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Didier Desprez

Maire d'Halluin

03.09.1987 - 24.03.1989

Né le 27.02.1953 à Menin (Belgique).

 

Il y a 23 ans,  le jeudi 3 septembre 1987, Didier Desprez , professeur de mathématiques à l’E.I.C. de Tourcoing, marié et père de trois enfants, devenait à l’âge de 34 ans le nouveau Maire de la Ville d’Halluin.

 

Ce jour-là, après 19 h, l’élection du nouveau maire d’Halluin ne fut pas une surprise. L’ensemble des élus de la majorité (ils occupent 25 des 33 sièges) a conservé une cohésion assez forte après le décès en juillet 1987 du maire Albert Desmedt. Certaines voix firent défaut, mais c’est une preuve de démocratie.

 

Il est 19 h donc quand M. Patrick Tierrie, premier adjoint, ouvre la séance, ayant à ses côtés M. Patrick Vandeputte, secrétaire général de la mairie. M. Tierrie annonce officiellement l’investiture de Mlle Yvette Vanhoutte, qui complète le conseil municipal. Mlle Vanhoutte, institutrice dans le privé, figurait en 30ème position sur la liste « Sécurité et Gestion ».

 

Les 25 premiers furent élus puis Mme Catherine Lemerse-Gille (26e) remplaça M. Castelain après son décès et M. Jean-Pierre Quivron (27e) M. Pascal Delafosse après sa démission. Théoriquement, c’est M. Jules Beel (28e) qui aurait pu entrer au conseil municipal ou M. Georges Bostyn (29e). C’est finalement Mlle Yvette Vanhoutte qui siègera pour un an et demi au conseil.

 

Premier hommage…

 

Immédiatement après cette intronisation, Patrick Tierrie demanda à ce que les élus mais aussi la foule des spectateurs observe une minute de silence à la mémoire de M. Albert Desmedt.

 

C’est ensuite M . Jules Wattel qui fut appelé à présider cette séance extraordinaire, le vice-doyen remplaçant le doyen M. Albert Houte, retenu à son domicile pour raison de santé.  M. Wattel fut aidé de Mme Catherine Lemerse, benjamine de l’assemblée, qui occupa les fonctions de secrétaire de séance.

 

Au nom de la liste « Sécurité et gestion », M. Patrick Tierrie premier adjoint, proposa le nom de M. Didier Desprez pour l’élection du maire. Aucun autre nom fut proposé. M. Houte donna pouvoir à M. Leveugle.

 

M. Didier Desprez obtint 20 voix, douze élus s’abstenant. L’assistance applaudit le nouveau maire, à qui M. Wattel remit l’écharpe tricolore de premier magistrat.

 

… et second

 

L’hommage rendu par M. Desprez à Albert Desmedt fut bref et clair. M. Desprez est le dauphin d’Albert Desmedt. La majorité municipale a pratiquement suivi cette dernière volonté. Et M. Didier Desprez de déclarer :

 

« Albert, c’est ainsi que nous l’appelions, m’a proposé de poursuivre la tâche qu’il a entrepris depuis quatre années déjà. 

C’est un personnage qui nous a quittés. C’est un ami que nous avons perdu, c’est un homme intègre et courageux que nous regretterons.

L’équipe qui me fait l’honneur de me soutenir, je le sais, continuera à travailler pour construire comme le disait Albert une cité prospère, plus unie et surtout plus fraternelle. 

Je me mets entièrement au service des Halluinois, mais j’essaierai de sauvegarder une partie de mon temps afin de ne pas négliger, mon foyer, mon épouse, mes enfants ». 

 

Les neuf mêmes

 

L’on commença alors les neuf votes pour les postes d’adjoints. Aucune surprise là non plus, puisque les neuf adjoints sortants furent réélus. Voici le décompte des voix : premier adjoint, M. Patrick Tierrie (pour 24, abstentions 9) ; deuxième adjoint, Mme Marie-Paule Heiblé Doléans (22-11) ; troisième adjoint, M. Jean Ostyn (22-11) ; quatrième adjoint, M. Louis-Paul Ampe (19-14) ; cinquième adjoint, M. Freddy Mathys (21-12) ; sixième adjoint, Mme Jacqueline Vanhoutte (25-8) ; septième adjoint, M.Christian Verpraet (25-8) ; huitième adjoint, M. André Rampelberg (24-9) ; neuvième adjoint : Mme Denise Simono Delannoy (23-10).

 

Le temps que soit dactylographié (avant la signature) le procès-verbal de cette réunion extraordinaire, le maire fut félicité notamment par son épouse et ses trois jeunes enfants ainsi que par ses parents. 

M. Desprez invita à se rendre, le samedi 5 septembre à 18 h 15 au monument aux morts, puis sur la tombe d’Albert Desmedt et enfin à Neuville, en souvenir de la Libération.

