:

Ent. Sion

 

BD8259

LE MONDE ILLUSTRE.05/03/1923.BD8259

 

BD9729

13 médaillés du travail aux Ets Verhaeghe- Vandewynckèle

NE.28/01/1958;BD9729

BD5778

Soparlaine

DÉCÈS :Anna Deroubaix veuve de Richard Van-Eslande

VDN.27/05/1970.BD5778

C AL 00516           C AL 00517

Fact AL00516,AL00517

00741

Un atelier d'ourdissage chez Sion, rue Pasteur Halluin, vers 1935.
 Au centre Claire Danset, médaillée. Elle est entourée de Marie-Jeanne Vanderdonte,
 Ginette Demerlier,  Jeanine Debrauwer, Lucette Vanbelle, Germaine Gadeyne, Dina Devos,
 Agnès Debaele, Marguerite Danset, Marguerite Vantomme, Marie Brouckaert,
 Jeanne Verschaeve, Zulma Vercruysse, Jeanne Deleu, Jeanne Libert, Madeleine Vervaeke.
(Photo n° 741) 
 
Les Grèves Halluinoises... Principales Dates.
 
 
Au début du XXème siècle, à Halluin, les grèves se succèdent.
 
On en a compté 177 entre 1919 et 1935. On retient surtout la grève générale du textile en octobre 1903, survenant à la fin d'une année très mouvementée.
 
La grève de la toile dure d'octobre 1909 à mars 1910, puis la grève chez Lepoutre dure d'octobre 1910 et toute l'année 1911.
 
Le conflit à l'usine Sion de mars à juin 1928 et la grève des "dix sous" en septembre 1928 jusqu'en avril 1929.
 
16/2/2011.
Commentaire : Daniel Delafosse
 

JM 0018

Ets Sion, tissage, 16 rue Pasteur Halluin,
 dans les années 30 :  Bobineuses.
(photo jm 018)
Les anciens tissages halluinois Defretin, Demeestère et Sion  font place désormais à un important ensemble immobilier. C’est l’histoire de ces trois grandes usines textiles, qui ont marqué la vie industrielle locale, durant plusieurs décennies, que vous pouvez découvrir ou vous souvenir grâce aux archives de l’Association Halluinoise « A la recherche du passé d’Halluin ». 

 

Le Tissage Sion à Halluin…

 Historique 1867 – 1979.

 

Aussi, en cette année 2011, il y a exactement 32 ans, le tissage Sion fermait définitivement ses portes en 1979. Cette usine de tissage, à l’époque située rue Pasteur, était également l’une des plus importantes d’Halluin.

 

Voici l’historique de cette industrie halluinoise racontée dans l’ouvrage « Halluin, Images d’Autrefois » Tomes 1 et 2, édités par l’association « A la recherche du passé d’Halluin ».

 
Communément appelé « Usine Sion » par les halluinois, cet important tissage de draperie a employé, pendant près d’un siècle, 1.500 ouvriers et employés : hommes, femmes et enfants.

 

L’origine de cette entreprise est tourquennoise. En 1867, M. Sion crée une usine de tissage de coton. L’usine d’Halluin a vu le jour en plusieurs étapes. C’est vers 1885 que Paul Sion décide fonder la Société Sion Frères à Halluin.

 

Dirigé par Paul et Jules Sion et encadré par le personnel venant de l’usine de Tourcoing, ce tissage fabrique de la doublure et de la draperie simple. Il s’installe rue de la Procession (actuelle rue Pasteur), les bâtiments longent la route de Neuville et le jardin public.

 

Monsieur Paul Sion est également secondé par ses fils Robert et Gabriel et plus tard par ses petits-fils. Un important personnel  d’encadrement assure la bonne marche du tissage : directeurs, contremaîtres, contredames, chefs d’atelier, la plupart issus de l’entreprise.

 

En effet on entre à l’usine à 13 ans, mais assez souvent à 12 ans. On y commence comme apprenti. Grâce à la compétence et à la formation prodiguées par les anciens, et à quelques cours du soir pour certains, on apprend peu à peu le métier choisi et on accède aux responsabilités d’un atelier : la forge, l’entretien, l’apprêt, la teinturerie, la conception des nouveautés… On y reste habituellement jusqu’à la retraite. Comme dans beaucoup d’entreprises de cette époque, des familles entières s’y succèdent : père, mère, frères et sœurs, cousins…    

 

Un deuxième tissage, ajouté vers 1907, fabrique les mêmes articles, auxquels s’ajoute le tissu en serge. Peu après 1907, un troisième tissage appelé « Maroc » et une retorderie se lancent dans la draperie fantaisie, en plus des productions classiques de l’usine.

 

Vers 1912, l’apprêt des tissus de doublure nécessite beaucoup d’eau. On creuse un  forage de 225 mètres de profondeur, qui assure un débit de 60 m3 à l’heure ! (De plus, ce forage alimente la ville en eau).

