser libre cours à son sens inné du contact. Un bon mot, une anecdote, un souvenir, un aparté (tutoiement de rigueur) avec telle ou telle personne de l’assistance : c’était Albert Desmedt, ne laissant à personne le soin de mener les débats au sein du conseil municipal, marquant de sa personnalité toute son équipe.
Deux ans après les Municipales, le 17 mars 1985, le maire d’Halluin était élu conseiller général du canton de Tourcoing Nord. Au second tour, face notamment à M. Christian Odoux (PS) c'est une victoire « sans bavures » que remportait le candidat « d’opposition sans étiquette », Albert Desmedt, avec près de 5000 voix d'avance, dans ce canton de Tourcoing-Nord dévolu depuis 18 ans au R.P.R.
Fort de ce succès, Albert Desmedt qui ne voulait pas aller au-delà dans son activité publique, restait cependant avant tout le maire d’Halluin : « mon élection à la mairie, c’est ce qui m’a fait le plus plaisir de tout mon existence. Et rien ne me fera jamais autant plaisir. Je réalisais une espèce de rêve personnel en trouvant un moyen d’accomplir ma retraite de façon plus valable, plus généreuse aussi : en tant que maire, je pouvais faire quelque chose de concret pour ma ville, pour mes concitoyens… »
Malheureusement, atteint par la maladie, Albert Desmedt devait décéder en cours de mandats le 25 juillet 1987.
Jusqu'au dernier moment, il était resté à l’écoute des dossiers de la ville. Ses adjoints venaient lui rendre visite régulièrement. L'avant-veille de sa mort, M. Vandeputte, secrétaire général de la mairie, était encore, comme d’habitude, à son chevet pour solliciter son avis sur quelques décisions municipales. Et l’entendre encore se laisser aller à son irréductible goût pour la plaisanterie…
C’est son premier adjoint à la Mairie d’Halluin Patrick Tierrie, comptable de profession, qui assuma l’intérim jusqu’au 2 septembre 1987.
Albert Desmedt a rejoint sa dernière demeure
Au rez-de-chaussée de la mairie, dans le salon transformé en chambre mortuaire, les Halluinois sont venus ce mercredi 29 juillet 1987, pendant toute l’après-midi, se recueillir devant la dépouille de M. Albert Desmedt.
Pas de cohue, pas d’attroupement, mais un défilé continu d’anonymes, de responsables d’associations locales ou de personnalités, venus très dignement rendre un dernier hommage au maire d’Halluin.
Entouré des membres du conseil municipal, le cercueil de bois faiblement éclairé sur lequel a été posé le drapeau tricolore rappelant son appartenance à l’ordre de la Légion d’Honneur. Un drapeau qui, avec l’écharpe tricolore du premier magistrat et les palmes, insignes de la Croix de Guerre qui lui fut décernée pour son action dans la résistance, donne un caractère très solennel à cette veillée funèbre.
Albert Desmedt quitte pour la dernière fois sa mairie d’Halluin, il est 9 h 15. Le cortège funéraire gagne l’église Saint-Hilaire ce jeudi 30 juillet 1987. La garde d’honneur des sapeurs-pompiers accompagnait le corbillard derrière lequel se trouvait la famille et le conseil municipal pratiquement au complet.
A 10 h. les rues d’Halluin étaient vides, et de nombreux commerces avaient fermé leurs portes. Comme si toute la ville avait tenu à porter le deuil de son maire tandis qu’étaient célébrées ses obsèques en l’église Saint-Hilaire.
Une église archi-comble pour accueillir ceux qui voulaient s’associer à l’ultime hommage. Une foule de personnalités parmi lesquelles M. Bouillon, sous-préfet, M. Maurice Schumann, vice-président du Sénat, M. Dermaux, député-maire de Tourcoing, MM Houssin et Delnatte, conseillers généraux, M. Netta, ancien maire de la ville d’Oer, une délégation de la ville de Menin, ainsi que de très nombreux maires et élus des communes voisines.
Derrière, tous les Halluinois venus assister à une cérémonie où solennité et simplicité s’allièrent aisément. A l’image de celui que l’on honorait. Solennelle la messe célébrée par le doyen d’Halluin entouré de tous les prêtres des paroisses de la ville, et de Bousbecque réunis autour de l’autel, derrière lequel avaient pris place l’Harmonie Municipale et la chorale de la « Lyre Halluinoise ». Solennel l’hommage rendu à l’un des leurs par ses amis de la Légion d’Honneur, ainsi qu’une quinzaine de porte-drapeaux de toutes les associations patriotiques rassemblés autour du cercueil, la haie de policiers en grand uniforme et la garde d’honneur constituée de sapeurs-pompiers.
Au terme de la cérémonie religieuse et d’une très longue offrande, lors de laquelle beaucoup tinrent à exprimer leur sympathie à la famille d’Albert Desmedt, c’est M. Patrick Tierrie, premier adjoint, qui rendit l’hommage de la municipalité :
« Albert, la ville d’Halluin est aujourd’hui autour de toi. Pour une dernière fois, elle tient à t’exprimer ses remerciements pour le temps, sans compter que tu lui as donné. Tout d’abord en tant que journaliste, fidèle au poste pendant de nombreuses années, à l’écoute des Halluinois et surtout des associations à qui, toujours, avec le sourire, tu tenais ta porte ouverte.
La retraite ayant sonné, plutôt que de profiter d’un repos bien mérité, tu as voulu continuer à servir tes chers Halluinois, tu les as servis courageusement depuis quatre ans.
Ces derniers temps, chaque fois que nous nous voyons, c’est toujours du sort d’Halluin et des Halluinois que tu te souciais. Jusqu’à ton dernier souffle, tu as œuvré pour le bien-être d’Halluin et du canton.
Je terminerai ce mot par la fin du message que tu nous adressais le 14 juillet : A bientôt ! ».
