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Ent. Lorthiois

Nous remercions Michel De Temmerman de nous avoir adresser ces 4 photos des années 60 où se trouve son grand-père maternel, André DENECKERE, décédé en février 1987, et qui à l'époque travaillait conne "zingueur" aux Ets LORTHIOIS.

 

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André DENECKERE est celui qui porte porte un béret

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Une vue aérienne de l'usine Lorthiois Leurent, construite en 1924

au colbras, rue Anatole France - Halluin -On remarquera qu'à l'époque

il y avait peu d'habitations.

(photo n° 4088)

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Vue aérienne de l'usine textile Lorthiois-Leurent & Fils,
4,  rue Anatole France Halluin.    
  (photo :  al 399)
Ets Lorthiois-Leurent & Fils... Historique.
En 1930, les Sociétés Lorthiois-Leurent & Fils fêtent leur 150ème anniversaire. Cette date marque également l'apogée de cet empire textile installé dans plusieurs villes de la région dont Halluin. Le siège social est installé 36, rue du Petit Village à Tourcoing.
L'usine d'Halluin située au 4, chemin de la Granville (actuelle rue Anatole France) date de 1924. Elle est construite sur une superficie de 30.000 m², et comprend 10 logements pour les cadres. Elle est l'un des derniers fleurons des entreprises L.L.F., dirigé par Jules et Robert Lorthiois. Jules qui n'a pas de descendance, meurt en 1929 et Robert décède en 1950. Ce sont les trois fils de ce dernier, Robert, Michel et Jacques, qui dirigent  l'usine jusqu'à  sa vente en 1968.
L'activité essentielle de l'usine d'Halluin est la fabrication de tissus pour sièges et tentures : tissus d'ameublement et velours unis et Jacquard. Le textile le plus utilisé pour le tissage de ce velours est le coton. La fibranne (fibre artificielle) permet la fabrication des velours bouclés (imitation de "velours de Gênes"). D'autres fibres naturelles, comme la laine et le lin servent au velours uni. Le mohair donne un velours à poil long.
Ce n'est que dans les années soixante que les fils synthétiques font leur apparition : le fil nylon continu que l'on assemble avec le Rhovyl : passé à la chaleur le Rhovyl se rétracte et cela donne deux hauteurs de poil et imite la fourrure naturelle. A cette époque se tissent également des velours acryliques à base de Dralon. 
D'autres productions se sont faites à Halluin, mais de façon plus restreinte : un département Haute Laine, où travaillent surtout des jeunes, réalise de magnifiques tapis. Quelques métiers battent pour fabriquer du tissu pour corset et, à une certaine époque, il y a un rayon "pantoufle".
Les Ets Lorthiois-Leurent ont même créé, avant guerre, un département "fourrure". Astrakan (fourrure d'agneau) et Kid (fourrure de chevreau) sont parfaitement imités dans le secret. L'Astrakan est tissé sur des métiers à baguettes avec de gros fils en mohair ou en jute. La teinture du mohair est faite en pièces. Pour le Kid, le tissage se fait avec du fil de coton teint en noir puis divers interventions de machines ou manuelles, donnent au poil des orientations variées. Cette production confidentielle, rapidement stoppée, fera les beaux jours d'une autre entreprise halluinoise quelques vingt années plus tard.
Cette production importante et diversifiée permet à L.L.F. de connaître des années florissantes de la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'aux environs de 1960. Ce tissage se situe dans le "Haut de Gamme" pour les tissus et velours d'ameublement, surtout le velours coton. Il fournit les principaux grossistes du Sentier à Paris.
Chaque client a ses propres produits et sa gamme de coloris. On leur propose plus de 40 coloris par qualité. Un magasin parisien situé au 2, rue Saint Joseph, au coeur du Sentier, permet aux clients de se réassortir rapidement. Quatre représentants, en permanence sur Paris, visitent journellement leur secteur. Ils réassortissent à la demande, présentent les nouveautés et répercutent les réactions des clients.
Des commandes importantes de 800 à 1.000 mètres parviennent quelquefois pour équiper un théâtre par exemple, mais arrivent aussi des commandes très petites : pour réparer un accident survenu à un siège de grand prix, L.L.F. retisse un mètre de tissu d'un coloris bien précis. Le client est satisfait, la renommée de la maison grandit mais le coût est élevé.
Par périodes des marchés étrangers s'ouvrent pour des produits spécifiques comme les velours "rayonne" qu'achètent l'Afrique du Nord, le Koweït, la Turquie et l'Orient en général. Mais Lorthiois-Leurent a une production qui nécessite de lourds frais de structure. Ils font quasiment un produit artisanal de luxe que personne ne peut ou ne veut payer à son prix.
La pression des grossistes accélère le déclin de L.L.F. qui aboutit à la reprise par les frères Willot à la fin des années soixante et au déménagement chez Gratry au début des années soixante-dix.
Pendant cette période de 45 années, les Ets L.L.F. ont aisi apporté leurs compétences professionnelles dans ces productions demandant une grande attention et un savoir-faire peu ordinaire.
 
A la place des Ets Lorthiois-Leurent & Fils a succédé Cousin Frères de Wervicq. Puis les locaux ont été occupés par Customagic.
4/5/2011
Commentaire et Photo :  ARPHalluin - Daniel Delafosse
 

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Médaillés aux Ets Lorthiois-Leurent & Fils Halluin,
    Tissage de velours, en 1950.  
(photo n° 03890) 
 

Halluin : Un Pan d’Histoire Ouvrière... 

