:

 

01868

Lille bombardé au cours de la guerre 14/18.

(photo n° 1868)

Le dernier tirailleur sénégalais,

Ndiaye Abdoulaye est décédé à 104 ans.  

 

ABDOULAYE Ndiaye, le dernier tirailleur sénégalais de la guerre 14-18, est décédé le mardi 10 novembre 1998 à l’âge de 104 ans, la veille du 80ème anniversaire de l’armistice, au cours duquel il devait être décoré de la Légion d’honneur.

 Abdoulaye Ndiaye, sans doute le dernier ancien combattant de la Grande Guerre de l’ex-AOF, est décédé, vraisemblablement d’un arrêt cardiaque, dans son village de Thiowor, à 200 km au nord de Dakar, où se préparait une fête pour la remise de sa Légion d’honneur.

L’ambassadeur de France au Sénégal, André Lewin, se rendra néanmoins à Thiowor pour lui remettre sa décoration à titre posthume.

Le président Jacques Chirac avait demandé que tous les soldats alliés et les combattants des anciennes colonies encore en vie, s’étant battus en France pendant la Grande Guerre, soient décorés ce 11 novembre 1998 de la Légion d’honneur. La décision du président Jacques Chirac de lui décerner la Légion d’honneur, la plus haute distinction française, lui avait été annoncée fin septembre 1998, dans son village par un journaliste de l’AFP.

Assis sous un arbre, entouré de ses nombreux arrière-petits-enfants, Mame Abdoulaye, comme on l’appelait affectueusement, avait montré peu d’enthousiasme à l’annonce de cette décision.

« J’aurais préféré qu’on m’aide à assurer ma survie », avait déclaré cet ancien combattant au visage buriné par l’âge et le soleil. Il avait été blessé à la tête pendant la guerre, avait une surdité prononcée, mais était toujours alerte malgré son grand âge.

Pour ses années de guerre, Abdoulaye Ndiaye percevait une prime d’invalidité et une retraite d’ancien combattant de 1.000 FF par an, là où un ancien combattant français touche 2.600 francs. Il ne savait pas qu’il était probablement l’unique survivant parmi les 400.000 « tirailleurs sénégalais », recrutés dans toute l’Afrique sud-saharienne pour aller combattre l’Allemagne durant la guerre 14-18.

A 20 ans, Abdoulaye Ndiaye avait été enrôlé de force dans l’armée française, pour permettre à son oncle, retenu en otage par l’autorité locale, d’être libéré. Embarqué par bateau de Dakar à Marseille, il avait participé aux « âpres batailles » de Verdun, des Dardanelles et de la Somme où il fut blessé de deux balles à la tête. Les balles avaient été heureusement amorties par son casque.

Décoré de la Croix de Guerre, il avait refusé de poursuivre sa carrière militaire dans l’armée française et avait regagné son village pour y retrouver ses parents et ses six petits frères, tous disparus depuis lors.

Abdoulaye Ndiaye, qui jouissait dans son village d’une grande estime, a rendu l’âme la veille de recevoir sa Légion d’honneur, une distinction qui n’aurait rien changé à ses rudes conditions de vie.

Le Chant des Africains

Ce chant a été écrit durant la guerre 1914 - 1918 par le commandant Reyjade, un officier des tirailleurs marocains, en l’honneur de ses hommes, et la musique a été composée par le chef de musique Félix Boyer.

- I –

Nous étions au fond de l’Afrique,
Gardiens jaloux de nos couleurs,
quand sous un soleil magnifique
retentissait ce cri vainqueur,
en criant, en chantant, en avant!
serrons les rangs.

- Refrain

c’est nous les Africains
qui revenons de loin
Pour défendre la patrie
nous avons laissé là-bas
Nos parents , nos amis
et nous gardons au cœur
Une invincible ardeur

Car nous voulons porter haut et fier
Le beau drapeau de notre France entière
et si quelqu’un venait à y toucher
nous serions là pour mourir à ses pieds
Pour le pays, pour la Patrie, mourir au loin
C’est nous les Africains.

- II –

Pour le salut de notre Empire,
nous combattons tous les vautours,
La faim, la mort nous font sourire
quand nous luttons pour nos amours,
en criant, en chantant, en avant!
serrons les rangs.

- III –

De tous les horizons de France
groupés sur le sol africain,
nous venons pour la délivrance
qui par nous se fera demain,
en criant, en chantant,
en avant ! serrons les rangs.

- IV –

Et lorsque finira la guerre,
nous reviendrons dans nos gourbis,
Le cœur joyeux et l’âme fière
D’avoir libéré le pays
en criant, en chantant, en avant!
serrons les rangs.

Vous désirez écouter la musique :

http://pomaria.org/spip.php?article56

 12/12/2010.

Commentaire : Daniel Delafosse