 

Plus de 5.000 broches de retorderie, des bobinoirs, des grands ateliers d’ourdissage et de canetage, alimentent 800 métiers à tisser. Epluchage, piqûrage et finition terminent cette fabrication de draperies de grande qualité.

 

Mais la première guerre mondiale arrête pendant quatre ans toute cette activité. En trois mois d’occupation la plus grande partie des machines est détruite. En 1918, la teinturerie, l’apprêt, le retordage et tout le tissage sont hors d’usage.

 

Grâce aux dommages de guerre et à l’aide du gouvernement, 250 métiers à tisser fonctionnent le 1er septembre 1919. En juin 1920, 800 métiers sont en action. La teinturerie, l’apprêt et le tissage travaillent normalement. Les entrepreneurs et le personnel réembauché ont fourni un effort intensif.

 

En 1935, la production atteint son plus haut niveau avec 1.125 personnes. Les fabrications sont variées : draperies de laine, tissus de robe, de manteau, des doublures. Dans un grand atelier appelé « Le Maroc »,  on tisse uniquement les doublures en rayonne.

 

L’apprêt et la teinture avaient subi le rythme des agrandissements. Un magasin de « vente sur place » est ouvert à la population locale. On y trouve les nouveautés et comme à cette époque, il y a beaucoup de tailleurs et de couturières, on se fait confectionner ses vêtements sur mesure.

 

Entre 1950 et 1960, un atelier de maille appelé « Texma » s’ouvre avec des machines ultra-modernes. Les premiers métiers automatiques sont également remplacés par des métiers plus performants.

 

L’usine Sion, dont le siège social est à Roubaix, emploie, sur la totalité de son effectif, 500 frontaliers et le personnel féminin représente plus de 50 %. La surface couverte  de l’entreprise est de 30 000 m2 !...

 

Peu à peu des changements dans les fabrications et la modernisation réduisent le personnel. Beaucoup de belges quittent l’entreprise. Ceux qui partent en retraite ne sont plus remplacés. En 1960, on compte plus de 50 médaillés qui ont 30, 40 ans et plus, d’années de présence.

 

Les plus anciens reçoivent en cadeau : une montre en or pour les hommes, une horloge sous globe pour les femmes (on peut encore en admirer certaines sur la cheminée des anciennes retraitées de chez Sion). Parmi eux, Henri Delannoy qui travailla plus de 60 ans fut honoré, à ce titre, de la médaille de l’Ordre National du Mérite.

 

 Pendant toute cette période les grands conflits n'ont pas manqué pour que le savoir-faire de chacun soit reconnu à sa juste valeur, et permettre de mieux vivre. Les anciens s'en souviennent comme d'une époque de grande intensité de lutte sociale : 

En 1967, l'usine Sion fête son centenaire.

Avec la disparition des usines Lorthiois, Defretin, Sion, l'industrie textile halluinoise périclite.

En 1970, c'est la fusion avec la Société Leclercq-Dupire sous l'appellation "Soparlaine". Une partie du matériel est transférée à l'usine de Wattrelos, une autre est vendue comme matériel d'occasion.

En 1972, seul  reste le département "maille" qui est ensuite transféré aux Ets PENICAUD dans l'Aisne. Certains membres du personnel ont suivi, pour d'autres ce fut une période difficile.

C'était la fin d'un long compagnonnage pour une grande partie de la population qui remplissait aux heures de pointe toutes les rues de la ville. Les gens marchaient d'un pas toujours rapide, sachant que la soupe était déjà versée pour ne pas perdre de temps au repas de midi. Matin, midi et soir, on était à l'écoute d'un sifflet dont les multiples appels n'échappaient à personne.

Le sifflet, cette fois, se taisait définitivement. Une grande entreprise halluinoise fermait ses portes en 1979.

 

8/2/2011.

Commentaire : Daniel Delafosse 

 

00743

Occupation d'usine, aux Ets Sion, en 1935.
 Sur cette photo : Jeanne Deleu, Emma Dejaeghère, Agnès Lepoutre,
Emilienne Dewailly, Agnès Debaele,Hélène Berthem, Jeanne Libert,
 Zulma Vercruysse, Gabrielle Vervaecke, Irène Vandewogel,
Henri Verminck, Auguste Bouba.
(Photo n° 743) 
 

« HALLUIN LA ROUGE »,

une Thèse écrite par Michel Hastings. 

 

« Halluin-la-Rouge  : 1919-1939 » : c’est le titre d’une thèse de doctorat soutenue (avec succès) par Michel Hastings. Six années de travail et un passionnant document de 1.000 pages qui pèse… cinq kilos pour une « petite tâche rouge » !

 

C’est en avril 1988, à la Faculté des Sciences juridiques politiques et sociales de Villeneuve, que Michel Hastings, chercheur au Centre de recherches administratives, politiques et sociales (CRAPS)  a soutenu sa thèse de Doctorat d’Etat. 