Homme de cœur
C’est ensuite « son confrère, son ami, son frère », M. Maurice Schumann, ancien ministre, Sénateur du Nord, membre de l’Académie Française, qui lui rendit le dernier hommage :
« J’ai retrouvé sur ce cercueil ma croix de la Légion d’honneur, celle qui m’a été remise par le général Leclerc. Je ne pouvais la confier qu’à un frère. Je me souviens de te l’avoir épinglée, si près du cœur. De ce cœur qui a tant battu pour Geneviève, ton épouse, ta famille, pour Halluin, pour Bousbecque, ta ville natale, pour la Vallée de la Lys.
Près de ce cœur qui battit aussi et surtout pour la France. De ce cœur qui fut offert à la France. De ce cœur d’un ami fidèle entre tous… jusqu’au devant du peloton d’exécution ».
Et Maurice Schumann d’évoquer la « Symphonie Inachevée » qui venait d’être jouée :
« Quel superbe symbole ! La joie, la bonne humeur ne s’arrêtent pas avec la vie. Goûtez-là désormais dans le rafraîchissement de la Lumière et de la Paix ! ».
Après ces paroles fraternelles de l’ancien ministre, l’Hymne national a retenti… comme pour chaque ancien combattant au terme de la messe des funérailles. Mais cette « Marseillaise » là, prit une autre ampleur ; Elle célébrait l’ancien combattant certes, mais surtout l’ancien Résistant qui aurait sacrifié sa vie pour la Patrie, et le premier magistrat de la cité.
Accompagné d’une quinzaine de drapeaux, du conseil municipal et de sa famille, Albert Desmedt fut alors conduit au cimetière de la ville. Il était temps de dire adieu à ADES, et une dernière fois, il parcourut les rues de la cité qu’il aimait, entouré de ceux qu’il aimait.
Dans son testament politique M. Desmedt souhaitait voir son conseiller municipal Didier Desprez lui succéder. Les membres de la liste majoritaire « Sécurité et Gestion » ont accédé à ce désir lors d’une séance extraordinaire du Conseil Municipal d’Halluin qui se déroula le jeudi 3 septembre 1987.
Sur proposition du Maire Didier Desprez, la majorité du Conseil Municipal avait accepté de dénommer l’ensemble de la structure (Bibliothèque et Maison des Associations, situées rue de Lille), « Centre Culturel Albert Desmedt » , inauguré officiellement en 1989.
22/12/2010.
Didier Desprez |
Maire d'Halluin 03.09.1987 - 24.03.1989 |
Né le 27.02.1953 à Menin (Belgique). |
Il y a 23 ans, le jeudi 3 septembre 1987, Didier Desprez , professeur de mathématiques à l’E.I.C. de Tourcoing, marié et père de trois enfants, devenait à l’âge de 34 ans le nouveau Maire de la Ville d’Halluin.
Ce jour-là, après 19 h, l’élection du nouveau maire d’Halluin ne fut pas une surprise. L’ensemble des élus de la majorité (ils occupent 25 des 33 sièges) a conservé une cohésion assez forte après le décès en juillet 1987 du maire Albert Desmedt. Certaines voix firent défaut, mais c’est une preuve de démocratie.
Il est 19 h donc quand M. Patrick Tierrie, premier adjoint, ouvre la séance, ayant à ses côtés M. Patrick Vandeputte, secrétaire général de la mairie. M. Tierrie annonce officiellement l’investiture de Mlle Yvette Vanhoutte, qui complète le conseil municipal. Mlle Vanhoutte, institutrice dans le privé, figurait en 30ème position sur la liste « Sécurité et Gestion ».
Les 25 premiers furent élus puis Mme Catherine Lemerse-Gille (26e) remplaça M. Castelain après son décès et M. Jean-Pierre Quivron (27e) M. Pascal Delafosse après sa démission. Théoriquement, c’est M. Jules Beel (28e) qui aurait pu entrer au conseil municipal ou M. Georges Bostyn (29e). C’est finalement Mlle Yvette Vanhoutte qui siègera pour un an et demi au conseil.
Premier hommage…
Immédiatement après cette intronisation, Patrick Tierrie demanda à ce que les élus mais aussi la foule des spectateurs observe une minute de silence à la mémoire de M. Albert Desmedt.
C’est ensuite M . Jules Wattel qui fut appelé à présider cette séance extraordinaire, le vice-doyen remplaçant le doyen M. Albert Houte, retenu à son domicile pour raison de santé. M. Wattel fut aidé de Mme Catherine Lemerse, benjamine de l’assemblée, qui occupa les fonctions de secrétaire de séance.
Au nom de la liste « Sécurité et gestion », M. Patrick Tierrie premier adjoint, proposa le nom de M. Didier Desprez pour l’élection du maire. Aucun autre nom fut proposé. M. Houte donna pouvoir à M. Leveugle.
M. Didier Desprez obtint 20 voix, douze élus s’abstenant. L’assistance applaudit le nouveau maire, à qui M. Wattel remit l’écharpe tricolore de premier magistrat.
… et second
L’hommage rendu par M. Desprez à Albert Desmedt fut bref et clair. M. Desprez est le dauphin d’Albert Desmedt. La majorité municipale a pratiquement suivi cette dernière volonté. Et M. Didier Desprez de déclarer :
« Albert, c’est ainsi que nous l’appelions, m’a proposé de poursuivre la tâche qu’il a entrepris depuis quatre années déjà.
C’est un personnage qui nous a quittés. C’est un ami que nous avons perdu, c’est un homme intègre et courageux que nous regretterons.
L’équipe qui me fait l’honneur de me soutenir, je le sais, continuera à travailler pour construire comme le disait Albert une cité prospère, plus unie et surtout plus fraternelle.
Je me mets entièrement au service des Halluinois, mais j’essaierai de sauvegarder une partie de mon temps afin de ne pas négliger, mon foyer, mon épouse, mes enfants ».
