Guerre 14 - 18
La Guerre 14/18 - Des soldats français.
(photo n° 1883)
La bataille de Machelen (B) et le cimetière
militaire français … ou le souvenir respecté.
Depuis longtemps, la tradition est installée. Tous les ans, le premier dimanche de septembre, la ville d’Halluin va rendre hommage aux 860 soldats français et 200 soldats africains morts pendant la première guerre mondiale et enterrés dans la commune flamande de Zulte Machelen (Belgique).
Les soldats français tombés lors de cette bataille ont été rassemblés dans le petit cimetière militaire français de Machelen. Ils sont là-bas plus de 800, dont les familles n’ont pas demandé le rapatriement.
C’est la ville de Machelen qui a désiré que la ville française la plus proche se joigne à la commémoration.
A Machelen, les enfants des écoles, l’évêque de Gand, le représentant du roi des Belges sont présents.
Pour rendre hommage à ses morts, un détachement de l’armée française s’y rend chaque année.
Pour Halluin, ce sont les représentants de la municipalité et plusieurs membres des associations patriotiques halluinoise qui se déplacent, ainsi qu’une délégation du Conseil Municipal des Enfants et des Jeunes depuis 2003.
Historique de la bataille et du cimetière militaire français de Machelen.
Les troupes allemandes ont été refoulées aux environs de Machelen par la 6ème armée française. Lors de leur retraite le 14 octobre 1918, les Allemands ordonnèrent aux habitants de la région, entre la Lys et la ligne du chemin de fer Gand-Courtrai, de quitter leurs habitations. La bataille a fait rage durant douze jours du 19 au 31 octobre 1918.
De lourdes pertes en hommes ont été subies de part et d’autre. Afin de rendre inutilisable la voie ferroviaire, les Allemands la bombardèrent tous les cent mètres et y provoquèrent des cratères de cinq mètres de diamètre.
Au Nord-Ouest de la commune, plusieurs fermes occupées par l’armée française subirent un siège de plusieurs jours. Ce fut le 6ème jour que les Français en restèrent maîtres.
Machelen a énormément souffert des combats. Aucune habitation du centre de la commune ne fut épargnée. Les soldats tués furent enterrés dans les champs et prairies et leurs sépultures marquées de croix.
Le vicaire Van de Velde se procura l’identité des 1320 soldats ensevelis. 860 environ furent rassemblés dans un cimetière aménagé par la commune. Les autres ont été transférés dans leur terre natale à la demande des familles.
90 ans après… Cérémonie du souvenir le 1er septembre 2008.
En cette année du 90ème anniversaire de l’Armistice de 14-18, une importante délégation halluinoise s’est rendue à Zulte-Machelen pour honorer les 860 soldats français morts au champ d’honneur :
La municipalité avait mis un bus à la disposition des délégations officielles et des associations patriotiques toujours fidèles.
Solennité et recueillement
Pour débuter sous une pluie battante et une température indigne de l’été, un cortège s’est formé en direction de la petite église paroissiale de Zulte-Machelen. Gabriel Demarle, curé de la paroisse depuis 23 ans, a accueilli en deux langues (français et flamand) cette délégation pour participer à la cérémonie religieuse. Un moment solennel de recueillement, de pensées et de prières pour les soldats français qui, un jour de 1918 au bord de la Lys, ont donné leur vie pour la liberté.
Comme chaque année, les représentants de l’évêque de la ville de Gand, Mgr Ludo Collin, et du colonel Jean-Claude Carlier, représentant le roi des Belges, et de Serge Mucetti, consul général de France à Bruxelles, avaient pris part à la cérémonie.
Une vingtaine de porte-drapeaux belges et français avaient pris place dans le cœur de l’édifice. A la sortie de l’église le cortège a rejoint le monument aux Morts, situé au centre de la commune. Il était accompagné d’un détachement militaire belge l’ATCR centre de contrôle aérien, de Sommerzake, et le RCS de Douai, suivi de la fanfare « De Leizonen ». Différentes personnalités françaises et belges ont déposé une gerbe au pied du monument, puis les enfants des écoles qui ceinturaient le monument ont déposé une fleur. Chacun a conscience de son devoir.
Devoir de mémoire
Au cimetière militaire français, les personnalités officielles et différents présidents d’associations patriotiques se sont succédés pour déposer des gerbes de fleurs, aux pieds du Mémorial.