 

Halluin compte désormais un jeune maire qui aura à conduire les affaires municipales durant un an et demi jusqu’aux élections municipales générales. Sera-t-il maire d’intérim ou ce fauteuil sera-t-il un tremplin pour 1989 ? 

L’outsider devenu leader

 

Adjoint supplémentaire sur la liste « Union pour la sécurité et la gestion d’Halluin », Didier Desprez , juste après son élection, se laissa aller à la confidence :

 

« Il y a longtemps que j’envisageais la possibilité de devenir un jour maire, mais je l’imaginais survenir dans un futur bien plus éloigné. Dans une quinzaine d’années par exemple : le décès d’Albert Desmedt a précipité les choses, rien de plus… ».

 

S’il a finalement brûlé les étapes, c’est tout simplement qu’Albert Desmedt, dans un testament politique, avait lui-même désigné celui qui devrait poursuivre sa tâche. Didier Desprez ne s’est pas dérobé bien au contraire, en annonçant plus clairement la couleur ; Albert Desmedt avait abordé avec Didier Desprez la question de sa succession en 1986 :

 

« Dans nos esprits, la chose murissait depuis plusieurs années et c’est l’année dernière, en 1986, qu’Albert Desmedt m’a fait précisément la proposition. Je me suis fait d’autant plus facilement à cette idée que la philosophie d’Albert Desmedt me convient parfaitement. 

Il n’était pas un politique, je n’en suis pas un non plus. Que le maire puisse avoir les mains libres, tout en tenant compte évidemment du poids des partis politiques, j’estime que c’est une bonne chose pour une ville comme Halluin ».  

(…) «  Je ne serai pas un maire de transition, et comme je l’ai dit aux membres du groupe majoritaire, je briguerai un autre mandat en 1989 ! ».

 

Pas de doute, celui qui jusque là avait évité la lumière trop directe des projecteurs, n’entendait pas demeurer dans la pénombre. C’est d’ailleurs sans doute ce ton direct qui lui valut ses premiers désagréments. 

Comment expliquer autrement les « bavures » qui accompagnèrent son élection : 20 voix « pour » certes mais aussi trois de ses colistiers qui se réfugient dans l’abstention… Une sorte d’avertissement sans frais de la part de certains adjoints, peut-être vexés de voir passer au-dessus de leur tête un simple conseiller municipal.

 

« Franchement, cela m’a surpris. En effet lors de la réunion préparatoire du groupe, tout le monde était d’accord. Mais ce sont les aléas du vote à bulletins secrets. Je ne crois toutefois pas que cela soit très important. Le groupe est solide : je lui demanderai simplement de resserrer davantage les rangs » a précisé Didier Desprez.

 

Au moment de son élection comme Maire, M. Didier Desprez était professeur au collège Charles-Péguy de Tourcoing, après avoir assumé les fonctions de directeur de collège à l’E.I.C. Tourcoing.

 

« Je suis issu d’une famille halluinoise (mon père était ouvrier chez Lepoutre et ma mère travaillait dans la confection et ils demeurent d’ailleurs toujours à Halluin) Après les classes maternelles à Notre-Dame des Fièvres et le primaire au Sacré Cœur, j’ai poursuivi mes études à l’E.I.C. Tourcoing où je suis devenu professeur ».

 

Le samedi 10 Septembre 1987, c’est en présence d’une assemblée très importante que M. Didier Desprez Maire d’Halluin, a posé la première pierre de la nouvelle Maison des Associations. Didier Desprez précisait que cette nouvelle implantation permettra de regrouper en un même lieu la quasi-totalité des services associatifs et culturels municipaux.

 

Lors de cette manifestation, il convient de signaler la présence de Madame Albert Desmedt, dont le mari avait eu à cœur de mener à bien cette réalisation. Le Maire Didier Desprez rappela que sur sa proposition, la majorité du Conseil Municipal avait accepté de dénommer l’ensemble de cette structure (Bibliothèque et Maison des Associations, situées rue de Lille)  « Centre Culturel Albert Desmedt ».

 

Aux élections municipales de mars 1989, Didier Desprez est battu par son adversaire socialiste Alexandre Faidherbe. Il se représentera  successivement en 1995, 2001 et 2008, mais sans succès. Après ce dernier échec, il décide de se retirer définitivement de la vie politique halluinoise.

 

Sa distraction favorite est la musique (Membre de la Lyre Halluinoise et de l’Harmonie Municipale). Passionné d’informatique, il a créé un club au collège Charles-Péguy de Tourcoing ,avant de devenir Directeur du collège Saint-Joseph de Lille.

 

Depuis quelques années, Didier Desprez préside l'association halluinoise "Les Amis des orgues de Saint-Hilaire". Cette association s'emploie à développer et fidéliser un public amateur de concerts d'orgue.

17/12/2010.

Commentaire : Presse - Daniel Delafosse