La réussite était au rendez-vous puisque l’auteur a obtenu la mention « très honorable ». Avec un petit record à la clé : le dialogue entre Michel Hastings et les membres du jury dura… cinq bonnes heures !

 

A l’évidence, le jury était aussi passionné que le candidat. Il poussa même la conscience professionnelle jusqu’à aller visiter Halluin en cette fin du mois d’avril. Ce jury était composé de M. Maurice Agulhon, professeur du collège de France ; Mme Annic Kriegel, professeur à l’Université de Paris X ; M. Georges Lavau, professeur à l’Institut d’Etudes politiques de Paris ; M. Marc Sadoun, professeur à l’université de Lille II et M. Christian Marie Wallon Leducq, maître de conférences à l’Université de Lille II.

 

Dans le courant de cette année 1988, les passionnés d’histoire locale (et ils sont nombreux) peuvent se frotter les mains : ils auront la possibilité de se plonger dans un extraordinaire ouvrage consacré à la non moins extraordinaire période d’entre les deux guerres pendant laquelle les communistes dirigèrent la vie politique halluinoise.

 

Extraordinaire doit ici être pris au sens premier car comment qualifier autrement cet « Halluin la Rouge 1919- 1939 : aspects d’un communisme identitaire, singularités écologiques et stratégies d’implantation » que son auteur, Michel Hastings a accepté de venir nous présenter au lendemain d’une soutenance de thèse qui dura… cinq heures.

 

Quelques chiffres suffiront à vous convaincre. Partant pratiquement du néant (une simple tache rouge remarquée sur les anciennes cartes électorales de la France », Michel Hastings a travaillé six ans sur le sujet. Archives, statistiques, témoignages, réflexion personnelle et au bout du compte quatre épais volumes affichant la bagatelle de 1.000 pages et le respectable poids de cinq kilos !

 

« Ce qui m’a intéressé, explique Michel Hastings, qui n’avoue avoir aucun lien particulier avec Halluin (il est né au Canada !) c’est de comprendre comment une petite ville d’apparence anodine est devenue cette « Halluin la Rouge » dont on parlait… jusqu’à Moscou ! Savez-vous que l’Humanité a traduit nombre d’articles de la Pravda dans lesquels Halluin était glorifiée ? ».

 

Inimaginable de nos jours.

 

Michel Hastings ayant eu besoin de 1.000 pages pour répondre à la question qui le chiffonnait, nous n’aurons pas la  prétention de résumer sa thèse en quelques lignes « il faut bien comprendre, précise-t-il d’ailleurs d’emblée, qu’il s’agit d’un travail de sciences politiques et non pas d’un récit historique où fourmilleraient les anecdotes savoureuses ou inédites ».

 

N’allez pourtant pas imaginer Michel Hastings sous les traits d’un vieil universitaire à longue barbe employant un vocabulaire inaccessible au commun des mortels. Si son ouvrage est d’un haut niveau (on ne devient pas Docteur d’Etat d’un coup de baguette magique), ce jeune chercheur… de 30 ans seulement s’est visiblement plongé avec délectation dans la réalité d’une époque pas si éloignée que cela. Il vous en parlerait des jours entiers !

 

Et quoi qu’il en dise, les quatre volumes de sa thèse recèlent des documents étonnants. 

Les générations qui n’ont pas connu la première moitié de ce siècle y découvriront une « ambiance » quasi inimaginable aujourd’hui et issue d’une situation que Michel Hastings rappelle avec le souci d’une extrême précision :

 

« En 1886, 78 % des Halluinois sont des Flamands et 98,4 % des ouvriers de l’industrie travaillent dans le textile ». Notons ici, en aparté, que 50 % des commerces de détail sont alors… des cafés !

 

1923 : pas un jour sans grève !

 

On comprend mieux qu’un peu plus tard, un commissaire de police (leurs rapports sont forts instructifs) se plaignait en ces termes au préfet : « Je vous serais très obligé de vouloir bien me faire connaître votre avis sur la question suivante qui me cause un assez vif embarras. Dois-je tolérer que les orateurs emploient au cours des réunions publiques la langue flamande que je ne comprends pas ? ».

 

Et que dire que ces chiffres époustouflants que Michel Hastings a sorti des archives au sujet des grèves à Halluin la Rouge : « Sans prendre position, on peut comprendre le ras-le-bol des patrons, explique-t-il en souriant, quand on sait, tenez-vous bien qu’en 1923, il ne se passera pas une seule journée sans qu’une fraction de la communauté ouvrière ne soit en grève… ».

 

C’était au temps d’Halluin la Rouge, « La Mecque du communisme dans le Nord » : une véritable épopée marquée par des conflits syndicaux quasiment ininterrompus mais aussi par d’incroyables festivités organisées par la municipalité. Comme ces « fausses » et grandioses funérailles de Désiré Ley, le secrétaire général du Consortium patronal le 9 mars 1924.