Les neuf mêmes
L’on commença alors les neuf votes pour les postes d’adjoints. Aucune surprise là non plus, puisque les neuf adjoints sortants furent réélus. Voici le décompte des voix : premier adjoint, M. Patrick Tierrie (pour 24, abstentions 9) ; deuxième adjoint, Mme Marie-Paule Heiblé Doléans (22-11) ; troisième adjoint, M. Jean Ostyn (22-11) ; quatrième adjoint, M. Louis-Paul Ampe (19-14) ; cinquième adjoint, M. Freddy Mathys (21-12) ; sixième adjoint, Mme Jacqueline Vanhoutte (25-8) ; septième adjoint, M.Christian Verpraet (25-8) ; huitième adjoint, M. André Rampelberg (24-9) ; neuvième adjoint : Mme Denise Simono Delannoy (23-10).
Le temps que soit dactylographié (avant la signature) le procès-verbal de cette réunion extraordinaire, le maire fut félicité notamment par son épouse et ses trois jeunes enfants ainsi que par ses parents.
M. Desprez invita à se rendre, le samedi 5 septembre à 18 h 15 au monument aux morts, puis sur la tombe d’Albert Desmedt et enfin à Neuville, en souvenir de la Libération.
Halluin compte désormais un jeune maire qui aura à conduire les affaires municipales durant un an et demi jusqu’aux élections municipales générales. Sera-t-il maire d’intérim ou ce fauteuil sera-t-il un tremplin pour 1989 ?
L’outsider devenu leader
Adjoint supplémentaire sur la liste « Union pour la sécurité et la gestion d’Halluin », Didier Desprez , juste après son élection, se laissa aller à la confidence :
« Il y a longtemps que j’envisageais la possibilité de devenir un jour maire, mais je l’imaginais survenir dans un futur bien plus éloigné. Dans une quinzaine d’années par exemple : le décès d’Albert Desmedt a précipité les choses, rien de plus… ».
S’il a finalement brûlé les étapes, c’est tout simplement qu’Albert Desmedt, dans un testament politique, avait lui-même désigné celui qui devrait poursuivre sa tâche. Didier Desprez ne s’est pas dérobé bien au contraire, en annonçant plus clairement la couleur ; Albert Desmedt avait abordé avec Didier Desprez la question de sa succession en 1986 :
« Dans nos esprits, la chose murissait depuis plusieurs années et c’est l’année dernière, en 1986, qu’Albert Desmedt m’a fait précisément la proposition. Je me suis fait d’autant plus facilement à cette idée que la philosophie d’Albert Desmedt me convient parfaitement.
Il n’était pas un politique, je n’en suis pas un non plus. Que le maire puisse avoir les mains libres, tout en tenant compte évidemment du poids des partis politiques, j’estime que c’est une bonne chose pour une ville comme Halluin ».
(…) « Je ne serai pas un maire de transition, et comme je l’ai dit aux membres du groupe majoritaire, je briguerai un autre mandat en 1989 ! ».
Pas de doute, celui qui jusque là avait évité la lumière trop directe des projecteurs, n’entendait pas demeurer dans la pénombre. C’est d’ailleurs sans doute ce ton direct qui lui valut ses premiers désagréments.
Comment expliquer autrement les « bavures » qui accompagnèrent son élection : 20 voix « pour » certes mais aussi trois de ses colistiers qui se réfugient dans l’abstention… Une sorte d’avertissement sans frais de la part de certains adjoints, peut-être vexés de voir passer au-dessus de leur tête un simple conseiller municipal.
« Franchement, cela m’a surpris. En effet lors de la réunion préparatoire du groupe, tout le monde était d’accord. Mais ce sont les aléas du vote à bulletins secrets. Je ne crois toutefois pas que cela soit très important. Le groupe est solide : je lui demanderai simplement de resserrer davantage les rangs » a précisé Didier Desprez.
Au moment de son élection comme Maire, M. Didier Desprez était professeur au collège Charles-Péguy de Tourcoing, après avoir assumé les fonctions de directeur de collège à l’E.I.C. Tourcoing.
« Je suis issu d’une famille halluinoise (mon père était ouvrier chez Lepoutre et ma mère travaillait dans la confection et ils demeurent d’ailleurs toujours à Halluin) Après les classes maternelles à Notre-Dame des Fièvres et le primaire au Sacré Cœur, j’ai poursuivi mes études à l’E.I.C. Tourcoing où je suis devenu professeur ».
Le samedi 10 Septembre 1987, c’est en présence d’une assemblée très importante que M. Didier Desprez Maire d’Halluin, a posé la première pierre de la nouvelle Maison des Associations. Didier Desprez précisait que cette nouvelle implantation permettra de regrouper en un même lieu la quasi-totalité des services associatifs et culturels municipaux.
Lors de cette manifestation, il convient de signaler la présence de Madame Albert Desmedt, dont le mari avait eu à cœur de mener à bien cette réalisation. Le Maire Didier Desprez rappela que sur sa proposition, la majorité du Conseil Municipal avait accepté de dénommer l’ensemble de cette structure (Bibliothèque et Maison des Associations, situées rue de Lille) « Centre Culturel Albert Desmedt ».
Aux élections municipales de mars 1989, Didier Desprez est battu par son adversaire socialiste Alexandre Faidherbe. Il se représentera successivement en 1995, 2001 et 2008, mais sans succès. Après ce dernier échec, il décide de se retirer définitivement de la vie politique halluinoise.
Sa distraction favorite est la musique (Membre de la Lyre Halluinoise et de l’Harmonie Municipale). Passionné d’informatique, il a créé un club au collège Charles-Péguy de Tourcoing ,avant de devenir Directeur du collège Saint-Joseph de Lille.
Depuis quelques années, Didier Desprez préside l'association halluinoise "Les Amis des orgues de Saint-Hilaire". Cette association s'emploie à développer et fidéliser un public amateur de concerts d'orgue.
17/12/2010.
Commentaire : Presse - Daniel Delafosse
Alexandre Faidherbe |
Maire d'Halluin 25.03.1989 - 24.03.2001 |
Né le 24.06.1935 à Halluin. |
Halluinois de naissance, M. Alexandre Faidherbe a pratiquement toujours vécu dans sa ville.
Après l’obtention du Bac philo avec mention bien en 1955 et plusieurs années d’études universitaires, il est revenu à Halluin pour y enseigner dès 1959.
De 1963 à 1981, ce père de cinq enfants, enseignera à l’école Jean-Macé avant d’en devenir le directeur.
