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Le mois de juin 1940 sonne le glas de la campagne de France... 

(Photo DD 12557  n° Img 635)

 

Devant l'avance inexorable de l'ennemi, la foule des réfugiés allonge sur les routes son tragique cortège (ci-dessus)

auquel se mêle l'armée en déroute. Mais nombreux sont les soldats qui sont faits prisonniers (ci-dessous).

Acculée, la France demande l'armistice.  

 

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 (Photo DD 12558  n° Img 636)

 

En juin 1940, la région est dans le coma ! 

Un récit du Journal "Nord Eclair" du 13 Juin 2010.

Archives Photos : Daniel Delafosse.

 

Plus d'eau, plus de gaz, plus d'électricité, une région totalement coupée du reste de la France, des centaines de milliers de Nordistes jetés sur les routes de l'exode, les troupes allemandes déjà quasiment partout... C'est dans ce contexte qu'à Londres, un certain De Gaulle...  

 

Sur les ondes radiophoniques, il n'y a pas grand choix en ce mois de juin 1940. Dans le Nord - Pas-de-Calais, on ne capte plus guère que Radio-Bruxelles sur laquelle l'occupant allemand avait misla main. Ildiffuse même des émissions à destination spéciale des habitants dela région. Ici, les Anglais ont fait sauter Radio-Lille, Radio-Paris n'arrive pas dans tous les foyers. Une rupture des ondes qui renforce encore le sentiment d'isolement des populations, totalement coupées du reste de la France. 

 

Juin 1940. C'est le temps de l'exode qui va jeter sur les routes entre 800 000 et un million de Nordistes affolés. Un exode qui se fera par étapes. La région a déjà vu passer les civils belges, fuyant l'envahisseur allemand et si ce sont des foules énormes qui s'entassent sur les routes, peu arriveront à passer la Somme. Dans les 350 000 tout au plus. La plupart partiront vers la Bretagne, la Normandie et la zone libre. 

 

Sous les décombres, des cadavres. Pour les autres, ce sera le chemin inverse, le retour dans un Nord - Pas-de-Calais où l'occupant allemand a déjà pris ses marques. Elles ne sont pas que militaires. Dans les villes les plus touchées par les combats de cette « blitzkrieg » (guerre éclair), notamment celles où les gares de triage et les points de passage ont été pilonnés, c'est un paysage de désolation. Sous les décombres, des cadavres. De la vermine aussi. À Lille, il n'y a plus que deux médecins et les risques d'épidémie obligent les Allemands à libérer des médecins français faits prisonniers pour parer au plus pressé. 

 

C'est un vent de panique qui se lève. L'invasion allemande a aussi fait basculer la région dans un état proche du chaos. Il n'y a plus de police. Les gendarmes ? Prisonniers ou évacués.Et puis, il y a le souvenir de la terrible occupation endurée par les populations du Nord - Pas-de-Calais en 14-18.Elle a laissé traces douloureuses et cicatrices indélébiles. C'est un vent de panique qui se lève.  

L'hémorragie est telle que, juste après l'armistice signé entre le gouvernement de Vichy et l'Allemagne, les autorités françaises et allemandes préparent le retour des réfugiés. Mais Hitler avait déjà signé un décret faisant du Nord - Pas-de-Calais une zone interdite, signe de sa volonté d'annexerla région. Interdiction donc de laisser revenir chez eux les réfugiés. Les autorités de Vichy ne sont même pas au courant ! Elles ne l'apprendront que le 20 juillet... 

 

La région la plus anglophile de France. Les autorités voulaient voir revenir les mineurs et les entrepreneurs en priorité et, pour éviter que la région ne se transforme en passoire, les troupes allemandes tiennent la frontière dela Somme. Du moins jusqu'en décembre 1941, date à partir de laquelle, l'armée allemande a besoin de davantage de soldats sur son front russe. La « frontière » de la Somme tombe alors en désuétude. 

 

Mais le 18 juin 1940, la région est encore sous le choc de ses frontières enfoncées en un temps record et, même si l'armée française a résisté plus qu'on ne le dit, on n'a pas le sentiment ici que les Français ont démérité par rapport aux combats de 1914. Alors, comment comprendre cet armistice signé avec l'ennemi allemand ? Le « Boche », comme on dit alors. 

 

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La France signe l'armistice à Rethondes, le 22 juin 1940,

 dont elle confie les négociations au général Huntziger.

(Photo DD 12559  n° Img 645)

 

Dans cette région qui est alors la plus anglophile de France, oui, on écoute la BBC qui multiplie déjà les messages en français. Elle lance des appels à manifester. 

À Lille, des anonymes vont se recueillir au jardin Vauban, là où des soldats britanniques sont tombés. Ils déposent des fleurs. Ça indispose au plus haut point l'occupant. Toujours incitées par la BBC, des mains tracent des V de la victoire à la craie sur les murs, vite effacés. Mais ils réapparaissent. 

 

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De Gaulle à son bureau de Londres, en juin 1940.

(Photo DD 12495  n° Img 179) 

 

Et si, effectivement, ils ne sont qu'une poignée à avoir entendu l'appel d'un certain de Gaulle sur la BBC le 18 juin 1940, c'est par le bouche à oreille que les Nordistes apprennent qu'un officier français, un enfant du Nord, a dit non et les appelle à se lever.

 

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Monument aux Morts Halluin - Juin 2012.

(situé à l'angle des rues de Lille et de la Libération).

(Photo 12571  n° p1050216)

 

Voir aussi... cliquez ci-dessous : 

Appel du 18 Juin 1940 (Historique).

Londres, en Juillet 1940 (Les futures Forces françaises libres). 

Londres en 2010 (Sur les traces de Juin 1940). 

 

Commentaires sur Facebook : 

Anita Delporte Moi jamais je n "oublierais!.,les souvenirs de son enfance racontés par ma maman, sont ancrés dans ma tête.!!!

Christine Descamps Merci Daniel pour ces images qu il ne faut pas oublier .. c est notre vie....cette mémoire nous l avons dans le sang.....

Marie Canar Merci Daniel

 

18/6/2012 - 17/6/2020

Commentaire et Photos : Documentation - Daniel Delafosse