 

Un film de cette parodie funèbre a été tourné et telle une relique, il a été remis… aux ouvriers textiles de Bakou,en Union Soviétique !

 

On vous le redit, le travail de Michel Hastings est ex-tra-or-di-nai-re !

 

8/2/2011.

Commentaire : Daniel Delafosse  

 

00742

Un groupe d'ouvrières des Ets Sion Frères, 
en 1928, lors des grèves.
 (Photo n° 742) 
 

Le conflit Sion – la Grève de 1928-29, et

Monseigneur Liénart ou  « l’Evêque Rouge ».  

 

Voici le premier volet (*) consacré au cardinal Achille Liénart, avec qui la population halluinoise a entretenu des rapports étroits et très cordiaux (détaillés ci-après), ce prince de l’Eglise qui avait su toucher l’âme populaire. 

Une rue de la ville d’Halluin, mais aussi, depuis quelques années, le Centre Pastoral portent son nom. Pour les Halluinois, le souvenir et l’empreinte du Cardinal Liénart restent très vivifiants.

 

Nommé évêque de Lille le 6 octobre 1928, alors que débute une grève qui, pendant sept mois, allait se poursuivre à Halluin, Monseigneur Achille Liénart participe au financement de la caisse des chômeurs, et usera également de son influence pour trouver une solution au conflit. La légende de « l’évêque rouge » se fait jour.

 

Les anciens Halluinois se souviennent certainement d’un des premiers actes du jeune évêque de Lille. En 1928, il apporte son soutien aux grévistes d’une manière spectaculaire et publique : 1000 F sont versés par lui à la souscription en faveur des grévistes ; mais son action ne s’arrête pas là…

 

Les syndicalistes chrétiens recevaient un appui exceptionnel de la part de l’Eglise officielle. L’émotion fut intense et la presse accorda une large place au geste de l’évêque de Lille. Cette prise de position, ainsi que son attitude à l’égard des ouvriers, devaient lui valoir maintes critiques de la part du patronat ; mais le 16 juin 1930, l’élévation au cardinalat de « l’évêque rouge » apportait la caution de Pie XI.

Ces évènements eurent un grand retentissement dans les milieux chrétiens de France, dans la mesure où l’autorité religieuse prenait ouvertement parti pour des chrétiens engagés dans l’action syndicale.

 

L’historien Pierre Pierrard rappelait dans un ouvrage que « Les grandes grèves d’Halluin en 1929 marquèrent un tournant décisif dans l’histoire du catholicisme social, orienté dorénavant vers la promotion ouvrière ». 

C’est toute cette évocation qui est retracée ci-dessous. Elle associe d’ailleurs le nom d’un Halluinois qui prit une position en pointe : Arthur Houte, le père de l’ancien maire Albert Houte.

 

Au conflit Sion détaillé ci-après, succéda la célèbre grève dite des « Dix sous », ainsi dénommée parce que les ouvriers réclamaient 0,50 F de l’heure. Elle durera du 20 septembre 1928 au 1er avril 1929 et verra s’affronter un patronat résolu et un mouvement ouvrier extrêmement combatif.

 

1928, 20 septembre. Dans « Halluin la Rouge » secouée régulièrement par des conflits du travail, la menace qui couvait depuis quelques temps aux Ets Sion éclate.

Les mécaniciens font grève afin d’obtenir une augmentation de salaire horaire de 0,50 %. Elle leur est accordée dans toutes les branches sauf dans le textile. 

Le syndicat unitaire, au cours d’un meeting organisé le 20 septembre 1928, décide la grève générale. Gilbert Declercq prend la parole au Parc des sports devant 2.000 personnes et prêche la solidarité ouvrière.

 

Les syndicats libres décident unanimement de se joindre au mouvement de grève. Elle devient donc générale. Le 23, un jeudi, les grévistes organisent une marche vers Roubaix où se déroulent leur meeting. Un patron déclare : « Nous ne pouvons plus céder ; quand bien même la résistance communiste devrait durer six mois, nous ne capitulerons pas ». 

Déjà on sent que le conflit sera dur et long. Les premiers incidents se manifestent les jours suivants. Alors que l’autorisation leur a été accordée de faire un cortège dans Halluin à condition de ne pas haranguer la foule, les responsables communistes prennent la parole. La gendarmerie à cheval charge. Cela se passe le dimanche 26.

 

Le conflit s’étend, et le 28 septembre on compte à Halluin 7.039 grévistes sur 7.480 travailleurs.

Et le conflit se prolonge (il durera sept mois). Chacun des adversaires durcit ses positions. Les incidents se multiplient et s’aggravent.

Une grenade est déposée devant la maison du commissaire de police. Des grévistes sont condamnés pour entrave à la liberté du travail.