Après avoir entendu résonner la Babançonne et la Marseillaise, le cortège a défilé en ville avec les détachements militaires et les porte-drapeaux, précédé de véhicules commande-car, un défilé qui a été malheureusment écourté en raison du mauvais temps.
Pour terminer la matinée, les participants se sont retrouvés à la salle des fêtes de la commune. Antoine de Mahieu, le président du comité franco-belge a prononcé son discours dans les deux langues. Il a remercié les différentes délégations pour leur participation au traditionnel pèlerinage et a réaffirmé sa volonté, aujourd’hui plus qu’hier, de raviver la conscience, d’entretenir la mémoire et du devoir de se souvenir.
Le bourgmestre, Henk Heyerick de Zlte-Machelen a ensuite prononcé une allocution en rappelant l’engagement de sa commune. A souligner, la présence d’une délégation du conseil municipal d’Halluin qui a montré l’exemple, tout au long des cérémonies, d’une jeunesse motivée, désireuse d’afficher ses convictions comme le devoir de se souvenir.
26/11/2010.
Le Monument aux Morts du Cimetière d'Halluin :
Victimes des Guerres de 1870 - 1914 - 1945 - Indochine...
Les stèles ont été rénovées après la guerre de 1939-1945.
(photo n° 1886)
Le Monument aux Morts - Cimetière d'Halluin.
Le monument central entretient la même mémoire que celui situé, rue de Lille. Ce monument, érigé à la mémoire des soldats halluinois morts pour la Patrie, fut inauguré le 13 octobre 1895. Des inscriptions évoquent les victimes des guerres du Second Empire, d’Italie, de Crimée et de 1870, ainsi que celles d’Indochine (1947-1954).
Aussitôt après 1918, les corps de plusieurs soldats rapatriés des champs de bataille furent inhumés au pied de la colonne. Autour de la croix, on compte quelque quatre-vingts tombes de soldats tués au cours des deux guerres mondiales.
Le Cimetière Militaire Allemand à Halluin
Une longue bande de terrain parallèle à l’avenue de l’Hôpital accueillit les soldats allemands tombés au front.
Etape de l’armée allemande, Halluin comprenait bon nombre d’hôpitaux militaires pour les blessés.
Parmi les croix diverses, celle d’un soldat mort en 1914 dans un lazaret d’Halluin. On remarque aussi que 5 soldats, tués au front de l’Yser, sont enterrés ensemble.
Au total, 1397 soldats et officiers ont été inhumés dans le cimetière allemand, ouvert fin 1914, à Halluin.
10/11/2010.
Des halluinois évacués à Merchtem en Brabant (Belgique),
pendant la Première Guerre mondiale.
Photo prise le 15 août 1917 ou 1918 ?
(photo n° 3255)
Les oubliés de la Grande Guerre.
L’un des épisodes les moins connus, mais pour notre région, l’un des plus douloureux, c’est le drame de ces populations civiles, déportées par l’occupant. En France, on pense généralement que la déportation n’a commencé qu’en 1940. Dans le Nord, le Pas-de-Calais, les Ardennes ou la Belgique, elles ont déjà eu lieu en 14 !
Quant aux « brassard Rouges », il s’agissait de jeune hommes ou de jeunes femmes qui partaient travailler, contraints et forcés pour le compte des Allemands.
Dans son livre : « Oubliés de la Grande Guerre » Annette Becker raconte cette histoire de 14 -18 et elle ajoute notamment ceci :
« Lorsque l’on étudie l’histoire de cette guerre,on peut se focaliser sur les « poilus » et les soldats dans les tranchés ; on peut également s’y intéresser sous l’angle du nationalisme idéalisé ; il y a également le côté anarchiste, cette guerre n’est qu’une vaste machination, on se bat contre son gré.
Pourtant quel que soit l’angle, on s’aperçoit que, dans cette expérience atroce, la plupart des hommes se sont jetés consentants. Et dans cette guerre, les hommes n’étaient pas tout seuls, il y a l’arrière, les civils, les femmes, qui travaillent dans les usines d’armements, et on constate également qu’il y a des portions de territoire qui sont mises hors la guerre, parce qu’on est occupé, loin du front. On n’a que peu étudié ces phénomènes, préférant la normalité, c’est-à-dire les tranchées ;
C’est vrai que les hommes ont vécu une guerre horrible, mais les femmes également, dans cette région, ont vécu une guerre particulièrement épouvantable. On se servait de civils comme boucliers humains, on bombardait les hôpitaux… Et pour travailler sur ce problème je me suis penchée sur des sources religieuses (archives du Vatican) ou humanitaires (Croix Rouge à Genève).
