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Au lendemain des célébrations de la signature du Traité de Versailles en 1919,

où sont présentes quatre « gueules cassées »,

Albert Jugon, Eugène Hébert, Henri Agogue, Pierre Richard. 

ces hommes à jamais défigurés semblent confrontés à un quasi-isolement.

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Les "Gueules Cassées" - Historique...

Centenaire (1921 - 2021).

 

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Vitrine pédagogique sur les progrès de la chirurgie réparatrice maxillo-faciale

pendant la Première Guerre mondiale. National Museum of Health and Medicine.

 

La loi du 31 mars 1919 détermine le droit de réparation des victimes de guerre en ignorant le préjudice causé par la défiguration. Une modeste somme leur est accordée. La réinsertion des hommes traumatisés, tant du point de vue social que du point de vue professionnel est infiniment difficile. Même si des emplois dits «réservés» sont mis en place, cela est vécu comme une humiliation. Les sentiments de crainte et de pitié qu'ils inspirent, renforcent leur détresse morale. Au vue de leur disgrâce, les mutilés de la face cherchent à s'entraider. Dès 1919, Bienaimé Jourdain et Albert Jugon fondent une amicale qui se réunit au Petit Journal; elle devient, en 1921, une association pour venir en aide à tous les soldats défigurés de la Première Guerre mondiale.

L'association «l'Union des blessés de la Face et de la Tête» est créée. Le colonel Picot, lui-même gueule cassée, accepte d'en devenir le président. C'est à lui que l'on doit l'expression «gueule cassée». Leur devise: «Sourire quand même». L'association apporte une aide morale et matérielle aux mutilés.

Mais les dons, les galas de charité, très vite ne suffisent plus. En 1927, une souscription nationale- La Dette- est organisée assortie d'une tombola gratuite. Devant le succès, l'État crée La Loterie Nationale et les «gueules cassées» sont associés pour un dixième. Le dixième des bénéfices est alloué à leur association.

Aujourd'hui l'association est toujours propriétaire de 9% des actions de la Française des Jeux.

Article paru dans Le Figaro du 30 Octobre 1921.

 

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 1915 : Poste de secours français près d’Ablain-Saint-Nazaire.

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Rédigé par François Olier

Les blessés de la Trogne

- avec nos excuses à « Cyrano » 

"Ce sont les blessés de la trogne

Du Val-de-Grâce, joyeux fous.

Riant de leur sort, sans vergogne,

Ce sont les blessés de la trogne.

Revenants du monde où l’on cogne,

De leurs pansements tous jaloux,

Ce sont les blessés de la trogne

Du Val de Grâce, joyeux fous.

Face jamais qui se renfrogne,

Bouche en tulipe ou… bouche en trou !

Nez à greffer… - cherchez l’ivrogne ? .. –

Face jamais qui se renfrogne,

Œil de cristal, pas un ne grogne,

Et tous ils tiendront jusqu’au bout !

Face jamais qui se renfrogne,

Bouche en tulipe ou… bouche en trou !

Voici les blessés de la trogne

Du Val-de-Grâce, joyeux fous.

Narguant la censure qui rogne,

Voici les blessés de la trogne :

Allons ! Civils ! au garde-à-vous !"

 

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Blessés de la face... Guerre 14/18.

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On compte environ 300.000 "gueules cassées" en Europe

dont 15.000 en France.

Ces blessés de la face et les mutilés

deviendront les symboles d'une guerre particulièrement destructrice.

 

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La chirurgie réparatrice est née avec les « Gueules cassées ». 

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La chirurgie maxillo-faciale moderne est née de la Grande Guerre pour apporter une réponse chirurgicale aux dizaines de milliers de « gueules cassées » victimes du conflit. Le 10 novembre 1914, trois centres sont constitués (Paris, Bordeaux et Lyon) qui seront suivis de beaucoup d’autres. Tous les spécialistes français sont mis à contribution, la plupart et les plus connus provenant du cadre de réserve : A Paris, Sébileau et Morestin ; Pont à Lyon ; Imbert à Marseille ; Moure à Bordeaux, Dufourmentel à Châlons-sur-Marne, etc.

A Paris, Hippolyte Morestin (1869-1919) migre le 14 décembre 1914 de l’hôpital Saint-Louis au Val-de-Grâce pour y organiser un centre de chirurgie réparatrice de premier plan. Le 5 janvier 1915 le service des blessés de la face est créé officiellement au Val-de-Grâce ; Il disposera de plusieurs centaines de lits (480 en août 1919). Ce service – connu du plus grand nombre grâce au roman de Marc Dugain (J.C. Lattès, 1998) et au film éponyme de François Dupeyron (2001) - est renforcé par une annexe, installée dans les anciens locaux du Carmel, au 25 rue Denfert-Rochereau, qui accueille du 6 octobre 1915 au 15 novembre 1919, avec ses 95 à 110 lits, les mutilés de la face en convalescence ou nécessitant des « reprises ». Cette annexe sera évacuée en 1919 sur l’hôpital militaire de Vaugirard.

Journal des mutilés de la face du Val -de-Grâce.

 

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Mai 1915 : Des brancardiers français transportent un blessé

dans un boyau, près de Carency.

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 18/1/2021

Commentaire et Photos : Documentation - Presse - Daniel Delafosse