Après un meeting de la C.G.T.U. au Parc des sports, les grévistes se dirigent vers l’usine Sion, jettent des pierres et font fuir ceux de leurs camarades qui avaient repris le travail.

 

Le 25 février 1929, un non-gréviste qui rentrait chez lui, revenant du cinéma, est matraqué ainsi que sa femme. Le 9 du même mois, des individus recouvrent de goudron la porte de la demeure du maire d’Halluin. 

En février, cinquième mois de grève , la misère commence à être le lot de nombreuses familles ouvrières halluinoise. Les syndicats ne disposent pas d’assez de ressources pour verser une allocation à leurs adhérents. Beaucoup partent vers les syndicats belges, qui eux pouvaient verser 120 F par mois aux ouvriers en grève. 

Les meneurs décident alors d’organiser une collecte en faveur des familles des grévistes. 

Dans les « Notes confidentielles » du consortium patronal de Roubaix-Tourcoing on lit :La liste des souscriptions nous fournira de précieux renseignements : des noms, des adresses, qui seront un répertoire utile ».

 

C’est alors qu’éclate une énorme surprise. En tête de la liste des souscripteurs que publie le 21 février le « Journal de Roubaix », on trouve un nom : Mgr Liénart, évêque de Lille, et ces quelques mots en « faveur de ceux qui ont manifesté leur esprit chrétien en demandant l’arbitrage, et pour venir en aide à leur détresse ».

 

L’évêque de Lille dans cette même lettre en date du 17 février 1929, écrivait aussi : « J’ai rempli mon devoir de charité en venant au secours de la misère physique. Quand un conflit social en vient à menacer des vies et des santés humaines, la charité doit aller au secours des misères. Elle n’a pas à se demander qui a tort et qui a raison ».

 

La position du clergé halluinois, emmené par le curé-doyen de Saint-Hilaire (pendant 28 ans 1903-1931) Emile Deram, parue dans le bulletin paroissial du 24 février 1929 et intitulée :

 

« A propos d’une souscription », 

« En mon nom personnel et au nom de MM. Les vicaires, je tiens à dire combien je regrette qu’on ait inscrit dans le numéro de « La Croix du Nord » et du « Journal de Roubaix » portant la date du 17 février et sous la mention « Le Clergé d’Halluin » la somme qui n’avait été versée par nous que pour soulager de grandes misères qui pouvaient nous être inconnues et à condition que le secours restât anonyme.

 

Plus que jamais dans un conflit aussi grave que celui qui s’est produit chez nous, nous avons le devoir de ne point prendre position afin de ne pas paraître nous ériger en juges. 

Je tiens essentiellement à dire que je veux, comme par le passé, rester ici l’homme de tous, tendant chrétiennement une main aux patrons et l’autre aux ouvriers, afin de les unir, autant que possible, dans une collaboration pacifique et fraternelle pour le plus grand bien matériel et moral de notre chère cité ». 

 

Aussi les syndicats libres avaient demandé l’arbitrage de M. le Préfet du Nord. Mais celui-ci avait été refusé par Désiré Ley, secrétaire du consortium, qui niait toujours le fait syndical, et accusait en particulier les syndicats libres d’être d’esprit révolutionnaire. Un rapport envoyé au Vatican les accuse de n’avoir rien de chrétien.

 

Les dirigeants syndicaux d’Halluin, qui ont nom Arthur Houte, Verkindère, sont en situation très inconfortable. Depuis un premier conflit aux Ets Sion, ils ont rompu leurs relations avec les syndicats patronaux. Ils sont méprisés par la C.G.T., qui ne leur pardonne pas d’avoir donné l’ordre de reprendre le travail au cours d’une grève précédente. Et la hiérarchie catholique n’a pas encore explicité sa position sur le problème du syndicalisme chrétien.

 

Pourtant, la réflexion est profonde au Vatican. Le cardinal Sbaretti possède tous les éléments d’une enquête menée par E. Duthoit et par le père Danset (originaire d’Halluin). Dès le 5 juin 1928, une réponse de l’église est rédigée. Le conflit étant à ce moment trop vif, le Pape préfère retarder sa publication officielle.

 

Mais Mgr Liénart a reçu cette réponse. Nommé au siège de Lille le 6 octobre 1928, il connaît bien le conflit, qui oppose syndicats et patronal chrétien, pour avoir été curé-doyen de Saint-Christophe à Tourcoing.

 

Son premier geste spectaculaire de soutien aux grévistes est suivi d’une lettre parue dans la « Semaine religieuse de Lille » du 3 mars 1929, dans laquelle il s’explique : « J’ai reconnu la voix de l’âme chrétienne dans cette demande d’arbitrage formulée par les syndicats libres (…) ; l’arbitrage est un moyen, supérieur à la lutte sans merci (…) ; ceux qui le proposent et l’acceptent, sans savoir à qui l’arbitre donnera raison, font un geste que l’Eglise et la conscience approuvent »… « Si les communistes seuls donnent des secours à leurs adhérents, nos chrétiens, dans une extrême misère, seront tentés de s’inscrire dans leurs rangs ». Le nouvel évêque prend nettement position en faveur des grévistes.