Chevalier du Mérite Agricole et colombophile passionné, il est président du groupement colombophile de l'arrondissement de Lille, ainsi que président de l'association halluinoise "Les amis de la basse-cour". Sportif pratiquant, coureur de fond et demi-fond, il occupa également les fonctions de président du club d’Athlétisme Halluin Val de Lys, avant d'être nommé président d'honneur.
En janvier 1995, pour ses 32 années passées au service de l’Education nationale, il reçoit l’insigne d’Officier de l’Ordre des palmes académiques.
Dans son discours de remerciements, Alexandre Faidherbe dit notamment : (…) « L’entourage est primordial. Je suis quelqu’un qui ne croît guère à la réussite en solitaire, persuadé que les vraies réussites sont toujours collectives ».
Reprenant son cheval de bataille d’enseignement convaincu, Il redit combien : « l’éducation est une tâche qui ne saurait être considérée comme de la responsabilité exclusive des enseignants. L’école seule ne peut pas tout. Elle repose sur le trépied enseignants, familles, responsables municipaux ».
Un discours que son arrière grand-père (Alexandre, aussi) également directeur d’école, à Roubaix, tenait déjà en 1855 !
Pour la première fois en 1971, il est élu conseiller municipal et adjoint sur la liste emmenée par le Maire d’Halluin Albert Houte (Etant carté socialiste, sa mère Mme Faidherbe née Castel Claire, gaulliste siégeant au conseil municipal sortant, se retira pour éviter l'affrontement).
Deux ans plus tard, aux Législatives de 1973, Alexandre Faidherbe devient suppléant du nouveau Député socialiste élu, après la victoire historique de Gérard Haesebroeck Maire d’Armentières (Parti Socialiste) sur Maurice Schumann, Ministre des Affaires étrangères de 1969 à 1973, neuf fois élu député du Nord depuis, 1945.
A l’élection cantonale de Tourcoing Nord, en octobre 1987, contre toute attente, les électeurs ont fait passer ce siège traditionnellement détenu par un candidat de droite à la gauche.
Alexandre Faidherbe (ancien adjoint au maire d’Halluin, conseiller à la communauté urbaine, conseiller régional et suppléant de M. Gérard Haesebroeck, député de la 10ème circonscription, actuel conseiller municipal d’Halluin) succède à Albert Desmedt, ancien maire d’Halluin, au siège de conseiller général du canton de Tourcoing-Nord avec 54,86 % des suffrages exprimés, contre 45,13 % des voix à son adversaire, Henri Desmettre, maire de Roncq UDF/CDS.
Lors des élections municipales en mars 1989, pour la première fois, Alexandre Faidherbe (PS), conseiller général, emporte la mairie d’Halluin. Après l’annonce officielle des résultats, la première pensée du nouveau maire fut pour ceux qui ont fait confiance à sa liste, à ceux qui ont présidé le comité de soutien et à MM Houte et Leveugle, anciens maires, et demanda que l’on respecte tous les candidats présents à cette élection « Nous somme élus ce soir, nous sommes au service de tous les halluinois » devait-il conclure.
Le samedi 25 mars 1989, autour du maire Alexandre Faidherbe sont nommés neufs adjoints : Régis Vanhalst, Jean-Luc Deroo, Jeannine Gheysen-Castro, Jean-François Lesage, Didier Duprat, Vianney Leveugle, Brigitte Casier-Duforest, Didier Delahousse, Didier Watry, trois conseillers délégués : François Bisbrouck, Francis Poulain, Olivier Ghesquière, et les conseillers municipaux : Pour la majorité, Claude Hernaert, Maurice Bels, Nelly Vankesbeulque, Lucien Dupont, Francis Vandenbrouck, Raymond Detaevernier, Michel Odent, Pierre Delbassez, Christiane Verkindère Debon, Patrick Boucourt, Jacques Brulin, Marcelle Varrasse-Delporte. Pour l’opposition, Didier Desprez, Patrick Tierrie, Marie-Paule Heiblé-Doléans, Freddy Mathys, Jean-Pierre Verschaeve, Serge Maugeais, Raymond Vanhalst, et représentant le PCF, Francine Vanoverberghe.
A l’élection cantonale partielle de Tourcoing Nord en juin 1989 (Cette élection était provoquée par la plainte déposée par le leader du Front National Christian Baeckeroot pour l’annulation de la cantonale de 1987 « faux candidats-fantômes »), le Conseiller Général sortant Alexandre Faidherbe, qui est aussi Député suppléant de Jean-Pierre Balduyck depuis 1988 et Maire d’Halluin, est réélu Conseiller Général du canton de Tourcoing-Nord.
Aux élections cantonales de 1992, Alexandre Faidherbe (homme de terrain, connaissant sur le bout des doigts le moindre dossier du canton de Tourcoing Nord, élu conseiller général en 1987, après le décès d’Albert Desmedt, puis de nouveau en 1989, après l’annulation de la partielle de 1987) est victime de la vague de mécontentement qui touchait alors le Parti Socialiste sur le plan national. Et la presse locale titre : « La défaite d’un parti… plus que celle d’un homme ».
Le Maire d’Halluin laisse son siège de conseiller général à Henri Desmettre candidat de l’Union Pour la France CDS et Maire de Roncq, âgé de 65 ans, qui devient ainsi le premier Maire roncquois conseiller général du canton de Tourcoing- Nord.
Au moment des élections législatives de 1993, après la victoire du nouveau Député Christian Vanneste (RPR), le Maire d’Halluin Alexandre Faidherbe perd son poste de suppléant du député sortant Jean-Pierre Balduyck, cela un an après avoir perdu celui de conseiller général.
Le 25 juin 1995, Alexandre Faidherbe (PS), est élu pour la seconde fois consécutive dans le fauteuil de Premier Magistrat d’Halluin.
