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Les Pompiers et la Municipalité d'Halluin.

De droite à gauche, Robert Degavre, Régis Vanhalst 1er Adjoint (bras croisés),

 Jean-Luc Deroo 2e Adjoint, ?,  André Gevaert Capitaine des Pompiers d'Halluin,

 Alexandre Faidherbe Maire, ?,  Christian Vanneste Député, Jules Alard,

Janine Gheysen et Brigitte Casier.

 (photo n° 003916)

 

L’Halluinois Régis Vanhalst,

ou la passion de la vie municipale. 

 

Il y a douze ans, Régis Vanhalst Premier adjoint au maire d’Halluin, décède en son domicile le 13 février 1999, des suites d’une longue maladie, dans sa 62ème année.

 

Lors de sa disparition, on pouvait lire ceci dans la presse locale :

 

« Cet halluinois avait derrière lui 35 ans d’engagement dans la vie municipale. Chacun retiendra de lui l’image d’un homme attaché à sa ville, profondément humaniste et généreux, désireux de rendre Halluin plus habitable pour tous ».

 

« Il était le premier adjoint depuis 1989 et s’était imposé à son poste, à l’urbanisme et aux travaux, soucieux qu’il était de modeler le tissu urbain avec la volonté politique dé démontrer aux habitants d’Halluin que l’on pouvait améliorer leur vie ».

 

Né le 3 avril 1937 à Halluin, il a été conseiller municipal de 1965 à 1971, sous la municipalité de Charles Vanoverschelde, puis second adjoint de 1971 à 1977, chargé des travaux et de l’urbanisme durant le mandat d’Albert Houte.

 

Menuisier de profession, il était passionné de formation, afin de transmettre ses valeurs et son savoir-faire. C’est ce choix qui l’a poussé à entrer dans l’enseignement, comme professeur en section d’enseignement spécialisé. Il venait de terminer cette période au collège Branly à Tourcoing.

 

I l a été membre du SGEN-CFDT. Pour lui, la vie professionnelle nécessite un engagement syndical. Il a été longtemps militant actif de la CSCV d’Halluin. En 1977, il a participé à la refondation de la section du Parti socialiste d’Halluin ; et était l’un des animateurs passionnés de cet engagement dans la ville.

 

Tout naturellement, il a fait partie de l’équipe de la préparation de la campagne des élections de 1989, et il a accepté de prendre la charge de premier adjoint et de conseille communautaire. Délégué à l’urbanisme, la circulation, les travaux de l’habitat, parmi tant d’initiatives, on lui doit notamment la requalification de la cité Windels dans le cadre de la ville renouvelée.

 

Hommage du Maire d’Halluin Alexandre Faidherbe :

 

« Le progrès technique est ambivalent parce qu’il n’associe pas forcément le progrès humain. Pour Régis Vanhalst le premier était indissociable du second.  

Il était de ces hommes que la chose publique, la cause publique comme il aimait le souligner n’avait de valeur qu’au regard de la fraternité, la solidarité, l’humanisme, le respect de l’autre, le partage du pouvoir…

 

Son engagement public a été trop court mais immensément généreux. Et n’avait de sens à ses yeux que s’il était partagé.  

Il aimait le débat et privilégiait la discussion pour construire la ville, la société, l’Europe. Il était écouté et savait faire partager ses convictions.

 

On lui doit la remarquable requalification de la cité Windels. Une démarche exemplaire à plus d’un titre où il avait su faire partager avec force ses convictions et donner un sens au « vivre ensemble ».

 

« Lorsque le sage montre la lune du doigt, « l’imbécile » regarde le doigt ». Ce proverbe  chinois devrait être médité chaque fois que nous avons la tentation de confondre une cause avec celui qui est chargé de l’annoncer publiquement.

 

La vie sociale, religieuse et politique semble trop souvent se réduire à des jeux d’amour et de haine vis-à-vis de personnages identifiés à un engagement, une valeur, une foi, une action humanitaire.

 

Extrait de son discours lors de l’inauguration de la salle Pierre Declercq, en janvier 1997, Régis Vanhalst était « le doigt » qui nous montrait l’astre auquel il avait fixé une fois pour toute son regard.

 

Il avait un projet, celui de mettre l’homme au centre des perspectives ; il avait un projet, celui de rendre Halluin plus habitable pour tous et surtout les plus démunis ; il avait un projet, celui de renforcer la citoyenneté de ceux qui veulent vivre de la démocratie ».