 

Et c’est encore lui qui sera à l’origine de la rencontre décisive. Le 2 avril, il offre sa médiation : il facilite une entrevue entre Désiré Ley et les dirigeants des syndicats libres… en les laissant en tête-à-tête. L’entrevue se solde par un succès. 

Le 15 avril, les patrons font connaître leurs positions : le « Journal de Roubaix » du 18 publie le texte selon lequel les patrons modifient le règlement d’atelier et admettent le principe des relations entre syndicats patronaux et ouvriers.

 

Halluin, le 15 avril 1929 a été le théâtre de cet évènement d’une importance considérable : l’appui donné par l’Eglise au syndicalisme chrétien. Et le jeune évêque de Lille y a beaucoup contribué en personne. Ce fameux conflit Sion se déroula entre le 1er mars 1928 et le 1er avril 1929.

 

Les évènements halluinois eurent un grand retentissement dans les milieux chrétiens de France, dans la mesure où l’autorité religieuse prenait ouvertement parti pour des chrétiens engagés dans l’action syndicale. 

L’historien Pierre Pierrard rappelait dans un ouvrage que : « Les grandes grèves d’Halluin en 1929 marquèrent un tournant décisif dans l’histoire du catholicisme social, orienté dorénavant vers la promotion ouvrière ».  

Le 1er septembre 1929, dans la « Semaine Religieuse » il publie une lettre de la Sacrée Congrégation du Concile qui sera considérée comme la «Charte du syndicalisme libre ».

 

Un syndicalisme auquel Mgr Liénart ne ménagera pas ses appuis face à une organisation patronale qui refuse le principe de la négociation. Le 30 juin 1930 Mgr Liénart est promu cardinal par Pie XI. A son retour de Rome, on évalue à quarante mille personnes la foule qui lui fait fête dans les rues de Lille.

 

Pendant toute son activité de prélat, le cardinal Liénart va se battre pour faire  évoluer les mentalités et lutter contre les injustices. 

A peine rentré de Rome, le nouveau cardinal est confronté à un nouveau conflit social, dans le textile, à Roubaix. Comme il l’avait fait pour les grévistes d’Halluin, il lance le 24 juin 1931, un appel à l’apaisement, et dans une lettre pastorale, il demande la formation de « comités d’aide familiale aux chômeurs ».

 

Mais le cardinal se penche également sur l’organisation de son diocèse qui n’a qu’à peine 20 ans d’existence. Il fait construire un grand séminaire et tente de poursuivre la construction de la basilique-cathédrale Notre Dame de la Treille. 

 

Toutefois,  c’est encore vers le développement des mouvements « spécialisés » qu’il porte une partie de son attention. JOC et JOCF en particulier. L’évolution de la FNC (Fédération Nationale Catholique), jusqu’alors mobilisée sur les thèmess de défense religieuse, vers une véritable action catholique, est l’une de ses préoccupations majeures.

Dès 1929, il avait discrètement demandé à Pierre Bayart de lancer un mouvement de la Bourgeoisie chrétienne pour tenter de faire évoluer les mentalités du patronat du Nord.

 

Mais l’action du cardinal en ce domaine ne s’arrêtera pas là. Il va favoriser la création de l’Ecole des missionnaires du travail (1932) et il rédigera lui-même les statuts de la Ligue ouvrière chrétienne qui va préfigurer, à partir de 1935, l’Action catholique ouvrière.

  

Avant de continuer ce parcours exceptionnel, revenons sur la personnalité d’Achille Liénart :

 Il est né à Lille le 7 février 1884. Il était le second de trois enfants d’un négociant en toile animateur d’un cercle d’ouvriers de sa paroisse, et de Louise Delesalle, cousine du futur maire de Lille.

C’est en l’église Saint-André qu’Achille Liénart est baptisé. Une église où sera également baptisé Charles de Gaulle. 

Après le collège Saint-Joseph, il entre sur les conseils de sa mère, au séminaire Saint Sulpice (1901). Ordonné prêtre en 1907, il poursuit ses études à l’Institut Catholique.

 

Ses sympathies rappelle André Caudron dans son « Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine », vont vers le Sillon de Marc Sangnier « mais il est réservé quant à l’engagement politique et se sent mieux à l’A.C.J.F. (association catholique de la jeunesse française). 

Licencié en philosophie (1908) puis en théologie (1909), il part au séminaire français de Rome d’où il revient comme docteur en théologie et licencié ès sciences bibliques (1910) . Il est alors nommé professeur d’Ecriture au grand séminaire de Saint-Saulve.