Lors de son discours, il eut une pensée personnelle pour sa mère, présente au côté de son épouse, qui longtemps eut un engagement dans la vie publique et sociale d’Halluin, tout en élevant ses six enfants : « Je lui dois cette envie d’un engagement fort au service de notre ville, le désir de suivre le sillon avec pour exigences le respect d’autrui… »
Il est procédé à la nomination de neuf adjoints : Régis Vanhalst, Jean-Luc Deroo, Jeanine Gheysen, Didier Duprat, Jean-François Lesage, Christiane Verkindère, Didier Delahousse, Brigitte Casier, Francis Poulain, et de trois conseillers municipaux délégués : Serge Maugeais, Franck Haelewyn, François Bisbrouck, et des conseillers municipaux : Delbassez Pierre, Plets-Tachon Christiane, Vankesbeulque-Prunez Nelly, Degavre Robert, Daminet Marcel, Bosquillon-Claeys Nadine, Detaevernier Michel, Varrasse Fabrice, Verein-Delebecque Françoise, Lassalle Henri, Watry Didier, Devlies-Elias Ginette. Liste Opposition « Mieux Vivre Halluin », Didier Desprez, Marie-Paule Heiblé-Doléans, Emmanuel Delannoy, Christian Verpraet, Jean-Pierre Verschave. Liste Front National, Roger Strobbe, Claude Potier, Richard Cools.
Il est à préciser, que trois des cinq têtes de la liste « Mieux vivre à Halluin » à savoir Didier Desprez, Marie-Paule Heiblé-Doléans et Christian Verpraet démissionnèrent pour laisser leur place aux trois suivants sur la liste : René Schmidt, Philippe Grimonpont et Danièle Monteyne qui siégèrent à leur place.
Aux Législatives de 1997, Jean-Pierre Balduyck (PS) récupère son siège de Député du Nord, qu’il avait cédé en 1993 à Christian Vanneste. Pour le parti socialiste, les Législatives se suivent mais ne se ressemblent pas ! Le Maire d’Halluin Alexandre Faidherbre récupère également son poste de Suppléant du nouveau Député, le Maire de Tourcoing Jean-Pierre Balduyck, qui obtient auprès de l’électorat halluinois près de mille voix de plus que le député sortant Christian Vanneste.
Aux Elections Cantonales 1998, le dimanche 22 mars, au soir du second tour, Alexandre Faidherbe (PS) maire d’Halluin retrouve son siège de conseiller général, perdu en 1992, avec plus de quatre points d’avance, soit 981 voix sur son principal rival le RPR Christian Vanneste.
A nouveau, Alexandre Faidherbe retrouve ses deux fonctions, (de suppléant du député et de conseiller général), cédées à la droite. Une bonne nouvelle en cachant une autre, on apprenait qu’en même temps (quasiment) Alexandre Faidherbe était grand-père pour la douzième fois…
Lors des élections municipales de 2001, le maire sortant Alexandre Faidherbe se retire pour laisser la place à son 1er adjoint M. Jean-Luc Deroo, qui est élu, pour la première fois, Maire d’Halluin.
Après avoir été conseiller municipal, adjoint et Maire d’Halluin, conseiller communautaire, conseiller général, conseiller régional, suppléant de Député, Alexandre Faidherbe est élevé au titre de Maire Honoraire de la ville d’Halluin, par son successeur Jean-Luc Deroo.
Le 9 novembre 2001, en présence du Président du Conseil Général du Nord Bernard Derosier, le Maire d’Halluin Jean-Luc Deroo inaugure la nouvelle salle polyvalente, rue Marthe Nollet, baptisée « Alexandre Faidherbe ».
Aux législatives de 2002, Alexandre Faidherbe perdra son poste de suppléant au député Jean-Pierre Balduyck, après la défaite de ce dernier face à Christian Vanneste (UMP).
Aux cantonales de 2004, Alexandre Faidherbe cède son poste de conseiller général à Marie Deroo (PS) (épouse du maire d’Halluin), qui devient pour la première fois Conseillère Générale du Nord, après sa victoire, au second tour, face à Vincent Ledoux (UPN) et René Declercq (FN).
18/12/2010
Jean-Luc Deroo |
Maire d'Halluin 25.03.2001 - 30.03.2014 |
Né le 24.08.1945 à Hazebrouck (Nord). |
Jean-Luc Deroo, professeur de lettres, arriva à Halluin en 1977 et dirigea pendant vingt ans l’école Notre-Dame des Fièvres à Halluin, jusqu’à la rentrée 2000. Ces premières années dans l’enseignement il les passa à Dunkerque et à Lille.
Il occupa également, pendant 8 ans, des responsabilités importantes à la tête du syndicat CFDT de l’enseignement privé. Son père a participé à l’élaboration de la loi Debré sur les rapports Etat-écoles privées.
En Mai 68, il était du côté des barricades. Il débutait dans l’enseignement et entrait dans la vie active. Comme il le dit : « Une entrée forcée puisque j’étais le deuxième d’une famille de douze enfants, et je devais « ramener l’argent à la maison » comme l’on dit. Sinon j’aurais choisi autre chose ».
Son souhait était de devenir chirurgien. Tout en ayant effectué une carrière dans l’enseignement littéraire et la philosophie, l'ancien directeur d’école dit aussi être d’un tempérament scientifique, aimant la biologie et la chimie.
Aux élections municipales de mars 1989, il siège pour la première fois au sein du conseil municipal, en qualité de second adjoint de M. Alexandre Faidherbe Maire d’Halluin. Il est réélu au poste de second adjoint , aux élections de mars 1995.
Six ans plus tard, lors des élections municpales, M. Jean-Luc Deroo est nommé, pour la première fois, au fauteuil de Premier Magistrat de la ville d’Halluin ,le 25 mars 2001.