 

L’activité autour du lin est très ancienne à Halluin. A partir de l’industrialisation, vers 1840-1850, le textile a fortement marqué les pierres et les esprits halluinois. Cela a duré cent ans.

 

Récit (Mai 2002) par le Journal Paroissial Halluinois : « La Vie Chez Nous » :

 

Halluin est un ancien bourg tourné depuis plusieurs siècles vers le travail du lin : culture, rouissage au bord de la Lys, tissage de draperie. Le développement de cette activité a produit, après 1835, la construction de centaines de maisons de tisserands et aussi d’ateliers.

 

La population croît rapidement : Halluin devient une cité textile, et passe, en quinze ans, de 5 400 à 13 700 habitants. Les Flamands représentent la majorité des ouvriers halluinois ; on parle flamand dans toute la ville.

 

Vers 1900, les frontaliers sont environ trois mille cinq cents sur un total de cinq à six mille salariés du secteur textile qui produit de la toile, du linge de table, des draperies, des tissus d’ameublement, notamment.

 

En 1872 apparaissent les premiers tissages mécaniques chez Ovigneur et Desurmont. Puis les usines se multiplient, tout à côté des rangées de maisons ouvrières. Au fil du temps, on connaît les usines Sion, Defretin, Dufour, Wallaert, Lemaitre, Gratry qui emploient plus de mille personnes avant la guerre 1914-1918, et aussi Lepoutre, Loridan, Glorieux, Stock, Lorthiois.

 

Les conditions de vie sont pénibles. Les ouvriers travaillent de 10 à 12 heures en usine, habitent dans de petites maisons sans confort, parfois insalubres. Fatigués, ils gagnent moins que ceux de Lille, et doivent se contenter, avec leurs familles, d’une nourriture insuffisante…

 

Halluin connaît d’autres pôles d’activité : la chaiserie emploie environ deux mille personnes avant 1914, la Tuilerie (1898-1974) fait travailler des milliers de personnes, etc.

 

Dans cette population bouillonne toute une vie associative, syndicale notamment, qui vaut d’être connue. 

En 1895-1896 apparaissent les premières organisations syndicales ouvrières, scindées en deux courants, socialiste et chrétien, à la fois attachés à des idées de justice sociale et soumis à une forte rivalité entre eux.

 

L’entre-deux guerres est une période syndicalement agitée, marquée par la municipalité communiste qui a valu à la ville le titre de Halluin la Rouge. 

Depuis longtemps, donc, Halluin s’est distingué par son engagement sur le terrain syndical et ses organisations au service du monde ouvrier.

 

Le récent centenaire des Associations fut l’occasion de montrer par une exposition tout ce qu’a été l’Action Ouvrière depuis cent ans. Bien avant 1900, on remarque déjà la création de syndicats qui s’est poursuivie ensuite par la création ou l’extension de coopératives (Boulangeries La Fraternelle et l’Epi, la Sève où se fabriquaient des chaises), des mutuelles (La Prévoyance, La Fraternelle).

 

Il y a eu aussi, entre autres, des groupes de théâtre ou de musique, la création d’un Lavoir Familial, de la Mise en ménage… 

Ce fut, pendant environ un siècle, une activité intense au service et pour la promotion des travailleurs, et également à l’écoute de leurs besoins.

 

Depuis 1995, avec le rachat par la ville des bâtiments de la boulangerie l’Epi, toutes les associations à caractère social et familial sont regroupées dans ce bâtiment. 

L’association l’Epi comprend un membre de chaque association adhérente ; elle gère l’activité de ce bâtiment. Douze associations y ont leur local.

 

Depuis le 1er mai 1995, jour de l’inauguration, il ne se passe pas beaucoup de jours où ces locaux ne sont pas occupés. On y tient même des sessions de formation syndicale ou familiale pour Halluin ou pour la région.

 

Une personne a d’ailleurs été embauchée pour planifier les réunions et tenir les locaux en bon état. 

Le succès remporté par cette structure montre bien que cet outil était nécessaire ? Au lieu d’être disséminées dans Halluin, toutes ces organisations sont regroupées. 

L’association fonctionne avec les subventions de la ville. On y a déjà fait, à deux reprises, en 2000 et 2001, des journées « Portes Ouvertes », pour faire connaître l’activité de cette structure à la population.

 

Ainsi, cette institution continue à vivre et à évoluer au service de la population halluinoise actuelle.

 

1/5/2011.

Commentaire : Daniel Delafosse

 

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Tissage de velours Jacquard chez Lorthiois- Leurent    4  rue Anatole France .   photo n°  01034

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Un atelier d'apprêt, chez Lorthiois Leurent ,4 rue Anatole France  à  Halluin     photo n°  01031

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Tissage de velours uni  chez Lorthiois Leurent, 4 rue Anatole France  .   Maison fondée en 1924 à Halluin .
photo n° 01029

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Salle  de tissage de velours chez Lorthiois-Leurent & Fils Halluin.    
(photo n°  01038)

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Ets Lorthiois-Leurent & Fils : Visite et piqûrage.
Devant, aux tables hautes, les visiteuses, les piqûrières sont assistes derrière,
 et dans le fond, le piqûrage à la machine du velours Jacquard.
   (photo n°  01040)