Il s’agit certes d’un livre d’histoire, mais c’est également un livre citoyen. Il faut toujours regarder la vérité en face. Très tôt dans ce siècle on a laissé faire des choses horribles. On aurait dû réagir immédiatement. Mais on a laissé la boite de Pandore ouverte, et on ne l’a toujours pas refermée ».
25/11/2010
Guerre 14/18, un groupe de militaires halluinois.
(photo ARPH n° 5287)
Le Récit du Mobilisé.
Récit
Depuis longtemps, enfants, vous me dîtes : Grand-père
« Contez-nous, s’il vous plaît votre premier combat
Cette page de deuil de notre France chère
Où pour la liberté vous fûtes un soldat »
Je disais toujours Non car mon âme ulcérée
Etait toujours ouverte au souvenir lointain
Mais aujourd’hui je veux combattre mon chagrin
Et vais vous raconter cette sombre épopée
ce Récit le voici
1er Couplet
On entendait des cris d’alarme
La patrie était en danger.
Tous les Français prenaient les armes
Afin de chasser l’étranger :
Mes deux fils étaient à la guerre
Je restais seul à la maison
Avec Margot ma ménagère
Et ma fillette Jeanneton
Mon chagrin était sans égal
Lorsque je lus sur un journal
Vers Dijon marche le prussien
Oh me dis-je, cré nom d’un chien !
Je cours de ce pas m’enrôler
Et me faire mobiliser
.Plein de soucis je quittais mon logis
Puis à Margot je dis : Femme chérie
Faut pas gémir, sangloter ou souffrir
Si tu me vois partir pour la Patrie.
2ème Couplet
Voici huit jours que l’on travaille
Vers le ciel montent mille bruits
On se prépare à la bataille
Qui doit se livrer
Tout à coup le clairon sonne
La poudre commence son chant
Le tambour bat le clairon sonne
Mobilisés vite en avant !
Gaiement on s’élance au combat
Toute une journée on se bat
Des prussiens dix fois plus nombreux
Crânement on soutient les feux
Et les Français fiers et d’aplomb
Tombent en chantant sous le plomb.
Refrain
Le soir enfants les blessés, les mourants
Recouvraient tout sanglants.L’herbe flétrie
La nuit tombait chacun de nous pleurait
Près du drapeau défait de la Patrie.
3ème Couplet
Après vingt ans que la victoire
A déserté notre pays
J’ai constamment à la mémoire
Les succès de nos ennemis.
De mon cœur la plaie est sanglante
Mes regrets sont toujours cuisants
Car dans cette guerre sanglante
J’ai perdu deux de mes enfants.
Dans la défaite et sous l’affront
Pourtant je relève le front
Et je trouve plus grand honneur
Pour qu’on jette tout le mépris
Aux lâches qui nous ont trahis.
Refrain
Buvons enfants à mes quatre vingts ans
A les soldats vaillants, France chérie
Chacun attend de rentrer dans les rangs
Et de donner son sang pour la Patrie.
Fin
Documents originaux d'un Combattant Halluinois
de la Guerre 14-18 : Henri-France Delafosse...
Mobilisé le 27 Août 1914, il est démobilisé le 15 Août 1919
date à laquelle il retrouve à Halluin ses vieux parents,
pour la première fois, depuis son incorporation !
(Photo DD 26092 n° Img 470)
Photos de Henri-France Delafosse
prises lors de la Bataille de Verdun
Combattants français dans une tranchée.
(Photo HD DD n° Img 290)
(Photo DD 26093 n° Img 471)
...lors de la Bataille de Verdun.
(Photo HD DD n° Img 291)
(Photo DD 26094 n° Img 473)
Un compagnon zouave "Mort pour la France"
(Photo HD DD n° 296)
(Photo DD 26095 n° Img 476)
Des combattants français entourant des prisonniers allemands.
(Photo HD DD n° Img 297)
24/11/2010 - 10/11/2015
Le camp de Bousbecque où étaient enfermés des halluinois
ayant refusé de travailler pour l'occupant, pendant la guerre 14/18.