Le nouveau conseil municipal est composé ainsi : Entouré de neuf adjoints, dans l’ordre de nomination : Christiane Verkindère-Debon, Alain Lambré, Fabrice Varrasse, Annie-Bagein-Declercq, Franck Haelewyn, Didier Delahousse, Serge Maugeais, Jean-Claude Klimanek, Jacques Vanoverberghe, de quatre conseillers délégués : Françoise Verein-Delebecque, Laurence Vanoverberghe-Faidherbe, Jean-Claude Hazebroucq, Stéphane Bedleem, de ses conseillers municipaux : Nadine Bosquillon-Claeys, Andrée Brun-Hachin, Christiane Boucourt- Crombez, Francine Lagrange, Maryse Vandevyver, Jocelyne Lefebvre, Marcel Daminet, Michèle Nollet, Pierre Delbassez, Nelly Vankesbeulque-Prunez, Jan-Louis Leoen et des conseillers municipaux représentant l’opposition : Didier Desprez, Marie-Paule Heiblé-Doléans, Jean-Pierre Verschave, Ghislain Maerten, Claudette Lebas-Cornard, Marie-Cécile Derveaux, Marie-Madeleine Boone, Dominique Voet.
Lors de son discours-fleuve, dont l’introduction sonnait comme un soulagement : «Voilà, je suis à vous ! » et après avoir élevé Alexandre Faidherbe, conseiller général, au titre de maire honoraire de la ville d’Halluin, Jean-Luc Deroo a répété qu’il serait au service de tous les halluinois en s’appuyant : « sur les compétences et les motivations, les savoir-faire et le sens du service public de l’ensemble du personnel municipal ».
Aux élections municipales de mars 2008, La liste de Gustave Dassonville « Unissons-nous pour Halluin » UMP obtient 3.920 voix soit 48,25 %, la liste de Jean-Luc Deroo « En Avant Halluin » PS obtient 4.204 voix soit 51,75 %.
284 voix séparent les deux listes (209 en 2001), de bons reports de voix dans les deux camps, mais plus d’abstentionnistes que prévu. Au bout d’un duel « terrible » la liste de Jean-Luc Deroo l’emporte et permet à Halluin de rester la seule ville à gauche de la Vallée de la Lys.
Le Dimanche 23 Mars 2008, Jean-Luc Deroo (PS) est élu pour la seconde fois consécutive Maire d’Halluin, entouré de neuf adjoints dans l’ordre de nomination : Didier Delahousse, Jocelyne Lefebvre, Fabrice Varrasse, Jean-Claude Klimanek, Françoise Verein, Marc Desbuquois, Gaëlle Thual, Jacques Vanoverberghe, Yasmina Chigri, de ses conseillers municipaux : Fatima Guettaf, Claudette Lebas, Alain Cappe, Jennifer Lacroix, Jean-Pierre Vercruysse, Catherine Vanthomme, Stéphane Bedleem, Michèle Nollet, Hamza El Kostiti, Isabelle Combas, Jean-Claude Hazebroucq, Marie-Line Mulliez, Mickaël Moglia, Annabelle Salembier, Thierry Demeester et des conseillers de l’opposition : Gustave Dassonville ; Marie-Thérèse Canoot, Patrick Splete, Pascale Lesage, Yvan Hennion, Denyse Simono, Gauthier Desplanque, Marie-Cécile Derveaux.
Dans son discours, Jean-Luc Deroo dit notamment : « Nous sommes responsables et comptables de la qualité de la vie politique que nous avons à conduire dans notre ville ».
M. Jean-Luc Deroo est notamment un enfant de parents enseignants comme son épouse Marie Deroo, actuelle Conseillère Générale du Nord, qui débuta sa carrière également comme institutrice en 1959.
Marié, père de quatre enfants, le Maire d'Halluin est Vice-Président de Lille Métropole Communauté Urbaine, mais aussi en 2010, Président du syndicat Lys Nord Métropole et Président de la Maison de l'Emploi de Tourcoing et la Vallée de la Lys.
A l'instar d'Euralille, de l'Eurométropole, le secteur d'activité de la Vallée de la Lys a été identifié sous l'appellation Euralys (regroupant sept communes). L'acte fondateur a eu lieu à Wervicq le 10 février 2012 sous la présidence de Jean-Luc Deroo Maire d'Halluin.
Après 25 années de présence au sein du conseil municipal d'Halluin, dont treize ans aux fonctions de Maire, M. Jean-Luc Deroo a décidé de ne pas se représenter lors des élections municipales de Mars 2014.
20/12/2010 - 7/4/2014
Avec un intérim de deux ans du 27 avril 1906 au 17 mai 1908, pendant lesquels la charge fut exercée par M. Louis Odou-Loridan, son second adjoint.
La loi de séparation des Eglises et de l’Etat entraîne de graves incidents à Halluin trois mois après sa promulgation en décembre 1905.
Les biens des paroisses et des communautés religieuses iront, après inventaire, à des associations culturelles, constituées par des laïcs ou à défaut à des établissements communaux d’assistance ou de bienfaisance ; l'Etat confisquant purement et simplement tous les biens d'Eglise antérieurs à la Révolution.
Eglise Saint-Hilaire Halluin :
Inventaire du 8 Mars 1906.
(Photo 4052)
Les inventaires d'Halluin auraient dû avoir lieu le 7 ou 9 mars 1906 : M. Rabier, inventorieur, ne peut effectuer son travail ni à Saint-Hilaire, ni à Saint-Alphonse.Selon le "Journal de Roubaix", on parle de 3000, 8000 et même 12 000 manifestants catholiques qui interdisent l'approche de l'église.
Quatre à cinq cents fidèles sont enfermés dans l'église. Des troupes de Lille arrivent et dégagent la place. Ils établissent des barrages. Après les sommations réglementaires, les "crocheteurs" se mettent à l'oeuvre et défoncent la porte. Celle-ci a été renforcée par d'énormes poutres provenant de vieux métiers à tisser. Des chaises ont également été empliées. Des projectiles de toute sorte ont été lancés sur les crocheteurs et les soldats.
Milices, échauffourées, armée réquisitionnée pour accélérer les opérations : cette atmosphère de guerre civile larvée prend à Halluin une intensité redoutable. Les incidents survenus à Saint-Hilaire et Saint-Alphonse sont illustrés par des cartes postales. Les évènements d'Halluin font même écho dans les journaux d'Italie, de Grande-Bretagne et de Belgique.
La Mairie rénovée, Place de l'Eglise, vers 1910.