 

Entre-temps (1903-1904), il a effectué son servie militaire au 43e R.I. . Et lorsqu’éclate la guerre de 14, il s’engage comme aumônier-brancardier volontaire. Affecté au 201ème R.I., il sert à Verdun (1916) d’où il reviendra avec la croix de guerre (six citations) et  la Légion d’honneur remise par Pétain le 13 août 1917. En 1934, il recevra les insignes d'Officier , puis le 6 janvier 1941 la cravate de Commandeur dans l'Ordre de la Légion d'Honneur.

  

Cette « expérience » de monde combattant aux côtés des « poilus » de Pétain, le marquera. C’est aussi à cette époque qu’il noue des liens d’amitiés avec d’autres aumôniers juifs et protestants, en particulier avec le pasteur Henri Nick, installé à Fives depuis 1903, et qui est aumônier de la 1ère Armée française ». « De cette période, explique André Caudron, naît un vif intérêt pour l’œcuménisme. Plus tard, il présidera l’Amitié judéo-chrétienne et fera une déclaration stgmatisant les manifestations d’antisémitisme » (1960).

 

En 1919, il reprend ses fonctions au grand séminaire du nouveau diocèse de Lille. Mais c’est également à cette période qu’il entre en relation avec le secrétariat social de l’abbé Paul Six, le « missionnaire du travail ». Dans ce cadre, il participe à plusieurs semaines, et prêche des retraites aux militants de la CFTC.

 

1926, marque un nouveau tournant dans l’engagement de l’abbé Liénart. Il est en effet nommé à la tête de l’une des plus importantes paroisses du diocèse Saint Christophe à Tourcoing.

 

« Le nouveau curé-doyen, explique André Caudron, arrive dans un climat social difficile. Les syndicats chrétiens sont en butte à l’hostilité du patronat et de la CGTU, d’obédience communiste. A la suite d’un article du « Figaro », mettant en cause, le 15 mars 1927, les « prêtres dévoyés », il apparaît comme le chef de file de ceux qui tiennent tête à François Coty ».

 

Et dès la fondation de la J.O.C., il prend l’aumônerie d’une section. 

Et c’est ce prêtre qui, âgé de 44 ans, est élu le 6 octobre 1928, évêque de Lille. Sacré le 8 décembre en l’église Saint-Christophe de Tourcoing, « l’évêque nouvelle manière » comme on le surnomme est intronisé le 17 décembre en la basilique de Lille. 

Suivront le conflit Sion, la « grève des dix sous » à Halluin et ses différentes actions au sein du monde ouvrier, dont nous avons récapitulé, plus haut, l’historique. 

 

Par la suite, le Cardinal Liénart reviendra à Halluin pour trois  événements exceptionnels : 

"Le premier en octobre 1937 pour la cérémonie de baptême du douzième enfant, de Rose Canar et Henri-France Delafosse, prénommé Pierre, en présence du parrain M. Auguste Scalbert fondateur de la banque Scalbert, et de la marraine Mme Jean Sion Lemaitre.

 

Le second, pour le Congrès Eucharistique d’Halluin, le 18 mai 1952, où trois mille cinq cents personnes participèrent à cette journée.

  

Le troisième événement se déroula le 21 mai 1956 à l’occasion des cérémonies du centenaire de l’église Saint-Hilaire, on pouvait apercevoir autour de son Eminence le Cardinal Liénart, la présence de l’ancien doyen d’Halluin Julien Dewaele, ainsi que celle d’Albert Decourtray, qui débuta comme vicaire à Halluin en 1951 et 1952, et qui sera nommé trente ans plus tard le 26 mai 1986 par Jean-Paul II, cardinal, après avoir été nommé Archevêque de Lyon et Primat des Gaules".

 

Si le cardinal Liénart ne s’engage jamais officiellement en politique, un rapport de police, en 1935 souligne que « le PDP (un petit parti centriste) a sa sympathie ». 

En 1936, au lendemain du suicide de Roger Salengro, le cardinal fera entendre sa voix « une presse qui se spécialise dans la diffamation n’est pas chrétienne »

 

Et puis arrive la guerre. »Au début de l’occupation allemande, écrit André Caudron, il recommande au clergé le « concours le plus dévoué » aux « chefs temporels ».  Ce « loyalisme sans inféodation » inébranlable à l’égard du maréchal Pétain, semblable à celui des autres évêques, ne l’empêche pas d’encourager les dirigeants CFTC dans leur refus du syndicat unique. Hostile à la Résistance par crainte du danger communiste, il sera néanmoins cité en exemple après ses déclarations sur le STO en l’église Saint Maurice de Lille, le 21 mars 1943, devant sept mille jeunes : « On peut s’y dérober sans péché… Nous sommes devant la contrainte ».