Ils étaient considérés comme prisonniers en travaux forcés.
Ils devaient creuser des tranchées dans la zone de combats.
On entrevoit les gardiens allemands, au fond, derrière le grillage.
(photo n° 1927)
Les Brassards Rouges.
L’occupation allemande de la Première Guerre a été rigoureuse dans le Nord de la France et les Allemands ont aussi entrepris de réquisitionner des travailleurs. Des photographies datant de 14-18 en témoignent.
Ceux qui résistèrent, furent souvent l’objet de nombreuses brimades et parfois de tortures. On les nomma les « Brassards Rouges ». Un de ces camps était situé notamment à Linselles.
Finalement, après plusieurs semaines de résistance, ils durent céder et leur régime fut celui des travaux forcés.
Cela n’entama pas le moral des résistants, dans chaque groupe on s’entraidait. Plusieurs fois, « Les Brassards Rouges » se firent photographier, tel ce groupe cantonné à Halluin.
Sur la pancarte, l’inscription était écrite à la craie : « Travaux Forcés Halluin, le 27.2.1918 ».
Une seule réflexion s’impose : Plus Jamais çà… !
Voici le récit de l’abbé Antoine Jombart (Brassard Rouge) qui fêta ses 100 ans le dimanche 8 novembre 1998 soit quelques jours avant le 80ème anniversaire de l’Armistice.
« En avril 1916, j’étais en classe de rhétorique au collège de Marcq. Et comme mes parents habitaient rue d’Isly à Lille, pour aller de Marcq à Lille, il me fallait un passeport
Les Allemands nous avaient obligés à mettre sur les maisons une affiche sur laquelle étaient marqués les noms des personnes habitant ici, ainsi que leur âge, raconte l’abbé Antoine Jombart.
« Le jour de Pâques, les Allemands ont cerné tout le quartier d’Esquermes. Il n’était plus possible de circuler. Ils sont entrés chez mes parents et m’on emmené avec eux. Avec d’autres jeunes, ils nous ont conduits au bout de la rue d’Isly où se trouvait une ligne de chemin de fer qui conduisait à la gare Saint-Sauveur. Ils nous ont fait monter dans des wagons à bestiaux et ils nous ont mis un brassard Rouge.
Arrivés en gare Saint-Sauveur, nous avons attendu pendant 2 ou 3 heures. Pas moyen de bouger, nous étions serrés comme des harengs dans ces wagons. Avec nous, il y avait non seulement des jeunes, mais également des hommes qui avaient été réformés et qui étaient âgés de plus de 40 ans.
Enfin nous sommes partis. Mais nous ignorions notre destination. Dans la nuit, le train s’est arrêté dans une gare d’un petit village. Nous avons appris que nous étions à Plomion, près de Vervins, dans l’Aisne. Les Allemands nous ont alors répartis et nous avons été couchés dans une grange de ferme. Nous y sommes restés pendant 3 mois. Nous couchions sur la paille. La nourriture était maigre. A base de soupe matin, midi et soir.
L’après-midi, les Allemands convoquaient une dizaine d’entre nous pour aller, dans un petit bois, couper des branches d’arbres que l’on expédiait ensuite en Allemagne où cela servait de bois de chauffage.
Au bout de 3 mois, un officier est venu nous chercher, un copain et moi, en nous disant : « Vous êtes collégiens ? On va vous mettre chez l’habitant ». Et il nous a emmenés chez un quincaillier. Nous n’avions pratiquement rien à faire, sinon donner un coup de main au commerçant quand il avait besoin de nous. Mais tous les jours, nous étions obligés d’aller nous présenter à la kommandanture.
A la fin du mois d’août, on est venu nous chercher, cinq collégiens de Marcq, en nous disant qu’une voiture allait nous ramener chez nous ! » Effectivement les cinq enfants rentrent à Lille sans vraiment savoir ce qui leur valait ce régime de faveur.
« En fait, je crois que l’officier allemand a eu pitié de nous. Il parlait très bien le français. Il avait fait ses études de droit à Lille. Je crois que nous avons eu de la chance d’être dans l’Aisne, les déportés en Ardennes ont connu un régime beaucoup plus dur.
Par contre, le père Jombart avoue ne pas avoir gardé beaucoup de souvenirs du 11 novembre 1918, sauf peut-être celui d’avoir vu défiler « des écossais avec leurs petites jupes ». Et l’abbé Jombart ajoute :
« Je suis toujours resté en contact avec les collégiens qui avaient été déportés en même temps que moi. Hélas, aujourd’hui, ils sont tous morts ».