 

On ne remplace pas Régis Vanhalst. 

On ne remplace jamais personne. On remplace les choses, les objets, jamais les hommes. Ni dans le cœur de ceux qui les aiment, ni dans leurs faits, ni dans leurs gestes, ni dans leurs pensées. On ne remplace pas Régis Vanhalst. On continue.

 

Et son œuvre constitue la plus belle justification d’une action politique au sens noble et antique du terme ». 

 

Lors de la cérémonie des Funérailles qui s’est déroulée le 18 février 1999 en l’église Saint-Hilaire d’Halluin, la diversité de l’assemblée montrait que Régis Vanhalst croyait en l’Homme, et que son engagement dans la vie politique s’appuyait sur sa foi catholique, sur les valeurs humanistes du socialisme, sur son métier de menuisier dont il transmettait le savoir-faire et sur sa famille.

 

Cette foi en l’Homme se lisait dans les témoignages de ses enfants, de son épouse, de ses amis de l’Action catholique ouvrière (et notamment de l’abbé Georges Verbrugge, curé à Sainte-Marie de la Lys à Armentières mais qui fut aumônier de l’ACO à Halluin, dans l’équipe de Régis Vanhalst), de ses collègues du conseil municipal, des élus de tous bords, des habitants de la cité Windels (dont il fut à l’origine de la réhabilitation et de la renaissance en aidant ceux qui y vivaient à en devenir les citoyens à part entière), de la communauté maghrébine, et la pensée de ceux qu’il a vu mourir à ses côtés durant la guerre d’Algérie…

 

Le maire d’Halluin Alexandre Faidherbe, son compagnon de route dans la vie municipale durant des dizaines d’années, concluait la cérémonie par ces mots :   

 

(…) Régis avait délibérément écarté ces scories de la politique que sont les honneurs, la notoriété, le carriérisme.

 

(…) L’homme de caractère et de tempérament, animé d’une extraordinaire volonté de faire bouger les choses, l’homme d’idéal avec constamment une particulière attention aux plus humbles, aux plus démunis. Pour Régis, la chose publique n’avait de valeur et de sens qu’au regard de la fraternité, de la solidarité, du respect de l’autre.

 

(…) Puissent les Halluinois bien mesurer aujourd’hui tout ce que cet homme passionné leur a apporté, puissent-ils mesurer la hauteur de l’engagement qui fut le sien et tout ce que cela a représenté comme travail. Son exemple continuera de vivre en nous ».

 

La Cité Charles Windels 

reconnaissante à l’Halluinois Régis Vanhalst.

 

Hommage de la Ville d’Halluin rendu le 1er Mai 2000.

 

Régis Vanhalst avait avant tout le sens de l’humain, avec un grand « H ». C’était pour lui une valeur fondamentale. Et c’est sans doute ce qui l’a conduit, entre autres, à la politique au sens antique du terme. « La chose publique » comme il disait. Un an déjà que Régis nous a quittés. Un an de grand vide même s’il reste présent dans la mémoire de tous ceux qui l’ont côtoyé.

 

Le 1er mai 2000, la cité Windels était chargée d’émotion. Une centaine de personnes, aux côtés de son épouse et de sa famille, étaient venues rendre hommage à l’artisan de la requalification de la cité dans le cadre de la Ville renouvelée.

 

Parce que faire de la réhabilitation, c’est renouer avec la citoyenneté. C’est redonner une dimension à la dignité humaine.

 

 Il n’a pas été choisi de rebaptiser la cité Charles Windels, résistant halluinois mort aux combats. Mais de laisser parler le devoir de mémoire en posant une plaque commémorative à celui qui a redonné une âme, un visage à cette courée : 

 

 La cité Charles Windels reconnaissante

 

 A Régis VANHALST

 

Conseiller Municipal de 1965 à 1977

Premier Adjoint au maire d’Halluin

Conseiller à Lille Métropole de 1989 à 1999

 

artisan de la requalification de la cité

dans le cadre de la Ville Renouvelée. 

 

 

C’était tout le sens des actions des combats de Régis Vanhalst : 

« Celui d’un militant toujours présent auprès de ceux qui souffrent et à qui nous avons tenu à rendre hommage en toute simplicité » a souligné le maire, Alexandre Faidherbe. 

 

13/2/2011.

Commentaire : Daniel Delafosse