Une prise de position qu’il avait déjà développée à Roubaix, le 15 mars, devant 4000 jeunes ; Mais ses paroles avaient alors été déformées par la presse. Il réitérera d’ailleurs ses déclarations à Tourcoing, Armentières et Wattrelos. Maurice Schumann, au micro de la BBC à Londres, parlera de cette prise de position.

 

Le 5 avril 1944 « passant outre l’interdiction de tout discours, il prend la parole dans l’église d’Ascq aux funérailles des 86 victimes du massacre perpétré par les SS ».

 

Successeur du cardinal Suhard à la présidence de l’Assemblée des cardinaux et archevêques, il en dirige les travaux jusqu’à la naissance de la Conférence épiscopale en 1964. « Convaincu de la nécessité de nouvelles formes de pastorale, il appuie la première expérience des prêtres-ouvriers, la création de la Mission de France et de son séminaire (1949-1953) » explique A. Caudron. Il ira même défendre la cause des prêtres-ouvriers à Rome lors de la crise de 1954.

 

Pendant la guerre d’Algérie, il soutiendra également les prêtres ayant maille à partir avec les autorités françaises, notamment les trois prêtres expulsés de SoukAhras (mai 56). 

L’action du prélat se fera également sentir au niveau des missions extérieures. Non seulment il prendra la présidence du mouvement Ad Lucem, fondé à Lille, mais il favorisera le jumelage de son diocèse avec les diocèses camerounais où il envoie des aumôniers et des militants d’action catholique.

 

Le concile Vatican II lui donne une notoriété internationale. Il va jouer, affirme André Caudron, « un rôle décisif sur l’orientation et la liberté de discussion du Concile. Favorable à la collégialité et à la réhabilitation des juifs, il fait partie de la commission centrale post-conciliaire ».

 

Le 13 janvier 1962, le général de Gaulle lui remet les insignes de grand officier de la Légion d’honneur.

 

A partir de 1964, doté d’un évêque coadjuteur, Mgr Gand, le cardinal Liénart abandonne progressivement ses tâches. Et sa démission refusée en 1965, est finalement acceptée trois ans plus tard. Mgr Adrien Gand lui succède alors, le 13 mars 1968, à la tête du diocèse de Lille.

 

« Désormais, raconte André Caudron, on peut voir à Lille un « homme de la rue » se promener paisiblement, toujours bien droit, malgré l’âge. C’est un « prince de l’Eglise’ qui portait naguère, avec une noblesse naturelle, la pourpre cardinalice. Il s’arrête parfois devant une équipe d’ouvriers et bavarde quelques instants pour connaître la nature des travaux en cours. Sans doute garde-t-il la pratique de sa seule distraction, partagée avec son fidèle « valet » Verwaerde : le billard ».

 

Le 16 février 1970, Georges Pompidou président de la République, remettait au cardinal Liénart, la grand-croix de la Légion d’Honneur.

 

C’est le 15 février 1973 que disparaissait à  89 ans cette figure nordiste historique.

 

A ses funérailles, présidées par Mgr Marty, assistent Mgr Mélétios, évêque orthodoxe, et les représentants de la communauté juive et de l’Eglise réformée de France. « Ce prélat, conclut André Caudron, d’une douce ténacité et d’une rare indépendance d’esprit, dont le poids fut considérable, avait dit en 1964 : « L’effort de l’Eglise est de passer de l’état stationnaire à l’état missionnaire. « Allez », ce n’est donc pas reset en place et bien assis ; c’est repartir ».

 

Le cardinal Liénart ne fut pas seulement un grand prélat, l’une des figures marquantes du catholicisme français, il fut un grand serviteur de Dieu qui sut mettre son action en conformité avec sa foi, c’est-à-dire la défense et l’amour des plus humbles.

 

Au cours de la cérémonie présidée par Mgr Vilnet évêque de Lille, et célébrée lors du vingtième anniversaire de la mort du Cardinal Liénart, Mgr Jean Deledicque, évêque, a évoqué la personnalité du défunt, les évènements qui ont marqué sa vie et « la trace » qu’a laissé celui qui fut durant  40 ans en charge du diocèse. L’évêque a déclaré notamment :

 

« Le Cardinal disait ce qu’il croyait devoir dire, même si cela devait déplaire. Il parlait selon sa conscience. Ce n’est pas facile à faire. Le silence est parfois normal, car si l’on parle, c’est pour être entendu et un peu d’intelligence et de cœur empêche de parler à contretemps. Mais les hommes qui comme le Père Liénart, l’Abbé Pierre osent parler selon leur conscience, leur impact est grand. Ils nous rappellent qu’à notre place, là où Dieu nous a plantés, il faut oser parler » (…)  

 

8/2/2011.

Commentaire : Daniel Delafosse

 

(*) Dans un second volet vous découvrirez un document rare : Les carnets de guerre du cardinal Liénart. Le troisième et dernier volet sera dédié au regard que porte, Catherine Masson la petite nièce d’ Achille Liénart, qui lui a consacré une thèse.