(Photo ARPH DD 22701 n° Img 114)
A la suite des ces évènements le maire, Pierre Defretin et ses deux adjoints Jules Demeestère et Paul Lemaitre sont suspendus de leurs fonctions pour un mois. Le 12 mars 1906 hommage leur est rendu hors réunion officielle du Conseil municipal. Démis de leurs fonctions ils seront cependant réélus en 1908.
La police enquête sur les agissements de certaines personnes qui sont convoquées au commissariat. Deux travailleurs belges sont alors expulsés.Le 20 mars 1906, l'inventaire est réalisé par effet de surprise.Des solutions provisoires seront mises au point pour laisser aux fidèles l’accès à l’église.
Le 20 novembre 1906, à nouveau les inventorieurs reviennent à Halluin. Le tocsin sonne, les soldats du génie défoncent la porte, mais aucun incident n'est à signaler. C’est à cette époque que le denier du culte est établi afin de pourvoir au traitement des prêtres.
En 1905-1906, Halluin souffre encore d’un double et triste record : mortalité de la population et mortalité infantile.
Au moment de la déclaration de la Première guerre mondiale, Paul Lemaitre était âgé de 39 ans, et adjoint au maire. Père de dix enfants, il lui fut permis de demeurer à Halluin. M. Pierre Defretin le maire, l’autre adjoint M. Louis Odou-Loridan, étant tous deux septuagénaires, lui confièrent l’administration de la ville dès l’arrivée des Allemands, le 16 octobre 1914.
(Photo ARPH DD 22700 n° Img 113)
Le conseil municipal du 30 Juin 1915 est une séance extraordinaire de nuit où les Allemands envisagent d’anéantir la ville et de supprimer ses habitants, si les ouvriers des usines réquisitionnées ne reprennent pas le travail. Une séance nocturne où la vie d’Halluin aurait pu basculer.
M. Pierre Defretin prend la parole et explique les motifs de ce conseil :
« Premièrement : le refus de la ville de continuer le paiement des lourdes réquisitions de salaires des ouvriers travaillant dans les tissages et scieries. D’abord parce qu’elles surpassent les ressources communales : ensuite parce que certaines ont directement trait aux opérations de la guerre.
Deuxièmement : les menaces d’affamation (sic), de destruction et d’effusion de sang portées contre la ville et ses habitants si, dans les usines en question, le travail n’est pas immédiatement repris ».
M. Defretin ne cache pas qu’il est partisan de la résistance mais ne veut pas décider seul. Comme il l’écrit au commandant allemand de la place :
« Je ne puis oublier qu’il y a 2.500 Halluinois sous les drapeaux (…) et je ne voudrais pas qu’un seul puisse me reprocher un jour d’avoir aidé à forger des armes contre eux… ».
Voir compte-rendu détaillé du 30 Juin 1915 :
http://www.alarecherchedupasse-halluin.net/index.php?option=com_content&view=article&id=1285&lang=fr
Pierre Defretin Maire d'Halluin.
du 20.5.1900 - 26.4.1906
et 18.5.1908 - 1919.
(Photo DD 22297 n° P1220992)
En septembre 1917, pendant la guerre, un violent incendie ravage les bureaux Defretin et une partie des ateliers. Pierre Defretin qui est maire depuis 1900, est pris en otage pour son attitude trop patriotique. Il perd la vue suite à ces épreuves et démissionne en 1919.
En 1918, sous l’autorité du Maire Pierre Defretin, le Conseil Municipal était composé ainsi : Lemaitre-Boutry Paul, Wallard, Vanackère, Vandemeulebrouck, Descamps, Declercq, Delesalle, Danset, Beylemans, Lescroart, Devernay, Derveaux, Castelain, Lefebvre, Tiberghien, Sion, Morel, Vanraes, Destailleurs.
Pierre Defretin... et l'industrie textile.
Le tissage Defretin à Halluin est créé en 1847 par Edouard Defretin. Son fils Pierre le seconde dans l'entreprise.
En 1897 : une entrée du personnel. Ils sont environ 600 hommes et femmes
posant pour la photographie, dans toute la longueur de la rue Française
(actuellement rue Jean Fiévet). La maison formant l'angle était celle de
Raymond Defretin fils (actuellement Agence immobilière).
(Photo ARPH DD 22709 n° Img 107)
Cette usine de tissage, à l’époque situé rue Marthe Nollet, était l’un des plus importants d’Halluin. Il employait plus de 1200 personnes. On y fabriquait des tapis, du tissu d’ameublement, du linge de table.
A gauche : Le Tissage Defretin, rue de la Gare, en 1907.
(Photo ARPH DD 22702 n° Img 119)
Sur son immense terrain, on loin de la gare, qui s’étend jusque la rue du Molinel, des ateliers abritent des métiers de toutes dimensions. On y fabrique du linge de table, du linge de maison, du coutil, du satin corset, des tapis, des carpettes, du tissu d’ameublement, du tissu de velours etc…
Pour répondre au besoin en personnel, la main d’œuvre halluinoise est insuffisante. Toute une population ouvrière arrive des régions flamandes de Menin et au-delà. Elle se fixe sur la commune. Elle habite dans des maisons construites par les fabricants où sont installés 1 et même 3 à 4 métiers.
Ainsi Pierre Defretin a construit des maisons dans la rue Jacquard, la rue Neuve (rue Arthur Houte), appelées rangées Defretin. Mais il y a également beaucoup d’autres maisons de tisserands qui sont encore aujourd’hui facilement reconnaissables : ruelle Saint-Jean, ruelle Saint-Roch, rue du Forage etc… Cette population, grâce à sa connaissance des métiers du textile, fournira dès la mécanisation la main d’œuvre nécessaire au développement des grandes entreprises.
A tous les stades de la préparation et des fabrications, des tisserands aux mécaniciens en passant par les teinturiers, près de 1200 ouvriers, hommes, femmes et enfants travaillent dans cette usine textile. 15 à 20 minutes sont nécessaires deux fois par jour pour canaliser la sortie du personnel. Une vraie fourmilière dont le mouvement croise celui du personnel des nombreuses autres entreprises qui se créent à cette époque.