23/11/2010.
Un groupe de soldats halluinois en garnison,
durant la guerre de 14/18.
(photo n° 1680)
Le chant du départ.
Juillet 1794 : Jean-Marie Chenier - Méhul
Ce chant particulièrement populaire durant les guerres de la Révolution devint en son temps une sorte d'hymne officieux de la République. Par la suite, il accompagna les régiments dans les conflits mondiaux. Il associe, en effet, la défense de la patrie à la défense des droits de l'homme.
Un député du peuple :
La victoire en chantant
Nous ouvre la carrière
La liberté guide nos pas.
Et du Nord au Midi
La trompette guerrière
A sonné l'heure des combats.
Tremblez, ennemis de la France
Rois ivres de sang et d'orgueil
Le peuple souverain s'avance
Tyrans, descendez au cercueil!
Choeur des guerriers :
refrain (à répeter deux fois) :
La République nous appelle
Sachons vaincre ou sachons mourir
Un Français doit vivre pour Elle
Pour Elle, un Français doit mourir.
Un Français doit vivre pour Elle
Pour Elle, un Français doit mourir.
Une mère de famille :
De nos yeux maternels
Ne craignez point les larmes
Loin de nous de lâches douleurs!
Nous devons triompher
Quand vous prenez les armes
C'est aux rois à verser des pleurs.
Nous vous avons donné la vie,
Guerriers, elle n'est plus à vous,
Tous vos jours sont à la patrie
Elle est votre mère avant tout.
Choeur des mères de famille :
Refrain
Deux vieillards :
Que le fer paternel
Arme la main des braves
Songez à nous au champ de Mars
Consacrez, dans le sang
Des rois et des esclaves
Le fer béni par vos vieillards.
Et rapportant sous la chaumière
Des blessures et des vertus
Venez fermer notre paupière
Quand les tyrans ne seront plus.
Choeur des vieillards :
Refrain
Un enfant :
De Barra, de Viala
Le sort nous fait envie
Ils sont morts, mais ils ont vaincus.
Le lâche acablé d'ans
N'a point connu la vie!
Qui meurt pour le peuple a vécu
Vous êtes vaillants, nous le sommes
Guidez-nous contre les tyrans
Les républicains sont des hommes
Les esclaves sont des enfants.
Choeur des enfants :
Refrain
Une épouse :
Partez vaillants époux,
Les combats sont vos fêtes
Partez, modèles de guerriers
Nous cueillerons des fleurs
Pour en ceindre vos têtes.
Nos mains tresseront vos lauriers
Et si le temple de mémoire
S'ouvrait à vos mânes vainqueurs
Nos voix chanteront votre gloire
Nos flancs porteront vos vengeurs.
Coeur des épouses :
Refrain
Une jeune fille :
Et nous, soeurs des héros
Nous qui, de l'hyménée
Ignorons, les aimables noeuds,
Si, pour s'unir un jour
A notre déstinée
Les citoyens forment des voeux
Qu'lis reviennent dans nos murailles
Beaux de gloire et de liberté
Et que leur sang dans les batailles
Ait coulé pour l'égalité.
Coeur des jeunes filles :
Refrain
Trois guerriers:
Sur le fer devant Dieu,
Nous jurons à nos pères
A nos épouses, à nos soeurs
A nos représentants
A nos fils, à nos mères
D'anéantir les oppresseurs,
En tous lieux, dans la nuit profonde,
Plongeant l'infâme royauté,
Les Français donneront au monde
Et la Paix, et la Liberté.
Coeur général :
Refrain
22/11/2010.
Guerre 14-18, soldats allemands, partant au front,
devant l'école du Sacré-Coeur, rue de la gare.
(photo n° 1874)
22 Avril – 25 mai 1915 :
Apparition du gaz Ypérite et du Lance-flammes.
Après les rudes combats de la « course à la mer », au cours de laquelle les deux armées ont tenté de se déborder, sur le front des Armées du Nord, la situation s’est un peu calmée entre Nieuport et Ypres (Belgique).
