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Rue de Lille Halluin, vers 1900, à la Frontière Franco-Belge.

(Photo n° 2328)

 

Mais où est cette Frontière ? 

 

Sur les 600 kilomètres de frontières que nous partageons avec nos voisins belges, Halluin a été au coeur des enjeux de l'histoire. Ainsi, le coeur de la ville se situait jadis aux Baraques. C'était avant l'entreprise militaire de Louis XIV. Halluinois et Meninois sont des cousins très proches.

 

Si les livres d'histoire nous apprennent que le tracé actuel de la frontière entre nos deux pays remonte à 1830 avec la proclamation d'indépendance de la Belgique, le destin d'Halluin-Menin s'est joué plus tôt. Aux premières loges de la conquête des Pays-Bas espagnols puis Autrichiens, Halluin subit des invasions douloureuses.

 

Elle devient française en 1668 et voit son territoire démembré à deux reprises pour satisfaire tout d'abord aux exigences de Vauban, sur le plan militaire, et à celles du Traité des limites. D'une délimitation naturelle, marquée par la Lys (elle-même redressée), la frontière devient plus artificielle.

 

Ce sont les prémices de la guerre de succession d'Espagne, Louis XIV envahit la Flandre. Il s'empare sans résistance de la ville de Menin et vient à Halluin en mai 1670. Un secteur stratégique dont il veut faire une forteresse. Vauban érige des fortifications autour de Menin. La réalisation de cet ouvrage à cornes -qui donne son nom au lieu Le Cornet- dure dix ans.

 

Pour construire ces fameux remparts, Louis XIV détache une partie du territoire d'Halluin (Hallewin) pour l'intégrer à Menin. Ce chantier nécessite la destruction de plusieurs maisons et surtout de l'église Saint-Hilaire reconstruite, sur la butte de la rue de l'abbé Bonpain, à son emplacement actuel.

 

La baronnie d'Halluin tombe dans l'escarcelle des Ducs d'Orléans en 1706. Une convention sur les limites des Pays-Bas sera conclue en 1779 entre Louis XVI et l'impératrice d'Autriche. L'article 18 de ce traité des limites enlève à la commune d'Halluin 179 hectares et les cède aux Autrichiens . Cette partie est annexée à la ville de Menin bien qu'appartenant encore à la paroisse d'Halluin jusqu'au Concordat de 1801.

 

Le tracé actuel de la frontière a été établi lors du Traité de Courtrai le 28 mars 1820. L'État français et le Royaume des Pays-Bas consentent alors à ce que la Lys appartienne aux deux états depuis d'Armentières à Menin.

 

27/9/2011.

Commentaire : Daniel Delafosse