Né le 30 Novembre 1845 à Halluin, Pierre Defretin est décédé le 15 Janvier 1922 à Halluin.
Mai 2010 Cimetière Halluin : Sépulture de Pierre Defretin (1845 - 1922).
(Photo DD 22703 n° P1010462)
Intérieur chapelle Famille Defretin - Novembre 2014.
(Photo DD 22704 n° P1240004)
Voir aussi :
Halluin et ses Industries en 1900 (Bilan) :
http://alarecherchedupasse-halluin.net/index.php?option=com_content&view=article&id=4307:industries-halluinoises-en-1900-bilan&catid=67:industrie-divers-&Itemid=269&lang=fr
Tissage Defretin (Famille – Pierre, Raymond, Georges Defretin) :
http://alarecherchedupasse-halluin.net/index.php?option=com_content&view=article&id=1289:famille-defretin&catid=112:ent-defretin&Itemid=261&lang=fr#comment-547
Tissage Defretin (Historique 1847-1969) :
http://alarecherchedupasse-halluin.net/index.php?option=com_content&view=article&id=1352:lusine-defretin-513&catid=112:ent-defretin&Itemid=261&lang=fr#comment-1961
Les inventaires des biens de l’Eglise Saint-Hilaire en 1905-1906 :
http://alarecherchedupasse-halluin.net/index.php?option=com_content&view=article&id=448:les-inventaires-du-8-mars-1906153&catid=19:culte-catholique&Itemid=252&lang=fr
Guerre 14/18 – Lemaitre Paul et ses Fils (Paul Lemaitre-Boutry – Historique) :
http://alarecherchedupasse-halluin.net/index.php?option=com_content&view=article&id=1544:lemaitre-paul-et-ses-fils&catid=11:guerre-14-18-&Itemid=219&lang=fr#comment-805
14/12/2010 - 24/11/2014
Pierre-Joseph Demeestère-Delannoy |
Maire d'Halluin 12.09.1830 - 25.08.1865 |
Né le 24.08.1785 à Halluin Décédé le 18.07.1869 à Halluin |
De septembre 1830 à mai 1900, soit pendant 70 ans, se succédèrent seulement trois maires, appartenant tous à la même famille : Pierre Demeestere-Delannoy, Chevalier de la Légion d'Honneur, Maire d'Halluin du 12 septembre 1830 au 25 août 1865, démissionna après trente-cinq années au service de la commune.
Son gendre, Edouard Lemaitre-Demeestère, fut appelé par arrêté impérial à prendre la succession de son beau-père, du 26 août 1865 au 27 août 1873.
Son petit-fils , Paul Lemaitre-Bonduelle, deviendra également Maire d’Halluin, le 23 février 1874, pour plus de vingt-six ans, jusqu’au 19 mai 1900. Celui-ci était le père de M. Paul Lemaitre-Boutry qui dirigea la ville d’Halluin, durant la guerre 14/18, en sa qualité de Premier adjoint de M. Pierre Defretin.
Par la même, M. Pierre-Joseph Demeestère-Delannoy était l’arrière grand-père de M. Paul Lemaitre-Boutry.
M. Pierre-Joseph Demeestère-Delannoy et sa famille reposent dans le caveau familial, situé dans l'allée centrale (entrée du cimetière d'Halluin, côté rue Pasteur).
28/11/2010.
Edouard Lemaitre-Demeestère |
Maire d'Halluin 26.08.1865 - 27.08.1873 |
Né le 29.01.1811 à Halluin
Edouard Lemaitre-Demeestère était le gendre de Pierre Demeestère-Delannoy Maire d'Halluin durant trois décennies. Il fut appelé par arrêté impérial à prendre la succession de son beau-père, du 26 août 1865 au 27 août 1873, date de son décès, à l'âge de 62 ans.
Il créa en 1835, la plus vieille entreprise textile halluinoise. M. Lemaitre acheta les bâtiments d'un ancien moulin à huile et à grains situés dans la rue du Moulin, à l'emplacement de l'actuel Foyer-Logement du Val de Lys, rue de la Libération.
A l'époque, les métiers à tisser viennent d'Angleterre. Ils permettent de réaliser des matières très fines en lin, appréciées tant en France qu'en Europe. Il fallait pour produire ces splendides tissus, un personnel très qualifié : des femmes au bobinage et au canotage, des hommes comme ourdisseurs, emballeurs ou tisserands, des piqûrières et des ourleuses pour terminer le travail à la main.
Les Ets Lemaitre-Demeestère deviennent des leaders incontestés de la profession : des récompenses leur sont attribuées lors des expositions universelles ou internationales. Par la suite, des maisons de vente sont créées à Lille et à Paris. Une activité de tissage d'ameublement s'ajoute à la production. Ceci nécessite l'acquisition et l'agrandissement d'un tissage de jute, situé au 216, rue de la Lys.
M. Edouard Lemaitre-Demeestère organisa aussi le corps des sapeurs-pompiers. Grand administrateur et industriel remarquable, il fut décoré de la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur par Napoléon III, au cours d’une visite solennelle à la ville de Tourcoing.
Commentaire : Presse - Daniel Delafosse
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Paul
Lemaitre-Bonduelle
Maire d'Halluin
23.02.1874 - 19.05.1900
Né le 11.10.1840 Halluin
Décédé le 15.01.1901 à Halluin.
M. Paul Lemaitre-Bonduelle, ancien conseiller général, fils d’Edouard Lemaitre-Demeestère, devenait à son tour, le 23 février 1874 maire d’Halluin, pour plus de vingt-six ans, jusqu’au 19 mai 1900.
Quelques mois après le retrait de la vie publique, il décéda le 15 janvier 1901 à l'âge de 60 ans. Il était Chevalier de l'Ordre de Grégoire le Grand.
Il était le père de M. Paul Lemaitre-Boutry (Premier adjoint au Maire Pierre Defretin), qui dirigea la ville durant la guerre 14-18.
FUNÉRAILLES DE PAUL LEMAITRE
JRD.17/01/1901.BD11914
JRD.21/01/1901.BD11915
JRD.22/01/1901.BD11916
28/11/2010.