Il y a certes eu, entre le 16 et le 31 octobre, la bataille de l’Yser, ainsi que, du 15 octobre au 22 novembre, la bataille d’Ypres, mais en ce début de l’année 1915, tout semble presque tranquille. Pendant tout le mois de mars et d’avril 1915, on peut même presque dire que la situation est calme dan ce secteur.
Toutes les activités des troupes Belges, Britanniques et Françaises, mais également des Allemands, consistent bien souvent à échanger des canonnades, parfois quand même assez nourries.
Pourtant le 17 avril, les Britanniques ont ouvert les hostilités en faisant exploser, avec des mines, une colline, Hill 60, entre Ypres et Menin (B), et que les Allemands avaient repris aux Français.
Le 22 avril, vers 17 h, dans les tranchés, les soldats se croient partis pour une longue nuit calme, seulement coupée par les tours de veille. Soudain entre Langemark et le canal d’Ypres, les troupes françaises voient s’élever à ras de terre, en avant des lignes allemandes, entre le Steenbeck et l’Yser, un épais nuage de vapeurs jaune verdâtre, plus dense du côté de Bixschoote.Le vent très faible, fait doucement rouler ce nuage vers les troupes françaises et, sur leur droite, vers le front tenu par les Canadiens.
Ce nuage est en fait de la vapeur de chlore. Une attaque au gaz, les Alliés s’y attendaient un peu. Un déserteur a parlé de cela quelques jours avant aux officiers qui l’interrogent. Il a même montré le masque à gaz que l’on fait distribuer aux soldats allemands. Mais il a donné tellement de détails que ses interlocuteurs ont du mal à le croire. Pourtant, on a fait prévenir la troupe du risque d’une attaque au gaz. Toute la troupe sauf, bizarrement, les soldats belges et français !
La débandade
Bien qu’interdite par la convention de La Haye de 1899, l’arme chimique a pourtant déjà été utilisée par l’armée du Kaiser en Pologne, en janvier 1915. Mais les résultats, sans doute à cause du froid, n’ont pas été concluants.
Pourtant les généraux de Guillaume sont bien décidés à recommencer. Depuis le mois de mars tout est prêt pour cette attaque chimique.
Mais ce 22 avril 1915, les soldats français, des troupes coloniales du 1er bataillon d’infanterie légère d’Afrique, du 2ème bataillon du 2ème tirailleur et de la 87ème division territoriale comportant principalement des Bretons et des Normands, ne savent pas encore ce qui les attend. En face d’eux, les Allemands ont disposé des milliers de bombonnes de gaz dont, à l’heure convenue, ils ouvrent les robinets, libérant le chlore qui se trouve à l’intérieur.
Lorsque le nuage toxique arrive au-dessus d’eux, c’est la panique, les soldats se tordent de douleur. Ils sont aveuglés, ils suffoquent, vomissent et finalement sont asphyxiés. C’est la débandade dans les lignes françaises. Certains se replient vers les ponts de Noesinghe, les autres tentent de résister. D’autres enfin s’enfuient.
Le lance-flammes également
Car derrière le nuage de gaz, les Allemands arrivent en rangs serrés, la bouche protégée par un tampon d’étoffe. L’assaut a vite fait de réduire au silence la résistance. Les Allemands progressent de 6 km, prennent Pilken, Boezinge-Sas, Steenstrate et arrivent au canal de l’Yser, menaçant même Bozzingue.
Les Canadiens, eux aussi ont été forcés de reculer de 3 km. Il faut attendre le lendemain pour que, grâce à une vigoureuse contre-attaque menée par les Français, les Canadiens et surtout les Belges, une partie du terrain perdu soit regagné.
Mais pour la première fois le gaz vient de faire son apparition dans le conflit. Ce ne sera pas la dernière. Il y gagne un nom : l’Ypérite.
Au cours de cette seconde bataille d’Ypres, qui ne se terminera que le 25 mai, un autre engin de mort fait sa grand apparition : le lance-flammes. Et là encore, les hommes du Kaiser en sont les précurseurs !
21/11/2010.
Des prisonniers halluinois en 1917. Requis par les allemands
pour travailler, ils furent considérés comme prisonniers et internés
dans des usines à Halluin et à Bousbecque.
(photo n° 3263)
La Ville d’Halluin « prise en otage »
durant la Grande Guerre.
L'estaminet de la mémoire était consacré, ce vendredi 16 novembre 2007, à la Première Guerre mondiale à Halluin. Le récit circonstancié de M. Roland Verkindère et les témoignages ont illustré l’âpreté de cette période d’occupation tragique.
