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Vues du Jardin Public, situé entre la rue de Lille et la route de Neuville...

devenu le "Jardin de la Paix".

Photo du haut : Le plan d'eau, entouré de saules pleureurs, en 1975.

Photo du bas : Le Jardin à la Française, côté rue de Lille, en 1935.

(photos n° 4009 et 5420) 

 

« Jardin Public » et « Nid de Mousse »

 Halluinois… Historique. 

 

Dans les années 1930, avant 1936 et le Front populaire, l’accès au « Jardin public » (nouvelle appellation « Jardin de la Paix ») et au « Nid de Mousse » marque une étape inédite dans la vie de la population ouvrière halluinoise. A cette époque, les escapades de loisirs hors de la ville sont encore un luxe.

 

Un récit de l’halluinois Roland Verkindère, historien local :

 

Le « Jardin public » est dessiné et réalisé en plusieurs étapes entre la rue de Lille et la route de Neuville. Jardin à la française du côté de la rue de Lille, à l’anglaise vers l’est.

 

Son aménagement autour de serres municipales d’un plan d’eau et d’une guinguette permet d’offrir aux familles un lieu de promenade bien aéré à proximité immédiate de la ville, de ses quartiers surpeuplés, dépourvus de jardins d’agrément et d’espaces verts.

 

Combien de photographies de jeunes enfants des années 36-38 assis sur le rebord du bassin à l’ombre des saules pleureurs et près des nénuphars ? Une partie des travaux de terrassement est confiée aux chômeurs aidés par la municipalité.

Le « Nid de de Mousse », c’est une autre initiative de l’époque. Les anciens se souviennent. Au sommet du Mont, à plus de 60 mètres d’altitude, un vallon ouvert sur le nord-ouest, à proximité du Manoir aux Loups.

 

Un espace de détente fréquenté par les familles. Buvette rustique, jeux pour les enfants, pergolas, c’était, à une lieue du centre-ville, une halte accueillante avec une vue superbe sur la vallée de la Lys.

 

Plus loin encore, ce qui deviendra aussi le rendez-vous obligé des « patros » et des premiers émois, le Labyrinthe, aux abords de Neuville, endroit mystérieux avec ses cheminements de haies vives, ses jeux de cache-cache et ses concours de balançoires.

 

Halluin, devenue très vite une cité-usine, s’ouvre de nouveau sur la campagne pour changer d’air. Le voyage à la mer est pour beaucoup un luxe inaccessible ! Les déplacements de détente restent modestes. 

Pour beaucoup toute la vie se joue à moins d’un kilomètre du logis maintenant que le métier à tisser n’est plus dans la salle basse. Mais des changements profonds sont en cours.

 

1935 : une année de transition

 

Il semble tout d’abord qu’une génération passe le relais. Deux grandes figures halluinoises disparaissent en effet cette année-là. Gustave Desmettre d’abord, maire de 1919 à 1935, un homme qui a su, aux temps troublés d’Halluin la Rouge, gagner le respect de tous.

 

Son nom est donné à la rue des Ecoles et au petit parc jouxtant l’actuel cimetière, oasis de verdure qu’il avait longtemps souhaité pour les habitants des rues si densément peuplées de ce quartier de la vielle.

 

Autre figure, Arthur Houte, disparu en août 1935, celui dont un militant communiste a pu dire au bord de sa tombe : 

« Sans toi, Houte, Halluin serait rouge tout à fait ».

 

Son nom a été donné à la rue Neuve, cette artère créée entre la rue de Lille et la rue des Ecoles (Gustave Desmettre) à deux pas de la maison des Syndicats libres (actuelle MJC). Et c’est significatif, cette dénomination n’est présentée que le 20 décembre 1944 par Gustave Casier à la délégation municipale regroupant toutes les sensibilités politiques et sociales.

 

La compétition pour administrer la commune était vive en 1935. En mai de cette même année aux élections municipales, Arthur Houte était tête de file d’une « liste républicaine et démocratique » opposée à celle de Gilbert Declercq, alors leader de la liste communiste et qui sera élu député en 1936. 

 

Paris-Halluin à pied

 

Halluin est de moins en moins isolée. Les évènements politiques généraux de mieux en mieux connus par la presse et la radio, vont avoir de plus en plus un impact local.

 

Signe peut-être d’incertitude générale et d’une envie de pluralisme, aux élections municipales de 1935, en face des communistes, se présentent un candidat socialiste, une liste royaliste de onze membres et une liste républicaine et démocratique où se retrouvent les personnalités marquantes des syndicats libres, Arthur Houte, Victor Montagne, Albert Myngers, Charles Messian…Les communistes l’emportent une fois encore mais des sensibilités autres émergent.

 

Pour terminer cette évocation d’un Paris-Halluin à pied, course pédestre sur trois jours organisée en 1935, une sorte de Paris-Strasbourg avant l’heure.

 

Halluin depuis longtemps ville sportive qui a su, autour du sport et de l’amitié trouver une fois encore son unité.

 

2/2/2011.

Commentaire : Daniel Delafosse