Comme à chaque fois, Cinélys avait planté ses caméras dans l’estaminet du Moulin pour ne rien perdre de cette séance consacrée à la Grande Guerre. Roland Verkindère a marqué les esprits en rappelant quelques statistiques : 700 tombes allemandes au cimetière d’Halluin, 48.000 à Menin (B) dont de très nombreuses fosses communes, l’un des plus grands cimetières militaires au monde.
La ville d’Halluin était alors peuplée de plus de 15 000 habitants, une population qui va avec le déclenchement des hostilités être rapidement « prise en otage ». « La population a subi », a insisté Roland Verkindère « Des gens comme Eugène Coopman, résidant de l’Orée du Mont et âgé de 97 ans, (disparu depuis) s’en souviennent encore ».
Les combats se sont déroulés à 15-20 km d’Halluin qui servait essentiellement de cantonnement d’officiers et de troupes, sans oublier les réserves de munitions, etc. Halluin comptera plus de 2500 mobilisés qui ne reverront plus leur commune, avant, au mieux, novembre 1918.
Le conflit est extrêmement violent et le récit de Roland Verkindère fait froid dans le dos au point d’imaginer l’horreur de la mitraille. « Un matin, on avait vu partir une colonne de 1500 hommes accompagnés de 37 officiers, le soir, en rentrant ils n’étaient plus que 600 suivis de 16 officiers ». On comprendra d’autant mieux les suicides et désertions.
Une situation sanitaire épouvantable.
La ville d’Halluin « prise en otage » par l’occupant allemand va être le théâtre des « enrôlements de force et des réquisitions ». « Vous n’obéissez pas aux ordres et on vous attache trois jours durant à un poteau sans manger ni boire », reprend Roland Verkindère, « les réquisitions ne se sont pas limités aux animaux (chevaux, etc) mais aussi aux chiens, aux poules, aux meubles, aux objets en cuivre utiles pour l’armement, à la laine des matelas, et même aux épluchures de légumes pour les élevages de lapins ».
La population est sous le joug. « Les Allemands recensaient même le nombre de plants de pommes de terre dans les jardins pour s’octroyer la moitié des récoltes ».
Pas d’information, un seul journal, « Le journal des Ardennes »,est distribué aux occupants. La situation sanitaire est « épouvantable avec de la vente de viandes avariées, la présence d’un seul médecin pour les communes d’Halluin-Roncq ».
Et puis, on assistera en 1917 aux évacuations, femmes, enfants, vieillards accueillis et regroupés dans la banlieue de Bruxelles avant d’émigrer vers la Suisse et de revenir dans d’autres régions comme la Charente où l’on n’hésitait pas à les qualifier de « Boches du Nord ».
« A l’époque, on ne possédait pas grand-chose, juste une table et quelques chaises », rappelle Roland Verkindère. Les retours en 1919 seront douloureux dans une ville d’Halluin détruite à 60 %, une « ville morte où les maisons avaient été pillées » comme le faisait remarquer Annie Bagein, sans oublier que les Allemands avaient exigé de la population de supporter le coût financier de leur occupation.
Les combats « n’ont pas vraiment eu lieu à Halluin ». Ce sont les conséquences des luttes armées qui ont éprouvé la commune. « On y a surtout connu les affrontements aériens avec la présence de deux terrains d’aviation, l’un à Wevelgem, l’autre à la Rouge Porte, où s’est notamment distingué un certain Goering ».
Roland Verkindère a essaimé son intervention d’anecdotes historiques. Ainsi ce qu’on appelait les « saucisses », ces ballons fixés avec des câbles et équipés d’une nacelle pour observer les combats et les positions. Il y avait même des leurres, à savoir des mannequins pour tromper l’ennemi. Hélas, 14-18 n’allait pas être la seule guerre du 20e siècle.
20/11/2010
- Guerre 14/18 - Halluinoises évacuées à Hal B. (La magnifique résistance civile halluinoise).
- Guerre 14/18 - Troupes allemandes (Halluin occupée, sous la responsabilité de M. Paul Lemaitre-Boutry).
- Guerre 14/18 - Soldats allemands place de l'église (1915 : Halluin ville occupée).
- Guerre 14/18 - Bombardement du 21/3/1918 - Funérailles des victimes. ("Le soldat inconnu" - Historique).